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vendredi 9 août 2019

Ino : le musée du papier washi


Après le papier washi sur lequel je n'ai pu pondre d'article, en voici un. Je visite le musée du papier à Ino, bourgade à proximité de Kochi, où cette activité est maintenue depuis des siècles.




Et j'ai de la chance ! J'ai ma guide personnelle, qui ne parle que japonais, mais qui possède un traducteur et manifeste des efforts considérables pour que nous nous comprenions.

Les pièces anciennes



Le papier, c'est donc une invention chinoise millénaire, qui a mis beaucoup de temps à nous parvenir pendant que nous écrivions sur du papyrus, puis du lin, puis du parchemin. Le Japon, plus proche, en a bénéficié avant nous.


Plusieurs centres au Japon s'y sont donc consacrés ; ici, c'est le washi tosa qui est produit.



Avec du washi, on fait beaucoup d'autres choses que des pages pour écrire ! Si, si !




Le musée conserve un cadre ancien, très semblable à ceux utilisés aujourd'hui. On verra plus tard.




Le papier mâché est une tradition à Ino, toujours maintenue.



Les masques sont souvent en bois mais également en papier.


La fibre sert également à des vêtements. On s'en sert toujours, mais différemment.





Dans ces écharpes plus récentes, la trame est en washi alors qu'on emploie coton et soie pour la chaîne.



La fabrication



J'ai pris quelques photos pendant la projection. Voici les branches utilisées pour la fabrication.


Elles sont d'abord passées à la vapeur.


On les écorce pour récupérer la seule partie employée dans la fabrication.



Les écorces sont, à leur tour, mises à tremper. Le kami arbore fièrement la médaille française, gagnée à l'exposition de 1889 !



La cellulose se dégage ensuite.


C'est un long travail de brassage semi-manuel.


La cellulose est étalée sur des cadres, aujourd'hui avec une sorte de moustiquaire.


Après brossage, on récupère une couche assez épaisse, ensuite pressée. C'est elle qu'on va "peler" méticuleusement pour obtenir les feuilles.


A l'avant, le cadre pour étaler les fibres et à l'arrière, les différents végétaux utilisables.


Parmi ces végétaux employés au Japon, c'est le premier, le kozo, qui est travaillé à Oni.

Le Broussonetia kazinoki, connu aussi sous le nom de mûrier à papier, pousserait un peu partout, et même dans le Sud de la France. J'en ai peut-être vu sans le savoir !


Les fagots de ces différents végétaux sont à la fois similaires et différents.


On retrouve donc d'anciens outils employés pour le traitement du papier, plusieurs servent encore aujourd'hui.











Voilà donc les pages séparées du bloc.





Avant l'utilisation de la "moustiquaire", les cadres étaient faits uniquement avec des végétaux. Ca me rappelle un peu les sets de table qu'on trouvait à une époque.




C'est avec ce métier qu'on tissait les cadres.


Au premier plan pousse un kozo. La plante n'a qu'un an ! Si ce n'est pas de la croissance rapide !



Les brosses pour étaler les fibres étaient le plus souvent en crin, mais parfois aussi en poil ou en cheveu.




C'est intéressant de voir une activité qui fait le lien entre agriculture et manufacture. Il y en a eu tant chez nous, mais bien peu ont résisté à l'industrialisation. Au Japon aussi, cela reste minoritaire, mais l'activité se défend bien et on trouve du papier artisanal à peu près partout. Les gens y semblent très attachés.



Ah, la maquette ! Je me disais aussi...


Bon, eh bien c'est à moi.


Heureusement je ne suis pas chargé du mélange !


Ca a l'air un peu collant.


Et voilà le résultat !


Ca, ce n'est pas à moi. Mais c'est à cela que ma feuille devrait ressembler.


Je me trouve avec un groupe de seniors japonais qui s'amusent comme des petits fous !

Pendant que ma feuille subit un séchage express, je pars visiter les étages.

Réalisations courantes et plus rares



Tout d'abord une présentation de peintures anciennes et très délicates.



La seconde partie, ce sont des réalisations des élèves d'Ino. Je suis bluffé par leur maîtrise.


Tout d'abord, des tableaux avec de petits morceaux de papier collés, comme de la mosaïque.





La seconde partie de ces travaux d'élèves est encore plus extraordinaire : suivant la tradition locale, on leur a demandé d'employer le papier mâché.


Ils ont souvent fait référence à leurs jouets mais avec une inventivité que je trouve très allègre ; les élèves japonais ont la réputation d'être très "scolaires" et un peu corsetés dans des règles, je trouve que tout cela montre beaucoup de créativité.






















Je fais un tour dans la boutique avant de récupérer mon chef-d'oeuvre.



Il ne me reste qu'à filer pour ne pas rater le train... J'ai un emploi du temps chargé ! Pas le temps de pendre ma feuille en photo !

2 commentaires:

  1. Captivating post. I always wanted to know more about Japanese paper, this post is perfect for me!
    Congrats
    Annie

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    Réponses
    1. I am so happy! This museum was a fantastic experience.

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