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vendredi 16 août 2019

Karatsu, ville de potiers


Après la visite du château de Karatsu, j'aimerais bien voir un atelier de potier. L'après-midi ne va pourtant pas se passer comme prévu.


Pour commencer, d'atelier de potier, je n'en vois aucun à l'horizon. En outre, le typhon ne cesse de s'amplifier et je ne tente pas de sortir mon téléphone.
 Et c'est tout aussi impossible de consulter la carte avec ce vent !




Le parapluie est tordu dans tous les sens. La photo fut très difficile à prendre !


Finalement, alors que je prends cette photo innocente, il m'est arraché des mains et s'envole.

Je tiens debout à grand-peine et je suis totalement trempé.


La nouvelle priorité, c'est maintenant retourner à l'hôtel pour me sécher et m'armer du second parapluie.


La Loire. Ici ?

De toute façon, il ne s'agit pas de mon hôtel !


Ah, le voilà !


Mon sac a séché, je peux récupérer parapluie et coupe-vent.


En fait, ma chambre est libre. Je peux donner un coup de sèche-cheveux à mes vêtements.

Cette chambre est plutôt bizarre. Pas de salle de bains, le lavabo prolonge le bureau, mais  douche et toilettes sont bien présents dans la chambre.

En outre, le réfrigérateur placé sous le bureau empêche d'étendre les pieds. Peu pratique.


La douche s'ouvre d'un côté de l'entrée.


Et les toilettes, de l'autre.


J'ai pris le temps de consulter calmement le plan. Je vois le petit pot symbolique partout. Je ne devrais pas avoir de mal à trouver ces ateliers de potiers.


C'est bizarre. Ce lieu n'a absolument rien de commun avec l'atelier convoité. Je vérifie avec le point de repére, ça semble pourtant correct.



Je pense être sur la bonne voie. Voilà un indice de choix, le fameux pot.

Mais ce n'est que l'entrée d'une maison, où l'occupante s'étonne de ma demande.


Un exemple d'architecture contemporaine utilisant le yakisugi. Cela me plaît bien.

Magasin de poterie 



Ce n'est pas un atelier de potier mais un magasin où une dame pas toute jeune commercialise les réalisations de différents potiers de la ville.


Elle ne connaît que deux mots d'anglais mais avec une brochure illustrée, elle m'explique que Karatsu a assimilé les styles des poteries qui transitaient par le port. Les potiers créent, et de manière traditionnelle, aussi bien du coréen que du Ming, sans parler des différentes tendances japonaises.



Cela explique la grande diversité de ces céramiques : forme, couleur, motifs, textures. Mais un œil exercé (ce qui n'est nullement mon cas) peut les reconnaître comme provenant de Karatsu, évidemment.


Les pièces émaillées, par exemple, sont baptisées Karatsu-Cheoson en référence à la grande dynastie coréenne.





De belles pièces, certes. Mais tout de même, ce bol coûte plus de 650 €.

Difficile d'acheter tout le magasin !



Trois des adresses indiquées sont placées dans un shotengai, que je parcours de long en large en vain. En outre, les rideaux métalliques sont presque tous baissés.
Je me demande si aujourd'hui, 15 août, n'est pas férié. Pas le Ferragosto des Italiens, mais la fin de la seconde guerre mondiale pour les Japonais.


Je ressors à contrecœur du shotengai protecteur pour de nouveau affronter les éléments. Il est clair que ce bâtiment vieillot n'est pas davantage ce que je cherche.


Je me réfugie dans un conbini pour me renseigner en montrant mon plan. Je ne comprends pas grand chose à la réponse, où le mot "fermé" revient souvent, mais je saisis qu'il me faut retraverser la gare.

Bien. Je ne lâche pas l'affaire aussi facilement.


On pourrait voir cela à Moscou ! Style années 30, composite pour le moins. C'est une bibliothèque aujourd'hui.


Une des inévitables rivières de la ville.


Incroyable de laideur. L'architecture n'est pas toujours réussie ici.


Une violente bourrasque m'arrache l'appareil photo. Je le récupère à un mètre. Il n'a pas l'air hors-service mais le couvercle du compartiment batterie semble fichu. C'est le moment de sortir le second appareil. Je verrais tout ça à tête reposée.


Luminaire sur un pont. La grue est peut-être l'animal-totem de Karatsu.


Ah, voilà. C'est un atelier de potier, mais il n'est pas là. La dame qui s'occupe de son chat paralysé du train arrière me considère avec dédain, en s'attardant sur mes chaussures de baroudeur, d'un air " De toute façon vous n'en avez pas les moyens".

Je demande les prix et ce n'est pas faux. Je n'ai pas l'intention de dépenser 6000 € pour un bol à thé. Celui qui me plairait le plus n'est pas le plus onéreux, dans les 3500 €, mais bon...



Celui-là ne coûte que mille et quelques euros ! Une vraie affaire !



Je poursuis ma visite touristique : photos pour le pont double et les hérons à proximité. Celui-ci ne semble pas gêné par les désagréments météorologiques.




Une boutique cossue, pas du tout indiquée sur le plan, présente plusieurs fort belles céramiques.


Pas de prix. C'est mauvais signe en général. Je ne fais même pas mine de pénétrer dans la boutique.


Voici l'édifice de la banque Oshima ; j'ai visité ce matin l'élégante résidence de son fondateur.


Tatsuno Kingo, son architecte, est né à Karatsu. On lui doit aussi Akarenga à Fukuoka et la gare de Tokyo.



Ou il s'agit d'un avant-poste, ou l'enceinte du château était très étendue.


Nous sommes assez loin du donjon !


La tempête fait de nouveau rage. Je me précipite dans un centre commercial.


Un nom français...


Je ne sais qui est l'auteur de ce texte. Google Translate ? Je ne sais si cette adresse est une bonne table, concernant les Matié bien sûr !

La pâtisserie ferme, comme tous les points de vente de nourriture de ce centre. Il faut que je ressorte si je veux dîner.

 Difficile d'avancer. La tempête a vidé les rues.


Chercher à manger est un chemin du combattant. Je finis par aboutir dans un izakaya sans faire le difficile.


Avec le High Ball, on m'apporte une corbeille d'edamame, ces fèves de soja japonaises. Toute apparition de légumes est bienvenue tant qu'il ne s'agit pas de daikon !



Des beignets d'oignon ! J'adore ça.


Je me serais bien passé du maïs, alors que les deux morceaux de pomme de terre me paraissent minuscules mais le Saga gyuniku, le bœuf de la région, est excellent. J'apprécie aussi la sauce Teriyaki.
2014 yens pour le repas.

Quand je repars vers l'hôtel, divine surprise. La pluie est plus modérée et le vent a bien faibli aussi. Et, malgré tout, je me trempe à nouveau sur le trajet.

Lessive, ce soir. Un parcours du combattant. Modèle différent de l'habituel, où tout est rédigé en japonais.

Les machines à laver sont en bas, les sèche-linge en haut. Sur le mur, quatre compteurs à pièces.

Mais ils semblent inversés par rapport aux durées des cycles : 30 mn pour le lavage, 1 h pour le séchage, c'est la durée habituelle. Et pourtant, les chiffres ne correspondent pas. Une affiche est placardée sur le sèche-linge hors-service, mais rien sur celui qui fonctionne. Je place mon linge dans le compartiment, la lessive, j'insère la monnaie... Et j'entends, derrière moi, une autre machine qui démarre !

C'est une horreur. Je vais requérir l'aide du réceptionniste, un monsieur pas tout jeune, et le téléphone, avec mon allié Google Translate, m'est encore indispensable pour la communication.

 Le système des lave-linge n'est pas du tout habituel, je n'avais aucune chance de m'en sortir seul. Finalement, après diverses péripéties (je n'ai plus de monnaie pour le sèche-linge, je dois retourner changer à la réception ; l'appareil s'arrête sans préavis), j'obtiens mon lot de linge propre et sec.

Pour tout arranger, j'ai les plus grandes difficultés à faire fonctionner la climatisation de la chambre. Elle se contente de ventiler sans m'envoyer l'air frais convoité. Et je pourrais poursuivre sur les malheurs de la Wi-Fi !

Il y a des jours comme ça, en voyage. Le tout est de ne pas se laisser démoraliser ! Je suis en vacances, je fais un circuit hors du commun, je vis des aventures palpitantes, demain est un autre jour.

4 commentaires:

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  2. Un récit captivant ! Je me régale à suivre ce voyage plein de rebondissements !
    Clément

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