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samedi 10 août 2019

Kochi : le château


Je tenais à visiter ce château de Kochi car il s'agit d'un des douze historiques du Japon. Un lieu exceptionnel et une riche visite.


Son histoire commence comme d'habitude. Un noble reçoit un fief pour bon service rendu à la bataille, en l'occurrence celle de Sekigahara en 1600. Il commence la construction du château, en 1601, et celui-ci n'est terminé que dix ans plus tard, ce qui est assez long par rapport à ses concurrents. Cependant une partie des bâtiments, sauf la porte principale, est détruite dans un incendie, en 1727, et ce n'est qu'en 1753 qu'il est complètement reconstruit.

Il a la particularité de voir adossés la résidence princière et le donjon.

L'enceinte



Il faut franchir comme toujours un anneau de douve avant de pénétrer dans la forteresse.


La grande porte sert de défense principale et comme tout élément vulnérable, elle est puissamment fortifiée.




Chiyo épousa à dix-sept ans  le samouraï Katsuhoyo, et faisait tourner la maison quand son mari guerroyait. Elle lui donnait aussi des conseils stratégiques et continua à l'influencer quand il devint daimyo.



J'aperçois le donjon. Un château blanc, celui-ci.




Le plateau du premier niveau, c'est habituellement le terrain d'entraînement pour samouraïs.



La citadelle



Au niveau supérieur s'étale Ninomaru, la seconde citadelle. Là se trouvaient autrefois les bâtiments administratifs du fief.


Une fois la porte passée, me voici sur un pont. La défense était solide !




On propose des serviettes humides conservées au réfrigérateur. Je ne m'en prive pas.

La résidence féodale





Le blason de la famille Yamauchi, un des clans qui tint la forteresse, s'avère en trois parties, une fois de plus... Il représente trois feuilles de chêne.


Les palanquins apparurent au XIVe siècle et se répandirent largement deux cents ans plus tard. Ca me semble à chaque fois d'un inconfort maximum.


Ces sculptures évidées du XVIIIe siècle servaient de dessus-de-porte. Du travail minutieux.


Ces deux-là ont été sculptés par un artiste fameux, Takechi Takamoto.




En voici toujours en place. La pureté du dessin en ferait de belles œuvres modernes.

C'est pourtant le même artiste que précédemment qui a ici symbolisé des vagues.



Les placards de rangement paraissent nos contemporains. Je continue à penser que les Japonais en sont les véritables auteurs. Ils entreposaient ici le nécessaire pour le thé.



Sobre à tout point de vue, la résidence seigneuriale.


Les ouvertures étaient nécessaires pour surveiller l'entrée.


Toute cette partie serait typique de la période Heian, donc très largement antérieure à la construction.


Le seul luxe, c'est traditionnellement le bouton incrusté à motif de chrysanthème.


Ici, c'est un motif nommé "nœud de bambous", très élégant.


La partie du fond permettait de ranger les armes des gardes. C'est dans cette salle que se réunissait le clan.


Piliers et portes sont dans ce beau bois graphique de cryptomeria.

Le donjon



Les mâchicoulis servaient à assommer l'intrus en lui jetant de la pierraille sur la tête. Très efficace répulsif.


Toujours un assemblage sans clou. Les murs étaient cependant garnis de plâtre à la chaux, obtenue en mélangeant fibre végétale (nezusa) fermentée avec de la terre, puis du sel et de la craie, et en brûlant le tout.

Cela permit de résister à tous les cyclones.


Au ras du sol, des trous pour décocher des flèches ou tirer des balles lorsqu'elles apparurent au Japon.


Un schéma sur le principe de construction des murailles.

Quelques maquettes



Toujours soignées, elles rendent perceptibles la construction et l'organisation du château.









Le 4 juillet 1945, Kochi fut presque entièrement détruite par les bombes incendiaires américaines. Le château ne fut pas touché, mais le tremblement de terre qui ravagea la région en 1946 causa de graves dommages. La restauration, difficile en ces années de reconstruction complète du pays, ne s'acheva qu'en 1959.


J'apprends que les châteaux japonais se rangent en deux catégories : boro, pour ceux dont le donjon est droit, et soto, pour ceux dont les toits diminuent à chaque étage comme une pagode.

 Au sommet du donjon



Un dernier escalier raide permet, comme le corps de garde, d'observer toute la région.


Je savais que Kochi était la préfecture mais je ne m'attendais pas à une agglomération aussi étendue.




La complexité de la structure apparaît clairement !








Le stade semble immense.







Une petite vidéo panoramique pour se faire une idée.


En cas de pépin, tout est prévu. Je croise les doigts pour n'avoir pas à recourir à cette solution extrême.

La balustrade n'a pas vraiment de rôle protecteur ; j'apprends qu'elle n'est là que pour afficher ces motifs, symboles de l'autorité du daimyo.



La collection habituelle de photos de châteaux. Le cartel affirme qu'il en existait trois cents avant l'ère Meïji.

En redescendant...



La porte de fer protège l'accès opposé au pont. On économisait ce matériau coûteux.



La cloche, utile ancêtre des telecoms.


Les gouttières ne servaient pas qu'à évacuer l'eau de pluie.


Rien n'est laissé au hasard ! 

2 commentaires:

  1. Fascinating article! Outstanding castle, a testimony of Japanese past.
    Annie

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