Encore un lever très matinal pour me trouver à l'heure au départ du train, après avoir escaladé les marches des passerelles.
Le premier est ce confortable Kamome qui me conduit à Hakata.
Cette gare met à l'honneur Saigo Takamori, le dernier samouraï. Sa physionomie reste vraiment identifiable !
Une gare chic avec ses étroites bandes lumineuses. Quant au trajet, je dors tout le long.
Et c'est parti pour le Shinkansen, le Sakura que j'ai souvent emprunté.
Une idée simple, peu coûteuse et qui peut rendre service : indiquer en braille les informations sur la voiture.
La première partie, je travaille à compléter mon article d'hier. A Hiroshima, s'installe à côté de moi Barbara, une sympathique Italienne, à qui je livre des informations sur Kyoto. Nous devisons tant que je manque rater mon changement à Shin-Kobe. Quant à elle, c'est à Shin-Osaka qu'elle fait son transfert.
Dernier Shinkansen, le Hikari, encore un familier. Une demi-heure seulement pour rallier les deux villes, on a l'impression que Kobe-Osaka-Kyoto est une seule métropole.
Toujours aussi spectaculaire, la gare de Kyoto. Je ne crois pas lui connaître d'équivalent.
Le taux de touristes grimpe en flèche. Énormément d'Européens, mais, dans cette Tour de Babel, ça parle surtout français et italien. Quelques Espagnols aussi.
Il est bien tard et je préfère déjeuner avant mon passage à l'hôtel.
Déjeuner : toujours des expériences
1296 ¥ pour ce set avec une soupe froide miso et courgettes, un poulet pané avec des cacahuètes dans la panure, un étonnant teppanyaki de viande couverte d'une pâte noire. Bière et charbon de bois pilé ! Ca alors !
Quant aux tsukemono, ananas et gingembre dans du vinaigre. Ca alors (bis) !
Installation : Chita Guesthouse
L'an dernier, j'avais changé de crémerie mais le trajer avait été si éprouvant que j'ai préféré revenir dans cette maison d'hôtes où on est chaleureusement accueilli. Juste en face du Higashi hongan-ji, dans un vieux quartier tranquille, c'est parfait.
J'avais tourné un moment, il y a deux ans, mais l'itinéraire est à présent bien mémorisé et je file droit.
Il s'agit d'une maison traditionnelle, un labyrinthe de couloirs et d'escaliers étroits.
Je suis gratifié d'une chambre spacieuse en tatamis. L'extra-futon y est très confortable !
Je ne traîne pas, l'après midi est bien avancé et ici, les temples ferment à 17:00.
Higashi hongan-ji
Seulement quelques dizaines de mètres à parcourir pour gagner ce fameux temple que j'avais visité rapidement il y a deux ans. Entrée gratuite, pour une fois.
La porte est le fruit d'un labeur minutieux. A la fois détaillée et sobre par l'absence de couleur, comme dans tout le temple.
Le Goei-do est, après le Daibutsu-den du Todai-ji de Nara, le second plus grand pavillon de bois du Japon. 38 m de haut, 76 de large, 58 de profondeur.
Pour autant, les autres pavillons ne semblent pas riquiqui.
La fontaine qui distribue l'eau des ablutions a pris la forme d'un dragon menaçant.
Je prends les photos depuis l'extérieur car elles sont interdites à l'intérieur. Je triche un peu…
Par conséquent leur qualité est assez moyenne.
Ce temple fut fondé en 1602 par le fameux shogun Tokugawa Ieyasu.
C'était un coup politique : il espérait, par l'édification de ce mastodonte, porter un coup fatal à l'école Jodo shin-chu. L'ombre de ce mouvement religieux lui semblait dangereuse.
Ce fut complètement raté. Après une série de péripéties, cette école finit par s'implanter dans ce temple, et même en faire un de ses principaux.
Je tourne un peu, n'ayant encore jamais emprunté le passage souterrain qui traverse la gare alors que j'utilise souvent celui qui rejoint le Higashi hongan-ji. Je trouve enfin ce quartier sud où je n'ai jamais mis le pied.
Un peu d'anglo-franponais, pour changer.
J'avais lu Minable !
Collection exposée devant la boutique du coiffeur.
Un temple ou sanctuaire, je ne sais plus trop, est annoncé par un imposant torii.
To-ji
J'atteins ma destination, un temple vraiment important de Kyoto, que je n'avais pas encore coché sur ma liste. 500 ¥ pour avoir l'honneur de fouler son sol.
Lorsque la capitale fut transférée à Kyoto (avant, c'était Nara), on construisit deux vastes temples de part et d'autre de la grande porte de la Cité Impériale.
L'un d'eux fut détruit, seul le To-ji demeure.
Vingt-neuf ans après sa création, en 823, l'empereur Saga offrit le temple à Kobo Daishi, ce moine à l'origine du Pélerinage des quatre-vingt-huit temples de Shikoku, qui repose à Koyasan.
Kobo Daishi en fit un séminaire pour l'école Shingon, une branche du bouddhisme japonais.
L'école Shingon est souvent baptisée "bouddhisme tantrique" ; elle prêche que l'illumination peut être atteinte par une sévère discipline du corps, de l'esprit et de la parole. Le yoga fait partie des exercices nécessaires.
Kobo Daishi avait été envoyé dans la Chine Tang au début du IXe siècle, où il étudia arts et sciences, mais surtout ce bouddhisme tantrique dont il se fit le champion.
Le temple-séminaire que je visite frappe par la diversité des lieux. Dans le cimetière veille un jizo, ce Boddhisattva protecteur des enfants défunts et des voyageurs, qu'on identifie toujours à son bavoir rouge et parfois à son bonnet assorti. On le rencontre souvent au milieu des tombes et parfois sur les chemins ; c'est à Koyasan que j'en ai vu le plus.
Un des pavillons donne sur un jardin sec tout simple. Mais c'est toujours extrêmement harmonieux.
Le Kodo est édifié au centre de l'ensemble. Les séismes eurent raison de la construction d'origine, mais celle que je visite date de 1491.
Les statues dorées y sont positionnées pour former un mandala, le symbole de l'illumination.
Vingt-quatre statues en tout, comprenant des Ten, ces gardiens toujours représentés debout.
Le principal bâtiment, le Kondo, n'est plus celui d'origine (c'est rare) mais cette reconstruction remonte tout de même au début du XVIIe siècle.
Une série de statues y occupe les positions de la cosmologie bouddhiste. Le Yakushi Nyorai, le plus grand des Bouddhas, est celui de la médecine, très vénéré.
Le To-ji s'enorgueillit de posséder la plus grande pagode du Japon, de 55 m de haut, érigée en 1644.
Il s'agit déjà d'une construction anti-sismique, où les ondes sont absorbées par les parties sous chaque étage La force des vibrations diminue au fur et à mesure qu'on monte.
En prime, on a droit à un très attrayant jardin, dont le point fort ne me paraît pas ce vénérable cerisier, mais la pièce d'eau et ses reflets.
En guise de miroir pour la pagode, c'est parfait.
Selfie du jour !
Il est 16:55, on me prie poliment (mais fermement) de partir...
J'entre dans quelques magasins. Celui des meubles vend canapés et fauteuils à ras du sol, ou presque.
La Fnac japonaise.
Dîner
Je vais me dépêcher de manger avant la queue. Ce soir, pour 1188 ¥, un bouillon de bœuf à l'huile de sésame, une salade avec du tofu, du bœuf mariné sur un bol de riz. Les tsukemono sont de nouveau du daikon. Je laisse tomber. J'ai décidé de ne plus manger de ce légume à l'effroyable amertume. J'ai mangé tous les précédents, je considère avoir fait tous les efforts nécessaires envers un aliment que j'ai en horreur.
Je retourne vers la gare. Mille feux !
Amazing temples I loved the pagoda reflected in the pond.
RépondreSupprimerGreat pics + great post !
Annie
It was really amazing, and, with your own words, I should say il was really inspiring. A great visit.
SupprimerJe continue à rattraper mon retard. Il me reste encore plein d'anciens articles à lire ! J'ai beaucoup aimé celui-ci, avec deux grands temples très différents, et une superbe pagode dans le second.
RépondreSupprimerC'est très émouvant de voir ces images de la grandiose gare de Kyoto après les vidéos de catastrophe qui ont tourné en boucle.
Bises
Michèle
J'espère aussi que cette très impressionnante gare pourra être réhabilitée rapidement. Sans compter que vu le flux de passagers, ce doit être une sacrée panique au quotidien.
SupprimerMerci à toi !
Bisous
Une très bonne idée de photographier la magnifique gare de KYOTO qui a été gravement endommagée par le typhon Jebi, le mardi 4 septembre.
RépondreSupprimerLes différents temples sont incroyables par leurs décorations, leurs toitures, mais aussi la grande pagode qui se reflète dans les eaux qui l’entourent.
Pas assez d’yeux pour tout voir. Le Japon finit, grâce à toi, par devenir familier.
Bises. Mam
Un commentaire aussi détaillé qu'affectueux !
SupprimerMerci, gros bisous.
A pretty nice post about a traveler's life day with delightful pics. Good job!
RépondreSupprimerAmanda
Thanks Amanda for your nice comment!
SupprimerMerci pour votre blog passionnant et la foule d'informations que vous apportez. J'envisage un voyage au Japon l'an prochain et j'aimerais beaucoup loger dans cette Chita Guesthouse. Comment faire pour réserver ?
RépondreSupprimerCordialement
Annick
Merci pour ce commentaire enthousiaste, Annick.
SupprimerConcernant cette guesthouse, il est très facile de réserver : l'établissement est listé sur Booking.
Bon voyage au Japon !