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mercredi 7 août 2019

Takamatsu : le Musée d'art




 A Takamatsu, on prend les affaires d'art contemporain au sérieux ; la ville ouvrit un premier musée après la guerre dans le Ritsurin-koen, le fameux jardin. Ensuite, on construisit le bâtiment actuel en 1988 et il fut entièrement rénové, pendant une année, en 2016.

La région reste réputée pour son dynamisme dans le domaine artistique ; elle organise une triennale d'art contemporain dont le retentissement est considérable. L'exposition temporaire présente les travaux de la  gagnante de l'édition 2019.




La collection permanente



 Les collections du musée comprennent plus de 7000 œuvres mais ce n'est pas le MoMA de New York ! Seule une petite partie est exposée dans quelques salles au rez-de-chaussée.


Beaucoup d'artistes contemporains vivent dans la région. Isamu Noguchi est un des plus célèbres et un musée dans la ville lui est consacré. Cette pièce, nommée Mountain forming est caractéristique de son style épuré.


 Takeshi Tsuchitani fut également un sculpteur représentatif de l'épure. Cette œuvre, Walking Iron, le fer qui marche, me plaît beaucoup par son déséquilibre et le dynamisme qu'elle engendre.



Ears with chair est une installation interactive de Yukio Fujimoto. On s'assied, on approche les tubes de ses oreilles, et on entend des sons amplifiés. J'ai failli m'y endormir !


Golden Bowl, de Kodai Nakahara, joue sur les proportions. Ce bol doré mesure plus d'un mètre de diamètre.


Le même sculpteur propose Shining in the Shape of an Earthworm, qui évoque plutôt une silhouette humaine à base de rochers assemblés. Un morceau de tricot suffit à créer un vêtement.

Colors - various colors


Cette exposition thématique puise dans les collections permanentes pour se concentrer sur le thème de la couleur. Ce n'est ni le motif ni le graphisme qui importent ici mais uniquement les variantes sur le thème : monochromie, interaction des couleurs, étude multicolore.

Jasper Johns côtoie des artistes japonais, Michio Fukuoka, Yoshishige Saito (série Beaupin), Masaaki Yamada, Kenzo Okada. Tout n'est pas d'égale qualité mais l'ensemble permet de réfléchir sur cette question centrale dans la peinture.










La montée vers le second niveau est également une expérience artistique !

Miyanaga Aiko : Rowing Style


La gagnante de la triennale explique son attachement à la terre, le rapport avec la mer et le voyage en mer. Le titre anglais, Rowing style, renvoie à une technique de navigation.

Cette dimension m'est surtout apparue dans la dernière partie (photos interdites) avec une installation de roches minces, des sanukites (collectées par quatre générations) dans une salle, où j'ai vu un rivage et, pourquoi pas, la mer.

Dans la galerie suivante, on est invité à frapper sur des pierres équivalentes, suspendues, et ce son long m'a semblé très tellurique. Je me demandais, dans les salles précédentes, si cette musique que je n'identifiais pas faisait partie des installations.


Les autres œuvres portent des titres énigmatiques, Letter, Life, qui ne m'ont pas aidé. C'est celui de la chaise qui m'a donné le déclic, Waiting for awakening, En attente du réveil. J'ai simplement pensé à la Belle au Bois Dormant et ses objets figés, et je suis revenu en arrière pour lire les œuvres avec cette clef-là. D'ailleurs, la clef apparaît aussi dans une installation qui m'a bouleversé (photo interdite).

Il y a ici l'idée de capturer le temps, que je trouve très claire dans l'œuvre précédente, très métaphorique, et aussi dans ces objets qui semblent congelés. Tout peut être lu dans cette thématique de saisir (avec le filet), d'enfermer dans une valise, de noter dans un livre ou de transcrire en peinture dans un cadre.

En même temps, la sobriété de cette exposition, assez conforme au stéréotype de l'art japonais, est une expérience pleine de quiétude.





L' artiste utilise la naphtaline pour créer ces filaments impalpables. Une substance qui a un rapport au temps, elle aussi.
















La photo vient du site du musée.

Et un très plaisant café permet de se remettre de ses émotions. Je discute avec Nobuko, voyageuse et artiste, très intéressée par l'art, et qui viendra aussi à Beaubourg pour l'exposition Francis Bacon !


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