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vendredi 9 mars 2018

Boston : sur le Freedom Trail


J'ai organisé, en prime de ces huit jours à Manhattan, une escapade à Boston. Je rêve depuis longtemps de visiter ces sites historiques de l'histoire américaine, après Philadelphie qui m'avait séduit. J'ai donc réservé un trajet chez Megabus pour 7 $, une vraie affaire, et ai cherché un hôtel dans le centre de la ville. Ce fut le plus difficile  les prix pratiqués valant bien ceux de Manhattan. Heureusement, en mars, ça semble plus facile qu'en haute saison. Me voici donc en partance pour Boston où je devrais rester jusqu'à demain après-midi. 



Je pars à la nuit, à 5:40 de mon studio, pour arriver à temps à l'arrêt de bus. Frais et beau, le jour se lève rapidement.

Nous partons vers le nord, et je sombre rapidement dans le sommeil pour compléter une nuit trop courte.

Je me réveille dans la capitale du Connecticut, à Hartford.




D'énormes mastodontes fréquentent l'autoroute. CVS est une chaîne de magasins, faisant également pharmacie, très répandue à New York.



La région ne correspond pas à l'image que je m'en faisais. Pas tant de villes mais beaucoup de forêts, et l'habitat s'y avère très dispersé.


Les roseaux profitent de l'humidité pour former de longues bandes.




Ça paraît très humide. Non seulement des lacs s'étendent un peu partout mais les  terres semblent gorgées d'eau.


Nous atteignons enfin, après quelques embouteillages, South Station. Je suis les renseignements obtenus en ligne. J'achète une Charlie Card, la Metrocard locale. Les lignes se repèrent ici par les couleurs. J'emprunte donc la Red Line, change à Park Street, puis termine avec la Green.


Me voilà à l'air libre. Ma première image de la ville, c'est  un bizarre amoncellement de façades.
Mais enfin, j'y suis ! Mes premiers pas dans une ville hautement historique, celle du Tea Party. La ville de l'indépendance des Etats-Unis !

Après mon escapade à Philadelphie, c'était logique de visiter un lieu aussi fondamental de l'histoire américaine.


Je pars donc déposer mon bagage à l'hôtel, tête en l'air tout de même. Comme à New York, la façade des buildings anciens (on dirait bien du cast-iron, à nouveau) diffère franchement des côtés.


Bon, quand même, on est dans une ville historique.

Installation au College Club



Le logement à Boston a la réputation d'être onéreux, et ce n'est pas faux. Je souhaitais dormir, comme je l'ai écrit, dans le centre, si possible près de la gare.

J'ai trouvé un hôtel historique pour  une centaine d'euros, super bien situé, c'est visiblement une vraie affaire. Il s'agit d'un ancien logement pour jeunes filles universitaires,  maintenant ouvert à tous. L'hôtel cultive passionnément sa fibre victorienne  (enfin, je ne sais pas ce qu'on dit ici) .


La chambre paraît une reconstitution pour un film. Tout l'hôtel, en fait.




Les anciennes locataires devenues célèbres ont droit au Wall of Fame.

Je ne traîne pas. Je  trouverai bien à manger sur mon parcours. J'ai des visites au programme !

Le Freedom Trail



Ce nom, le Sentier de la Liberté, désigne un commode itinéraire en pavés rouges qui permet de visiter les sites historiques liés à la Révolution. Boston, en effet, c'est le site historique d'où la révolte est partie, où se sont déroulés les événements aboutissant à la création des États-Unis.

Et, très pratiquement, cela débute par le parc à côté de mon hôtel.


Les parcs dont je parle ensuite sont le gros morceau vert, en bas à gauche. Le Freedom Trail est indiquée en vermillon. Mon itinéraire restera limité à cette presqu'île centrale.

Boston Public Garden et Boston Common



Ces deux jardins se suivent et constituent un bel ensemble, paraît-il bondé aux beaux jours. Il s'agit du plus ancien jardin public de tous les États-Unis. On y est accueilli par une statue équestre de George Washington.


A l'origine, c'était un terrain acheté en pleine cambrousse pour y monter une congrégation. Le révérend en offrit des parcelles aux immigrants et se retrouva finalement avec la portion congrue. C'est là que la ville vit le jour.


Le Common, c'était tout d'abord le terrain communal qui servait principalement de pâturage. On y payait un berger deux shillings par tête pour tenir le cheptel sous bonne garde. Parfois aussi on y menait des exercices militaires. J'espère que les deux n'avaient pas lieu simultanément, sinon méchoui à prévoir.

C'était aussi là que se déroulaient les duels et les exécutions capitales ; les Puritains n'hésitaient pas à y pendre les "hérétiques" (en clair, tous ceux qui n'étaient pas Puritains) et les Quakers en furent souvent les victimes.


Massachusetts State Capital 


Ce Capitole, aussi nommé Massachusetts State House, c'est le siège de l'état fédéral. Et chouette, on peut le visiter. C'est plus facile que nos sièges du pouvoir en France !


27 000 m2. Sa construction, en style néoclassique, fut achevée en 1798 par un architecte local, Charles Bulfinch, sur un terrain offert par John Hancock, un des héros de la Révolution. Je ne sais pas si c'est lui, le Charlie de la carte de métro.

Le dôme était couvert de feuilles de cuivre, mais au XIXe siècle on trouva que l'or conviendrait mieux. Il fut ultérieurement peint en gris mais la restauration récente a préféré l'or. Ça fait tout de même plus luxueux.


Les premières salles sont peintes en blanc. Chic et sobre.


Cette élégante salle à colonnes renferme les souvenirs des premières assemblées.




Ce nœud fut élaboré à partir de drapeaux français (offert par l'américanophile La Fayette) et américain. La Fayette est d'ailleurs le seul étranger honoré d'une statue dans le bâtiment.


Quant à ce marteau utilisé pendant les réunions, il fut réalisé, comme le cartel le signale, dans le bois d'un  bateau.


Après cette sobriété, place au luxe. Des artisans italiens immigrés se  chargèrent de marqueterie de marbres précieux.



Fresques patriotiques et vitraux, façon Tiffany, complètent l'ensemble.



Le Hall of Flags (la salle des drapeaux) est un sommet de luxe, avec des marbres soigneusement polis. Reflets, couleurs... n'en jetez plus !


Je suis toujours séduit par la virtuosité des ferronneries. Cette succession de plans est fascinante.




De nombreuses fresques patriotiques rendent hommage aux braves soldats. Ce n'est pas inhabituel dans ce genre d'endroit, mais en y regardant d'un peu plus près, je suis assez surpris par la composition strictement à niveau. Pas d'effet de plongée ou de contre-plongée comme d'habitude. On a l'impression que les bottes reposent directement sur la moulure et on voit à peine un second plan.


Quelques meubles début XIXe sont exposés dans les couloirs. Le rocking-chair semble avoir été fort utilisé.


Il s'agit de la salle actuellement utilisée par les députés, de forme ovale, achevée en 1895. Tous les grands présidents y ont tenu des discours.


Galerie de gouverneurs.




Les mères de guerre, thématique traditionnelle également. Je trouve la facture très française. Ça me rappelle même, assez précisément, les fresques du Panthéon à Paris.


Je dois avouer que ce lieu ne correspond pas du tout à l'image que je m'en faisais. Et ma première surprise, je le répète, c'est qu'il soit ouvert à la visite.


Park Street Church, Granary Burying Ground



Cette église congrégationaliste fut fondée en 1809, dans le style des églises de Wren à Londres.  Je retrouve bien le clocher de Saint Bride, qui serait à l'origine de la forme des gâteaux de noces.
Elle est, hélas, fermée mais ce n'est pas le cas du cimetière qui la jouxte.


C'est le premier cimetière de la ville, et là que sont enterrés les fameux patriotes.


Benjamin Franklin est étroitement lié à Philadelphie mais il naquit  ici. Il ne suivit que deux ans d'école avant que son père ne le récupère comme apprenti, dans son atelier de savon et de chandelles. Il fut ensuite placé, toujours comme apprenti, dans celui de son frère aîné, graveur et imprimeur. La pyramide a été construite sur la tombe de ses parents.


Quasiment aucune plaque tombale. Les stèles sont enterrées, avec quelques décorations, parfois très naïves.



Est représentée donc ici toute la gamme des monuments funéraires disponibles à l'époque, avant que les caveaux n'envahissent les cimetières : stèle, plaque, pyramide et obélisque.


Paul Revere, le héros du Midnight Ride, a droit à une stèle. Je me rappelle très bien avoir lu, tout petit, l'histoire de cette chevauchée de minuit dans un livre Walt Disney que j'adorais, que j'emmenais toujours en vacances,  consacré aux grandes heures de l'histoire américaine. C'est donc un personnage qui m'est familier depuis longtemps.


En 1775, il fut chargé par le Dr Warren d'aller avertir Samuel Adams et John Hancock des mouvements des troupes britanniques. Cette chevauchée nocturne  de Boston à Lexington précéda les batailles de Concord et de Lexington, jouant un rôle décisif dans la victoire. Je simplifie outrageusement mais Wikipedia donnera tous les détails.



Stèle protégée pour Nathaniel Shannon, l'officier du port de Boston.





Celle-ci est la stèle de Mary Goose, célèbre auteure, au XIXe siècle, de contes publiés sous le nom de Mother Goose. Ma Mère L'Oie, en français.


Thomas Fleet publiait un journal et éditait des livres, dont ceux de Mother Goose. Je me suis demandé s'il avait un lien avec Fleet Street, la rue des journaux à Londres. Vérification faite, l'artère britannique tire son nom d'un affluent de la Tamise. Sur sa stèle, on identifie plus nettement une tête de mort qu'un angelot, non ?



Aux États-Unis, dans les grandes villes, on peut s'attendre à tout. Les apparentes églises n'en sont pas et d'autres ressemblent à des magasins de chaussures ou à des garages. Cette fois, cette luxueuse façade, vaguement italianisante (je pense aux losanges du Palais des Doges, à Venise), en est bien une. Fermée. Dommage, j'aurais volontiers voulu savoir à quoi ressemblait l'intérieur.

King's Chapel



La première chapelle en bois fut construite au XVIIe siècle sur un cimetière, les Puritains de Boston refusant de vendre un terrain pour une église anglicane. En 1754, on reconstruisit en pierre (la première église en pierre de Boston) et on fit venir sa cloche d'Angleterre. Église anglicane, puis puritaine, et ensuite, en 1785, devenue unitarienne. La première église unitarienne des États-Unis, même. Elle demeure encore affiliée à ce mouvement. On a ajouté un portique en 1789, mais jamais de clocher, ce qui lui donne une curieuse allure.

J'aurais bien aimé la visiter. Il paraît que l'intérieur est inspiré de celui de Saint Martin in the Fields, l'église proche de Traphalgar Square. Mais, à nouveau, voici une église fermée, à l'inverse des renseignements trouvés.


Je me contente de photographier la pancarte qui présente un lumineux intérieur géorgien.


Comme la précédente, elle est bordée par un cimetière des temps héroïques.





L'ancien City Hall (bien mieux que le neuf) est devenu immeuble de bureaux et restaurant.


Il se situe School Street. Un panneau rappelle la création de la première école publique.





Old South Meeting House



Cela ressemble à une église mais ce n'en est pas une. Ou plutôt, pas seulement : ce bâtiment de 1729 était utilisé alternativement comme lieu de culte et de réunion.

Je paie mon entrée à 6 $ et me voilà dans la place.


Vaste intérieur à balcons avec une chaire centrale. C'est effectivement vraiment conçu pour les réunions, religieuses ou non. Clifford, le sympathique originaire de l'Oregon qui suit le même itinéraire que moi, m'indique que sa ville en possède une du même genre, mais évidemment moderne. Il y a participé récemment à un débat sur le financement du déplacement de l'église locale ! Devant ma stupéfaction, il m'explique que c'est très fréquent aux USA de mettre maisons ou églises sur des camions et de les transporter sans les démonter. Il paraît qu'il y a même des émissions de télé hebdomadaires consacrées à ça…


La chaire, lieu privilégié pour l'orateur, religieux ou non.


Toutes sortes de débats s'y sont tenus et s'y tiennent encore. Des controverses passionnées y furent menées par les anti-esclavagistes.


Phyllis Wheatley est une ancienne esclave, enlevée dans sa famille en Afrique quand elle était enfant. Une fois libérée, elle fut la première femme noire américaine à publier un livre.


Objets liés au thé à l'époque, évoquant le fameux Tea Party.

Quelques mots pour ceux qui confondraient avec le mouvement politique déchaîné sous la présidence Obama. Boston, au XVIIIe siècle, faisait donc partie de la couronne anglaise qui tirait de nombreux profits de ce port florissant, le premier des colonies britanniques, premier port mondial pour la pêche à la morue. Le Royaume pressurait les Bostoniens de taxes multiples, qui augmentaient sans cesse. En 1773, les habitants excédés jetèrent à l'eau les ballots de thé d'un bateau anglais. En réaction, la Couronne ferma le port et instaura la loi martiale.


Cela marqua le début de la guerre d'indépendance, culminant par le long siège de Boston. C'est Washington qui libèrera la ville en 1776.

Voilà pour le bout d'histoire !


Auparavant, en 1770, avait eu lieu l'Incident on King Street ou Bloody Massacre. Les soldats britanniques avaient tiré sur une douzaine de Bostoniens, dans King Street. Les patriotes, notamment Samuel Adams et Paul Revere, l'auteur de la gravure, amplifièrent et diffusèrent la nouvelle pour alimenter leur propagande révolutionnaire.


De nombreux posters montrent combien l'activisme trouva ici une place idéale.


Aujourd'hui, on peut réserver le lieu pour un mariage. Si, si, on peut y installer des tables. Il faut dire qu'aux États-Unis, les lieux culturels sont uniquement alimentés par des fonds privés, et, plus qu'ailleurs, la chasse aux subsides y est permanente.





Au coin de la rue se trouvait une des plus vieilles maisons d'édition, qui publiait Longfellow, Emerson ou Hawthorne. La Bostonienne Louisa May Alcott y fit éditer Little Women (Les Quatre Filles du docteur March). C'est devenu l'enseigne d'une chaîne de restauration mexicaine.
Je propose à Clifford d'aller déjeuner. Il consulte TripAdvisor et voici une adresse dénichée juste à côté. Non, pas Chipotle, mais Luke's Lobster, spécialisé dans le homard. Très bien pour moi.
Pendant qu'il commande un Lobster Roll (j'avais goûté ça à New York, au Chelsea Market), j'opte pour le Clam Chowder, une soupe aux palourdes assez répandue sur les côtes américaines (la première que j'ai découverte, c'est à San Francisco, il y a vingt ans) mais considérée ici comme une spécialité locale.



Et je complète avec le Lobster Mac & Cheese, une variante du Mac & Cheese national (gratin de macaronis au fromage) avec de la chair de homard en prime. C'est très très bon. A refaire à la maison.

Old State House



Encore un lieu mythique. Premier hôtel de ville, premier siège du gouverneur. C'est là, d'ailleurs, qu'est supposée se dérouler l'action du Ballo in Maschera de Verdi dans la version officielle.


C'est sous ses fenêtres que se déroula le massacre de Boston dont j'ai parlé plus haut.


Le bâtiment évoque un peu l'Independance Hall de Philadelphie. Même période et même lien avec l'histoire.


En effet, c'est de ces fenêtres-là que fut lue la déclaration d'indépendance. Washington y tint un discours devenu légendaire et on y intronisa Hancock premier gouverneur du Massachusetts.



Ce vénérable gratte-ciel est une des icônes de la ville.


C'est I.M.Pei, l'architecte de la pyramide du Louvre, qui a réalisé ce City Hall de Boston. Je ne suis franchement pas convaincu. Je préfère de beaucoup la pyramide !

Faneuil Hall



Nom français. Sans surprise, on découvre dans la liste des patriotes beaucoup de Huguenots ayant dû précipitamment quitter la France. Certains conservèrent leur nom, d'autres le modifièrent. Baudouin devint Bawduin, Rivoire se changea en Revere. Peter Faneuil offrit ce bâtiment à la ville de Boston en 1742.


Après la Révolution, ce fut le lieu des réceptions officielles. Ce fut aussi la première salle de l'orchestre philharmonique de Boston, le plus ancien des États-Unis.

Quincy Market



L'activité marchande se tient ici depuis trois siècles, sur un plan qui n'a guère changé.


Le Quincy Market, du nom d'un des maires de la ville, est une longue galerie d'échoppes de bouftance. Toutes les spécialités locales y sont servies. Je reviendrai y manger un petit quelque chose ce soir si c'est encore ouvert.


Le Clam Chowda, la soupe de tout à l'heure. Ca doit être la prononciation locale qui change le nom.


Voilà le Lobster Roll à droite de son petit frère au crabe.


J'abandonne ici Clifford, qui part faire des courses, et poursuis ma visite vers le quartier bien séparé par une large voie.

North End



Après le quartier de South End que j'ai arpenté, voici celui du nord. En 1776, les habitants fidèles à la Couronne préférèrent retourner en Angleterre. Le quartier vacant devint le havre d'artisans, première zone où s'installaient les immigrants pauvres.


Il y eut d'abord des Irlandais, dont il ne reste que quelques traces.


Un coup d’œil vers l'arrière. Les deux quartiers n'ont visiblement pas la même apparence.


Toujours pas une église. C'est une école de commerce, la North Bennet Street School.


Mais l'immigration massive fut celle d'Italiens. Aujourd'hui, on se croirait dans les Little Italy de New York. Rien que des restaurants italiens, les uns à côté des autres. Je regarde quelques menus. 30 $ le plat de pâtes, 50 $ le seabass.  On peut accompagner d'une bouteille d'Orvieto à 160 $. Hors taxes et sans le service bien sûr.

La maison de Paul Revere




J'avais à cœur de visiter cette maison, et il m'a fallu me dépêcher un peu pour y arriver avant la fermeture. 5$ l'entrée, cash only. 

Revere (un ancien Rivoire, comme je l'ai signalé plus haut) était un artisan, orfèvre et graveur, à la tête d'un atelier florissant. Il participa à l'organisation du système d'espionnage de l'époque, qui surveillait étroitement faits et gestes de l'armée britannique. Il était membre de sociétés comme les Fils de la Liberté et les Francs-Maçons. Après la guerre, il transforma son petit atelier en mini industrie, constatant que la production à grande échelle permettait d'accroître considérablement ses revenus. A ce titre, on le considère comme le premier industriel américain. D'ailleurs, dans un pays où la production et le travail des métaux ont assis l'industrie (je pense aux grands dirigeants des aciéries), ce n'est pas anodin que Revere ait créé, en 1790, une des premières fonderies de cuivre des États-Unis. Il mourut le 10 mai 1818, à l'âge de 83 ans.


Ce n'est pas lui qui fit construire cette maison, mais il acheta celle d'un marchand puritain prospère, Robert Howard, qui l'avait fait édifier vers 1680. L'ancienne rôtisserie, dans la cheminée, est d'un modèle peu courant.


Ce n'est pas si fréquent de visiter des maisons du XVIIIe siècle aux États-Unis, mais nous ne sommes pas si éloignés du goût européen. Les meubles n'étaient pas importés mais fabriqués dans la région. Beaucoup de chêne qui abondait dans les forêts, une essence connue comme une valeur sûre par les immigrés.



Quelques souvenirs sont exposés, et concernent particulièrement les descendants de Revere. Sur ses dix enfants, sept survécurent. Sa descendance actuelle est donc considérable.


La chambre des enfants est très sobre. Quatre pièces en tout, assez spacieuses, deux par étage. Il y avait toujours la possibilité de mettre des couvertures au sol en cas de visiteurs imprévus.

Sacred Heart Church



Dans ce quartier italien, on trouve évidemment une église pour les fidèles. Construite en 1833, c'était d'abord celle des marins. Le Père Taylor qui y officiait était un sacré personnage, marin et prêtre. Herman Melville le prit comme modèle pour écrire son Moby Dick. En 1884, le bâtiment fut acheté par un groupe d'immigrants italiens, qui formaient la Santa Società di San Marco. Mais les missionnaires Scalabrini, venus s'occuper de près des ces frères en terre étrangère, des fois que leur âme tomberait dans de mauvaises mains, la prirent sous leur aile. Finalement, sous le nom de Sacred Heart Italian Church (l'église italienne du Sacré Cœur), ce fut la première église de Boston sous la bannière de la Congrégation de Saint Charles Borromeo, le saint de la noble famille du lac Majeur.
Quelle histoire !

Très étrangement, c'est une église à deux étages. Une basse, une haute.


La sculpture kitsch s'y expose généreusement.


Quant à la haute, je me contente du panonceau "Sorry, we are closed". Décidément, je n'ai guère de chance avec les églises aujourd'hui.


C'est la sortie de l'école ! J'avais eu la surprise, au Guatemala, de voir que ces bus y étaient achetés pour servir sur les lignes du pays. Le confort ne semblait pas la priorité.

Saint Stephens Church



De toutes les églises de Bulfinch, l'architecte du State Capitol, c'est la seule à demeurer debout. Inaugurée en 1804, elle fut dotée d'une cloche fondue par Paul Revere. La façade est très sobre, avec peu de marbre. Même les pilastres sont en briques ; le clocher Renaissance n'en est que plus mis en valeur. Et, devinez quoi ? Elle est fermée.

Paul Revere Mall



Cyrus Dallin réalisa en 1885 cette statue de Paul Revere durant le Midnight Ride. A la différence de beaucoup de statues équestres qui prennent la pose (et la pause aussi), il a fallu donner à celle-ci l'impression du mouvement. C'est assez réussi.

Old North Church



Encore une fois,  je la trouve,  hélas, fermée, cette plus ancienne église de la ville. Elle est réputée ressembler aussi aux églises de Wren. Il paraît que l'intérieur rappelle celui de Saint James's Piccadilly, mais je ne saurais le confirmer. Je connais bien la version londonienne, mais pas l'intérieur de celle-ci !

En 1775, Revere y accrocha des lanternes à son clocher, pour prévenir les Patriotes qui campaient à Charlestown de l'avancée des Anglais vers Concord. Quelques heures plus tard, démarrait la première bataille de la guerre d'indépendance.



C'est aussi depuis les ouvertures du clocher que le général Gage observait la bataille de Bunker Hill. Enfin, toutes ses huit cloches sonnent le glas après la mort de chaque président des États-Unis, depuis celle de Washington en 1799.


Il commence à se faire tard, j'aimerais bien jeter un œil au port. Je descends donc vers la côte.

Suite dans l'article suivant.

Celui-ci est assez long, et avec plus de détails historiques que d'habitude. Mais je m'attendais à trouver une brochure sur ce Freedom Trail, et il m'a fallu réunir beaucoup de sources pour réussir une visite satisfaisante !  J'espère que cela pourra servir aux touristes qui chercheraient des informations condensées.

9 commentaires:

  1. Merci pour ce parcours très intéressant, c'est comme si on y était !

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    1. Merci beaucoup pour ton commentaire. Ca me conforte, il atteint le but prévu.
      Grosses bises à tous

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  2. J'ai bien aimé cette visite! entre autre chose j'ai appris que "bow-window" se traduisait en français par oriel, honte à moi....

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    1. Terme appris avec les mots croisés... Mais c'est un joli nom, à la sonorité plaisante...

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  3. Sorry for the delay. Trouble with my computer.
    A lesson of history with your inspiring tour !
    Annie

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  4. Sur les sentiers de l'histoire...
    Isabelle

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    1. Exactement ! C'était bien là le motif initial de ma visite. Merci de ton commentaire !

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  5. This is such a great breakdown of all the cool places to see in Boston !
    Deejay

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