Translate

mercredi 14 août 2019

Exposition Fujimori Shizuo et Tsukuhae (Fukuoka Art Museum)


Fujimori Shizuo, je n'ai sans doute jamais entendu ce nom-là. Je pars donc totalement à la découverte !



Tsukuhae, Clair de lune, fut une revue de poésie et d'art lancée en 1914 par Tanaka, un artiste qui dessina la charte graphique, dirait-on aujourd'hui. Elle correspondait au nouveau besoin de gens qui découvraient l'art à travers des cartes postales et des expositions.


Fujimori, aux côtés d'Onchi et de Tanaka, participa exhaustivement à cette aventure.

Tout d'abord, la revue n'avait pour contenu que des articles critiques, mais elle publia rapidement des poèmes. Fujimori créa des gravures sur bois, destinées à être collées dans la revue même, une nouveauté au Japon.

De son point de vue, la revue était un salon pour échanger des idées, et son art très personnel invitait à la discussion.



Dédicace en français !


Le collage des illustrations était sans doute très fastidieux. À la main, sur chaque exemplaire !


La couverture de la revue était très sobre et n'annonçait en rien la créativité de l'intérieur.


La gravure sur bois est une des formes les plus anciennes de reproduction, et elle abonde notre histoire de l'art depuis le Moyen-Age. Les Allemands ont produit des merveilles, je pense notamment à Dürer. En Europe, la technique n'a jamais été abandonnée, même aujourd'hui. Mais elle connut un vrai regain avec la Secession viennoise, Klimt notamment, et des artistes moins connus comme Carl Moll ou Kolo Moser. Je cite ces noms car je trouve les gravures de Fujimori très proches !


Après le septième numéro, les difficultés financières et la tuberculose de Tanaka rendirent les publications moins régulières mais la revue resta une référence.


La maladie de Tanaka, les deuils de proches de Fujimori et d'Onchi mirent la mort au premier plan de leur inspiration.


Ce qui me paraît fascinant ici, c'est l'équilibre entre symbolisme et réalisme d'une part, et l'assimilation des influences occidentales (Munch et Kandinsky sont quasiment cités) dans un répertoire japonais.


Et on voit un authentique maître à l'oeuvre, qui exploite toutes les opportunités de sa technique, pourtant la forme de gravure la plus contraignante.















Autoportrait de Fujimori.


Suite aux difficultés de la revue, Fujimori devint professeur à Fukuoka, puis partit pour Tokyo. Il réinterpréta un thème japonais favori de l'ukiyo-e (les estampes japonaises traditionnelles) , les vues variées d'une ville ou d'une région, pour témoigner de la modernisation de la capitale.






L'appropriation des techniques photographiques lui ouvrit de nouvelles voies. Je trouve ces travaux-là très proches de ceux de Brassaï et de nos avant-gardistes européens.


Une vraie découverte, donc, qui m'ouvre des perspectives sur ces rapports Orient-Occident, qui ne cessent de m'être rappelés dans ce voyage.

1 commentaire:

  1. Amazing works! I discover every piece of this exhibition.
    Outstanding post!
    Annie

    RépondreSupprimer

Un grand merci de prendre le temps de laisser un commentaire. Je promets de le lire aussi vite que possible.
N'hésitez pas à signer votre message, ce sera encore mieux : je n'ai AUCUN moyen de connaître votre nom, votre e-mail, ou votre blog.
Si vous préférez que vos coordonnées n'apparaissent pas, mais que je vous réponde en privé, utilisez le formulaire de contact, accessible sur la version web du blog.