La première des villas coloniales que je visite fut aussi la première ouverte au public. On en construisit environ deux cents dans le quartier de Kitano, à la suite de l'ouverture du port en 1868. La seconde guerre mondiale fit des ravages et il n'en reste qu'une trentaine, dont une vingtaine est ouverte au public.
Celle-ci reçut le nom de Kitano-no-Ie, la maison aux arêtes de poisson, à cause de la décoration en bardeaux, complètement inconnue.
En pleine séance de pose, le sanglier du jardin a un air familier ; il s'agit en fait d'une copie d'une statue fameuse, le Porcellino du Mercato Nuovo à Florence.
Hormis cette évocation italienne, c'est l'Angleterre qui fut rappelée ici ; je présume que la villa fut construite pour des colons britanniques, mais en l'absence de panneaux explicatifs en anglais, j'en suis réduit à des suppositions.
Le fameux bardage pouvait bien rappeler des écailles, effectivement.
Chacune de ces maisons expose des œuvres, dont j'ignore si elles étaient collectionnées par leurs habitants. Ici plusieurs aquarelles de bonne facture attirent mon attention.
L'une d'elles, d'époque inconnue, présente justement la façade.
L'intérieur me paraît un ensemble victorien dans lequel on aurait incorporé quelques élémens de la Renaissance. Assez lourd et éloigné de notre goût, mais on ne visite pas ce type de villa historique pour décorer ensuite son intérieur !
Dans cette villa, ce sont des porcelaines qui sont exposées.
Une grande série provient de la manufacture de Copenhague ; de la porcelaine bleue et blanche, c'est courant en Europe et en Extrême-Orient, mais celle-ci se démarque par se tons fondus.
La salle à manger n'est pas si vaste comparée à celles de Nagasaki, par exemple.
Meissen, petite ville allemande, s'était spécialisée dans les sujets et les petites scènes à plusieurs personnages. Ses porcelaines furent l'occasion d'une fièvre de collection incroyable !
Aucune idée de l'origine de ces luminaires, qui pourraient provenir de France, d'Angleterre ou des Etats-Unis. Et la villa du Prince Asaka m'a montré qu'on savait produire des pièces magnifiques au Japon.
Je rattacherais bien ce luminaire à l'Art Nouveau français ; Gallé s'était spécialisé dans ce type de verre irisé.
Une tenture de William Morris crée un lien avec l'Angleterre.
A l'étage, étrangement, les salons se multiplient...
Le charmant orgue mécanique autrichien ne suffit pas à dissiper l'atmosphère un peu pesante de ce salon.
Une très belle lampe ! Le pied est aussi réussi que l'abat-jour, et les deux s'accordent pour former une sculpture unique.. Dommage que je n'aie pas davantage d'informations, encore une fois.
Un bureau vient prouver l'activité professionnelle de l'occupant des lieux. Ce serait logique qu'il s'agisse d'un marchand spécialisé dans l'import-export, vocation du nouveau port de Kobe.
Arthur Groom ouvrit à Kobe une société de golfeurs, la première de tout le Japon. On avait bien importé le tennis à Yokohama...
Sidérante bibliothèque ; j'y repère les classiques attendus (ouvrages de Cambridge, classiques victoriens) mais aussi Heidi et Little Women, plus connu sous le nom de Les Quatre Filles du Docteur March, de la Bostonienne Louisa May Alcott !
Les membres du club. La foule donne une idée convaincante de l'importance de la colonie.
Une chambre très masculine, avec les inévitables clubs de golf et le matériel technologique de l'époque, comme l'appareil photo.
Le tapis en kilt, je n'ai encore jamais vu cela !
Et que fait cette armure de samouraï ici ?
Sur la galerie couverte, un traîneau royal du Danemark, XVIIIe siècle (venu avec la porcelaine ?), profite de la vue.
La plupart des résidences coloniales que j'ai visitées au Japon sont construites sur les hauteurs des collines pour profiter de la vue ; celle-ci ne fait pas exception.
Je me demande bien par quel hasard ce portrait français est arrivé ici. Il est dans son jus !
It looks like an ancient european house! Very inspiring.
RépondreSupprimerI new heard about this occidental area.
Annie
Thanks Annie. Sorry for the delay!
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