Ce matin je me lève tôt après une nuit courte ; le port est encore baigné dans la brume.
Je me suis fixé un défi : j'ai toujours du mal avec le petit-déjeuner japonais, composé essentiellement de produits salés et notamment de poisson. Je ne veux pas rester sur mes échecs précédents et je tiens à le finir aujourd'hui.
Je pense que je n'en prendrai pas l'habitude mais ça ne me demande pas des efforts surhumains, même avec la soupe de coquillages.
Je m'inquiétais un peu pour mon transport jusqu'à la gare de Sakaiminato mais le patron volubile tient à m'y amener. Tant mieux !
A Sakaiminato, la gare Mizuki Shigeru
Il a répondu à mes questions sur ces étranges personnages qui peuplent la gare. Ces créatures sont nées sous le crayon de Mizuki Shigeru. Les Yokai Obake sont des monstres et des esprits dans le folklore japonais, leur nom signifie "chose qui se métamorphose".
Je ne connais rien de cet auteur mais il est diffusé dans le monde entier, y compris en France.
J'en sais un peu plus sur mon trajet d'hier !
Même la boîte aux lettres s'est mise au diapason.
Ce n'est pas le même train qu'hier, mais la thématique reste la même.
Je suis surpris par le calme de cette toute petite fille, qui regarde le paysage, pose des questions à voix basse, reste concentrée pendant tout le trajet d'une heure. Si l'attitude des enfants m'avait surpris à l'aquarium d'Osaka, dans les trains ils respectent le silence de mise. Mais celle-ci est incroyablement posée.
A travers les montagnes vers Okayama
A Yonago, changement pour le Yakumo, un train (nouveau pour moi) aux sièges bien confortables.
Mon itinéraire farfelu me vaut de retraverser l'île de Honshu pour me rendre sur celle de Shikoku. Donc je retrouverai les régions montagneuses.
Pour le moment, je pique droit dans la plaine au pied du Daisen, ce volcan toujours empanaché.
Peu à peu la chaîne montagneuse se fait plus perceptible. Et les cultures ? Du riz, du riz, encore du riz !
En sortant des tunnels, je retrouve de temps en temps la rivière, que nous suivons en fait sur des kilomètres.
Déjeuner à Okayama
Je ne fais que changer de train à Okayama, la ville célèbre pour son château et son jardin, et son festival Uraja.
Mais, comme l'an dernier j'avais eu du mal à déjeuner à Takamatsu, je me méfie. J'ai une heure avant le prochain train, j'en profite.
Une bière Kirin, un tonkatsu sur riz et chou avec la prévisible sauce demi-glace (dans le texte), 1210 yens.
Sur le pont, entre deux îles
Encore un nouveau train ! Le marine-liner, cette fois, qui alterne voitures à un et à deux niveaux.
Toujours le confort japonais !
Après la série de rizières, le train passe d'une île à l'autre avec le pont de Seto. Il a souffert du cyclone à l'automne dernier mais on ne voit aucune séquelle.
Ce pont de 1988 est en fait une série de six entre différentes îles, et il totalise une longueur de 13 km. L'emprunter est toujours un grand moment !
La dernière partie débouche sur un terminal gazier. Je ne suis guère dépaysé !
Installation : JR Hotel Clement
Cet hôtel m'avait enthousiasmé l'an dernier par son luxe et son confort, et je me suis empressé de le réserver à nouveau, ayant prévu de refaire étape à Takamatsu.
Et le luxe s'affirme encore dès l'entrée !
La chambre est plutôt spacieuse selon les standards japonais, et extrêmement confortable !
Cette fois, je suis logé au dix-septième étage. La vue sur la baie est sans supplément.
De l'autre côté, voilà la gare par laquelle je viens de débarquer.
S'il avait fait beau, je serais volontiers retourné au Ritsurin-koen, ce merveilleux jardin considéré un des plus beaux du Japon.
Certes, la pluie a cessé, mais elle peut reprendre à tout moment. Programme mis en réserve, musée et château. Cela me donne l'occasion de repasser par les nombreux shotengai de la ville.
Première étape donc, le sobre Musée d'art, dans lequel je vais être particulièrement séduit par l'exposition temporaire.
Je poursuis avec le château et ses jardins, l'occasion de recroiser le clan Matsudaira.
Dîner : Sanuki udon
Les habitants de Takamatsu sont les plus gros consommateurs de tout le pays d'udon, les plus grosses pâtes de la gamme, et leur région a même une spécialité, les Sanuki udon. Je les avais goûtées l'an dernier et cela m'avait beaucoup plu. Je change de crèmerie pour en tester avec du porc salé et très poivré, un genre de pancetta. En prime, deux tempura, légumes et tentacule de poulpe.
C'est vraiment fameux ! Un délice pour 850 yens.
Avant de rentrer, alors que je n'ai pas aperçu de touristes occidentaux depuis plusieurs jours, je croise deux Françaises. Magali et sa fille Cyrielle me racontent leurs malheurs ; leur mari et père a fait une mauvaise chute au Ritsurin-koen qui a provoqué un pneumothorax. Il est hospitalisé à Takamatsu et ils ont dû interrompre leur croisière, qui les menait jusqu'à Vladivostok. Comme Cyrielle est professeur des écoles, nous avons l'occasion de parler boulot...
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