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mercredi 7 août 2019

Takamatsu : Takamatsu-jo, le château et son jardin



L'an dernier, j'étais passé autour du château et avais photographié la tourelle d'angle. Cette année, je ne pouvais manquer de le visiter.



L'entrée est peu coûteuse : 250 yens !


Le château fut construit en 1590 tout près de la mer pour assurer la défense de cette zone stratégique.


C'est le clan Ikoma qui le gouverna pendant cinquante-quatre ans, avant qu'il passe aux mains des Matsudaira, le clan qui tenait aussi le château de Matsue.


Leurs liens avec le shogun Tokugawa n'étaient sans doute pas étrangers à la multiplicité des possessions !


Il fut détruit pendant l'ère Meiji, triste période pour les châteaux.

A ce moment-là, le gouvernement central n'avait plus les moyens de les entretenir. Ils furent soit bradés, soit mis à terre. La seconde guerre mondiale se chargea de limiter encore leur nombre : ceux de Hiroshima ou d'Osaka subirent les bombes incendiaires.


Il ne reste que les fortifications de cet ensemble, et leur taille impressionnante donne une idée de la dimension du château.


Le pont Saya-Bashi était l'unique accès au Honmaru. Le toit fut ajouté au milieu de la période d'Edo pour en renforcer la protection.






Les douves très larges sont complexes, il ne s'agit pas uniquement d'un anneau entourant les murailles.

Le bassin découpé ici avait une fonction précise : Matsudaira Yorishige, un daimyo du XVIIe siècle, pensait que la proximité de la mer obligeait les samouraïs à savoir nager. A l'été 1642, il demanda à un de ses vassaux, Moriyuki Hachirozaemon, de leur enseigner la natation dans ce bassin à l'eau tranquille.


Les Matsudaira furent célèbres pour leur rapport à la natation et inventèrent un style de nage, Suinin-Ryu.

Leur descendant actuel, Matsudaira Yorihiro, maintient la tradition et préside une association de conservation de ce style.

Chaque année, le premier dimanche de juin, on pratique toujours le Suinin-Ryu au même endroit.


Inévitable tour en rouge et blanc, les couleurs imposées par les règles d'aviation.



Les douves en contact direct avec la mer sont donc remplies d'eau salée.


Un système de vannes permet de les ouvrir et de les fermer si besoin.




Certes, le château a disparu, mais à partir de 1914, Matsudaira Yorinaga ordonna la création d'un jardin, le Hiunkaku.




Le jardin comporte beaucoup d'éléments traditionnels, les fameux pas japonais, qui tracent un chemin entre pins, rhododendrons et ubamekashi.







Pas d'eau dans le jardin, sans doute celle qui entoure le château suffisait ! A la place, une kare-gawa, une rivière de jardin sec, seulement évoquée par des graviers.



Le chozu-bashi, le lavoir traditionnel, joue aussi un rôle symbolique.


Le jardin entoure quelques beaux pavillons remplaçant le Honmaru, qui doivent leur couleur à la technique yakisugi.

Je reviens là-dessus puisque j'ai reçu des messages demandant des compléments d'information. Le nom vient de yaki, le feu, qu'on trouve dans yakitori, les grillades sur la braise, et de sugi, l'arbre.

On brûle seulement la couche supérieure de la planche. Aujourd'hui, on utilise un chalumeau. On obtient cette teinte sombre, un peu irrégulière, mais le but est de protéger contre les parasites (termites, vrilles...), les champignons, et l'humidité. Cela tient quasiment quatre-vingts ans, inutile de recommencer sans cesse comme avec la peinture. Cette technique est répandue dans tous les édifices historiques (temples, palais, châteaux) et encore aujourd'hui dans les villas modernes.
J'ai vu un reportage où on l'utilisait également aux USA.




Reflet sur la vitre, vrai paysage au fond.




Voilà donc la partie restaurée, supposée rappeler à elle seule l'édifice disparu. C'est mieux que rien.

Elle se nomme Tsukimiyagura, tour pour voir la lune. C'est joliment poétique mais je pense qu'on devait plus sûrement scruter la mer !





Directement sur le front de mer, une tourelle externe, à portée de voix (ou de tambour) complète le système de surveillance.



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