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dimanche 5 août 2018

Okayama :Château (Okayama-jo) et Korakuen


Après une joyeuse matinée de danse dans la rue, il est temps de passer aux visites. 


Pour respecter mon programme je ne perds pas trop de temps à déjeuner ; j'achète dans un konbini des korokke, quelques victuailles appétissantes, que je mange sur le chemin. Je découvre qu'il s'agit de boulettes de légumes, de poisson et de viande de porc.




 Je me rapproche du château ; une large rivière, l'Asahi (comme la bière !) - gawa, assure une douve efficace pour le séparer de la terre ferme.

Okayama-jo, le château d'Okayama



Un des éléments défensifs apparaît déjà au-dessus d'un parking.


Et voici enfin le château convoité.


La première enceinte est percée d'une porte profonde, une des vingt-et-une réalisées.


Le château d'Okayama différe de ceux de Matsumoto et d'Himeji. Comme ceux de Kanazawa, d'Osaka, d'Hiroshima et de Nagoya, il a été brûlé par les bombes incendiaires de la Seconde Guerre Mondiale : la majeure partie des constructions a été détruite mais ce pavillon de la lune, sans doute un point d'observation dégagé,  est d'origine.


Akazu-no-mon, la porte non ouverte, s'ouvrait donc rarement. Elle reliait le Hondan, la résidence privée du seigneur  au Omote-shoin, le siège du gouvernement.


Comme celui de Matsumoto, on l'a baptisé U-jo (château du corbeau) en raison de sa couleur noire. Le tenshu-kaku, le donjon, a cette allure caractéristique d'étages aux toits pentus.

Aujourd'hui, événement spécial. On offre un vrai jus frais de pêche, cet excellent produit local. Pour la présentation, le kitsch n'effraie jamais les Japonais. Oishiiiiii !


Le dernier étage du donjon, vue toujours à peu près similaire d'un château à l'autre : un poisson doré surmontant un premier plan de tuiles, un jardin, souvent un cours d'eau, et une ville moderne. Le Japon ravagé par la guerre a dû se reconstruire, ce qui explique une certaine uniformité.


Terminé en 1597, la bâtisse fut commandée par Ukita Hideye, sur l'ordre de notre vieille connaissance Toyotomi Hideyoshi, l'unificateur du Japon.


A la fin de l'ère féodale, en 1869, le château fut transmis par son quatorzième seigneur, Ikeda Akimasa (la même famille se le passait à la génération suivante depuis le troisième)  à l'état japonais.



Une tranche de pin. L'arbre devait être gigantesque !


Un des éléments originaux sauvé des décombres.


Quelques photographies anciennes montrent l'édifice avant sa destruction.


Un fragment de kimono princier.


Un des seigneurs qui occupa les lieux.


Un plan d'époque.


Document établissant des droits féodaux.


Une spectaculaire épée dans son fourreau.


Trois quarts d'heure d'attente, mais on peut se déguiser en seigneur médiéval. Je ne résiste jamais aux propositions de déguisement. Et le temps passe vite, je papote avec un trio de sympathiques Italiens de Trieste. Eux voyagent uniquement en bus, ce n'est pas fréquent parmi les voyageurs que je croise.
La dame qui s'occupe des costumes s'affaire industrieusement et elle se montre d'une exquise gentillesse. Elle se charge même de prendre les photos.




Après la reconstruction en 1966,on exposa ici les éléments de fondation dégagés des ruines.





Je ressors et emprunte un petit chemin, délicieusement verdoyant, pour rendre visite à la seconde célébrité locale :

Le Koraku-en



C'est un des trois plus beaux jardins du Japon, assure-t-on. J'ai horreur de ces classements, qui me paraissent fondés sur des critères plus personnels. J'ai déjà visité un des deux autres, le Kenroku-en de Kanazawa, que j'avais adoré.


Celui-ci est assez différent, offrant un espace dégagé plus vaste. On y retrouve un petit lac, quelques îlots, mais ici il s'agit moins d'un labyrinthe.


Un point de convergence, il s'agit également du jardin du château, réservé aux plaisirs seigneuriaux.


En 1687, Ikeda Tsunamasa, le sixième daimyo, ordonna à un certain Tsuda Nagatada l'aménagement de ce jardin.


Il fut terminé en 1700.


Il faut comprendre jardin à la japonaise, où l'important est l'alliance végétal - pierres - pièces d'eau et non la présence de statues (comme à Versailles) ou, plus fréquemment, de fleurs (comme la roseraie du Palais Royal).



Un podocarpus méticuleusement taillé confirme la maîtrise du topiaire nippon.


Un jardin avec des parterres d'eau, comme on disait à Versailles, c'est tout de même séduisant.



Une des caractéristiques de ce Koraku-en est de reproduire différents paysages du Japon. Voilà donc des champs de théiers, un camélia comme beaucoup le savent.



Une poignée de temples microscopiques est dispersée dans la partie arborée.



Quelques érables commencent à rougir ! Je regrette toujours de ne pouvoir voyager ici à la période des momiji, quand ces arbres prennent leur éclatante teinte rouge. Aussi je me contente des premières rousseurs.



Les pruniers (ume) sont aussi l'occasion d'une fameuse période du calendrier japonais, hanami, quand tous les prunus fleurissent.












Les carpes sont peut-être le seul poisson vivant que tous les visiteurs du Japon peuvent se vanter d'avoir vu !


Un portique de cloches, c'est rare dans un jardin. En plus, si elles ont été décorées par des enfants…



L'accès d'origine au jardin dans la direction du château.




Mais quelle catastrophe ! Il semble que ces lotus soient tous morts !






C'est fou le bien-être ressenti à la visite d'un jardin !


Retour vers le XXIème siècle…


Un peu de végétal sur le chemin de la gare. Cette façade qui, pour rester poli, n'a rien de particulièrement attrayant, est égayée par un jardinet de pots très soigné.


Architecture créative ! Le musée des Beaux-arts.


Non, je ne sais pas ce que c'est. Mais ça se voit de loin.


Un bureau de quelque chose en rapport avec la rivière, d'après ce que j'ai compris (explications données par un passant non anglophone).


Encore des 4 Gats ! Mais il s'en trouve partout dans le monde ! J'en ai vu un à New York... Mais le seul authentique est à Barcelone !

Dîner


Je décide de prendre mon repas avant mon retour en train. Le quartier de Hongachi offre de nombreuses possibilités.


La carte est sympathique. Le plat évoque mes ramen habituelles, mais il s'agit de soba, le bouillon est parfumé aux fruits de mer, les légumes, du chou chinois, et l'assaisonnement, du zeste de citron émincé. Mais on retrouve les tranches de porc !


Un véritable délice, aussi original que recommandable.


En plus, je suis chouchouté par Kare, la serveuse, et ses deux copines Yuliya et Youshi (de gauche à droite), des étudiantes en commerce avenantes qui m'offrent toutes leurs réserves d'anglais. Par conséquent,  je discute une heure avec elles.


Je prends le train dans la gare d'Okayama (oui oui, c'est bien la photo) plus tardivement, si bien que je saisis cet article à une heure indue ! 

12 commentaires:

  1. Wonderful garden, so inspiring, and a very typical castle. A great day! Thanks for the great post!
    Annie

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  2. Merveilleuses visites et promenades. Nous rencontrons parfois le seigneur des lieux. On le salue respectueusement !!!
    Les ombrages, les théiers , les érables chatoyants m’enchantent. Ce mélange eau, verdure apporte une grande sérénité. On admire la beauté de ces plans d’eau ainsi que celle des temples. Retour au XX ème siècle, on l’avait oublié : 3 charmantes serveuses pour agrémenter la journée. Un vrai plaisir de te lire. Bisous.

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    1. Merci beaucoup ! En fait, seule Kare était serveuse, les deux copines venaient dîner comme moi.
      Gros bisous itou !

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  3. Le costume de seigneur médiéval te va à merveille !!!!!Bisous Mjo

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    1. Tu sais combien j'adore les déguisements. J'étais très convaincu par le costume. Moins par la perruque !
      Merci, les commentaires ne te posent plus aucun problème !

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  4. Magnifique journée de visite, un château remarquable et un jardin de rêve. Merci pour tout ce que tu nous apportes avec ton travail quotidien.
    Françoise

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    1. Merci beaucoup
      Françoise ! Un tel message récompense le travail quotidien.

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  5. Très beau château mais surtout un magnifique jardin !
    Merci pour ce superbe article
    Thanh

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  6. Magnifique jardin. Une invitation au voyage.
    Luxe, calme, et volupté.
    Inistria

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    1. Merci beaucoup pour ce commentaire enthousiaste Inistria!

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