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vendredi 3 août 2018

Japon : Shinkansen, Kurashiki, ryokan

 Shinkansen! 

Mon itinéraire avait déjà été testé, apparemment le plus rapide : marche jusqu'à Tawaramachi, métro jusqu'à Ueno, Yamanote (l'équivalent du RER) jusqu'à Tokyo (c'est le nom de la gare avant d'être celui de la capitale). 
Me voilà sur le quai à attendre d'avoir le droit de grimper dans le Shinkansen, ce train ultra-rapide.




 Il faut d'abord que le personnel tourne les sièges, vide les poubelles, change les appuie-tête, époussette chaque siège.



On a beaucoup, mais vraiment beaucoup, de place.


 Petits lavabos entre les voitures.


Et une demoiselle passe régulièrement avec son chariot.


 Foule d'informations et surtout quatre écritures différentes, en comptant les deux étiquettes.


 C'est parti ! Alternance, devenue familière, de rizières, montagnes et agglomérations.





Voici Nagoya ! L'itinéraire me permet de traverser des villes visitées, Kyoto, Osaka, Himeji.


Arrivée à Okayama. Je me précipite pour prendre la queue au service de billetterie afin de résoudre mes problèmes des jours suivants. On se met en quatre pour trouver une solution, on va même chercher la jeune fille bilingue de l'Office de Tourisme pour être sûr que je comprenne bien.


Finalement, ça ne va pas être simple, mais c'est jouable. Je vais y passer du temps, et le dernier trajet, Uwajima - Takamatsu, va être folklorique : bus local + train (place debout) + bus JR + train (place assise). Et quatre étapes aussi pour le trajet du lendemain.

Déjeuner



Me voilà soulagé.

Je peux aller déjeuner dans un des restaurants de la gare, spécialisé dans le tonkatsu, le porc pané.


 Un régal. Il est servi avec un succulent jus court au miso et un genre de sauce gribiche. En prime, la soupe miso, la salade de chou râpé, le bol de riz, les classiques. Et aussi un excellent tofu, frais et léger comme tout. Quand je pense que je n'aimais pas cela auparavant ! Comment est-ce possible !
Comme quoi, il faut toujours re-tester de temps en temps ce qu'on n'a pas apprécié.


 Je reprends le train, ligne Sanyo, pour gagner Kurashiki.


L'inévitable boutique d'omiyage, les cadeaux que tout voyageur doit rapporter à une foule de personnes (famille, amis, collègues, on m'en cite en chaque fois de nouveaux). Les gens en sortent bardés de paquets.

Kurashiki

Première impression : entrée dans un four à bois, avec un air lourd, épais, un peu humide. Me voici dégoulinant dans la minute. Je descends à pied vers Bikan, le quartier ancien où je vais passer cette première nuit.

Ryokan Tsurugata 

C'est la nuit de luxe du voyage, dans un de ces établissements typiquement japonais, généralement une maison ancienne, où on est chouchouté comme des princes.


 La bâtisse s'avère l'habituel labyrinthe, avec couloirs divisant des jardins, des escaliers étroits. Très pittoresque.







Ma chambre comporte des toilettes mais pas de salle de bain, puisque le ryokan possède un onsen.



On se dépêche de me munir d'un verre d'eau fraîche, puis d'une serviette chaude, d'un matcha divinement mousseux et d'un manju, un petit gâteau.
Revigoré, je peux affronter la fournaise.

Bikan




Un canal, un arbre, un pont. Tout le charme japonais est là.


Bikan, c'est donc un quartier préservé de bâtisses de l'ère Edo. Un peu comme Takayama, en modèle réduit.




Le soleil commence déjà à décliner et la lumière est plus flatteuse.




 Évidemment, le quartier est très touristique. On y croise de bien étranges créatures.



Pendant l'époque féodale, on stockait le riz dans ces entrepôts, les canaux assurant un transport commode.



Plusieurs de ces édifices ont maintenu cette frise protectrice en planches carbonisées. Il paraît que cela maintient le mur en bonne santé, je présume que c'est l'effet bactéricide du charbon de bois.








 C'est le lot dans toute ville touristique : les boutiques d'artisanat s'y multiplient aussi vite que le centrente. L'indigo est une production locale et envahit les vitrines.



Et, bien entendu, kimonos et yukatas sont de sortie.


Le noren, cette bande de tissu à l'entrée des boutiques, est ici teint à l'indigo. Je m'étais amusé comme un gamin, l'an dernier, avec un atelier de teinture.


 Les poteries sont ici sombres, avec des nuances métalliques. Prix élevés comme toujours.


Je grimpe à travers ruelles et jardins.



Un modeste cimetière borde la grimpette.



 Petite vue, mais toujours réjouissante, de ces toits japonais pentus.

Achi-jinja



 Dans le Tsurugata-yama-koen, le parc (montagne + jardin précisément), le torii annonce un sanctuaire.


 Selon le Nihon Shoki, le temple remonte au légendaire empereur Ojin, et a été consacré en 720. Le Nihon Shoki, Les Annales du Japon, est un ouvrage du VIIIe siècle que les historiens considèrent comme la plus ancienne source historique fiable sur l'histoire nippone.





 Apparemment il est toujours fréquenté par des moines. Je profite de faire une photo de l'intérieur, pour une fois que le panneau d'interdiction a été omis !



 Deux cigales se joignent à l'impressionnant concert de toute forêt japonaise.



Ici aussi, on trouve des kura, des distilleries de saké. La sugidama, la balle de genévrier, est un indice de confiance.





Plus rare lanterne, qui ne semble pas dater d'hier.



 Un jizo, cette divinité protectrice habillée d'un bavoir rouge qui protège les enfants et les voyageurs, veille sur le carrefour.

Ivy Square




 Ces bâtiments de briques abritaient au XIXème siècle les usines de textile Kurabo, qui assurèrent la réputation de Kurashiki à cette période.


 Aujourd'hui, ces édifices historiques ont été reconvertis. Hôtels, boutiques, galeries d'art, pas de surprise dans leur actualisation.







Cocasse décoration de toit. Dogs museum, vraiment?


 Encore une kura !


 

Les délices du Ryokan

Onsen ! 



Opération propreté : je suis trempé de transpiration,  ce sera bien de se faire tout net avant le dîner. Le ryokan dispose d'une salle de bains commune non mixte, comme c'est souvent le cas, mais avec un chouette onsen privé.


 Tout en bois blond ; chic et de bon goût.


Super-baignoire ! Et je l'ai pour moi tout seul ! Trois quarts d'heure à se refaire une santé.


C'est quand même mieux.

Dîner : haute gastronomie


 A 19:00 tapantes, on vient commencer à me servir le repas.
La nuitée dans un ryokan comprend presque toujours la demi-pension, et il s'agit de cuisine kaiseki : une dégustation de multitude de petits plats qui souvent assurent la notoriété du lieu. Le repas est toujours servi en chambre, et en l'occurrence c'est une mamie qui me déverse des flots de japonais en ne cessant de s'agenouiller.


Beaucoup de mets inconnus mais tout de même des familiers. Tofu au sésame, doux et onctueux, et les mêmes œufs de poisson verts qu'à mon dîner à Tokyo.


Sushi de crevette, mochi de patate douce, mille-feuilles d'anguille (une bouchée, ça passe). Outre ces merveilles, c'est la première fois que je mange une feuille d'érable de ma vie ! 


Sashimi de daurade (j'ai regardé la traduction) avec des fleurs et des feuilles, notamment du shiso vert.



 Extraordinaire bouillon aux bourgeons de thé, pomme verte et une boule de pâte (de riz glutineux ?) à la tomate, en forme de tomate !


 Des légumes non identifiés, sauf la pomme de terre et le maïs. Le rouge ne correspond pas à du poivron. Goût très suave.


Un filet de poisson, mariné dans du miso noir, grillé. Le mot correspond à maquereau, mais le filet me semble bien épais. Délicieux  en tout cas. Le tube rouge est de la citronnelle confite, quant au marron... Végétal, c'est tout ce que je peux dire.



 Tempura, aérien. Canard fondant, racine de lotus, piment vert, et une viande mystérieuse.


Tsukemono (légumes au vinaigre), riz à la casserole, soupe au miso rouge, chou et feuilles de shiso rouge (le Perilla crispum, basilic d'Asie), plus un thé de sarrasin.


Et pour terminer (!!!), une gelée au raisin, d'une grande légèreté. Le raisin, un muscat d'Alexandrie, est une spécialité locale.
J'ai adoré ce repas, qui fait vraiment honneur à la cuisine japonaise !

Je sors pour qu'on puisse préparer ma chambre. Pendant ce temps, je rencontre Jean-Michel, héroïque baroudeur, qui vient de France en moto ! Toute la Transsibérienne, la Mongolie... Il a embarqué à Vladivostok et prendra l'avion à Tokyo pendant que sa monture reviendra en avion.


Quand je reviens, la chambre est prête.


J'ai gardé la bonne nouvelle pour la fin, quoique facile à déduire avec le nombre de photos de cet article : grâce au matériel acquis à Akihabara, mon téléphone était  ce matin, chargé à 100%.
Le bonheur, ça tient parfois à peu de choses.

Allez, dicton du jour, que je tiens de mon amie québécoise Claude-Hélène : un petit plaisir, c'est déjà un grand bonheur. Mais un petit malheur n'est qu'une contrariété

6 commentaires:

  1. I love this town It is so inspiring! A AAA post with a taste of japanese life.
    Annie

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    1. Thank you Annie, i appreciate ! But I am afraid it is just the taste of tourist life!

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  2. Un authentique reportage sur un jour de voyageur. Quel plaisir de vous lire !
    Annick

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    1. Je suis très sensible à votre gentillesse. Lire votre commentaire justifie amplement les difficultés à vaincre pour tenir ce bloc en voyage.
      Merci, Annick.

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  3. Nous sommes bien au Japon : confort, propreté, désir de satisfaire le touriste et le charme des quartiers préservés .bien que des maisons se pressent les unes contre les autres, il existe aussi des espaces agricoles. Ryokan, te récompense pour tous tes ennuis . Superbe :de la verdure partout., et pour terminer, un Fred presque japonais
    Enfin une bonne journée..Bisous

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    1. Oui, il etait temps de retrouver un peu de sérénité !
      Merci pour ce commentaire détaillé, gros bisous.

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