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dimanche 1 août 2021

Athènes : le Musée chrétien byzantin (II)


Après la première partie, voici la deuxième de la visite dans ce très beau musée chrétien byzantin à Athènes.


Œuvre italienne, de Borghese di Piero, avec deux registres, une Crucifixion en haut et une classique Vierge à l'Enfant et saints en bas. Belle exécution, souple et colorée.

Construction complexe et animée pour une œuvre attribuée à Paolo Veneziano. La présence de ces artistes italiens ne doit pas surprendre. L'icône était développée partout et marque les débuts des grands florentins, Cimabue et Giotto, qui se détachent progressivement des codes stricts pour inventer un nouveau langage. Le format de ces panneaux est directement tiré de l'icône byzantine.

Ce Saint Georges de Kastoria montre clairement la fusion entre les deux langages, orientaux et occidentaux. Ici la représentation s'écarte de l'iconographie canonique

La présence de petites scènes entourant la principale est un élément devenu régulier dans l'icône, vite adopté pour ses nouvelles possibilités de représentation multiple, qui ouvriront rapidement de nouvelles voies.

Représentation inusitée pour ce beau chapiteau, en provenance de l'île de Zakynthos.

Ce linteau provenant de Stapazaro comprend les armes du duc florentin d'Athènes, Francesco Acciaiuoli. Cette histoire me laisse pantois. Athènes, une possession florentine ? Il faudra que je me renseigne un peu...

Un Saint Georges très lisse de Constantinople.


De même provenance, un Archange Saint Michel peu expressif mais aux détails soignés.

Au milieu du XVe siècle, un monastère de Leucade fit couvrir ses murs de fresques. On a retenu des sujets variés, dont l'Incrédulité de Thomas et le Songe de Joseph.


L'hospitalité d'Abraham est souvent vue comme une préfiguration de la Trinité. Roublev a donné une version éblouissante de ce thème. Ici on n'échappe pas aux maladresses (dans la nature morte par exemple) mais l'exécution est soignée.

C'est Angelos Akotantos, un peintre crétois, qui créa ce nouveau thème, le Christ de la vigne, une réinterprétation de l'arbre de vie.

Saint Georges ? Eh bien non ! Ce dernier est toujours à cheval ! 

Voilà Saint Theodore Teron, un saint qui m'est inconnu. Superbe icône pleine de vigueur, en couleurs complémentaires.

Les portes de l'iconostase présentent toujours l'Annonciation.

La Dormition du syrien Ephraïm, travail complexe qui semble insérer des épisodes de la vie du saint. Comme Siméon le stylite, il paraît avoir prêché sur une colonne. Le culte orthodoxe, marqué par l'Orient, révère de nombreux saints levantins.

Encore une œuvre troublante où Saint Jean Baptiste, dont on voit bien la tête décollée en bas et la tunique poilue comme attributs, se retrouve nanti d'une paire d'ailes. Est-ce un canon orthodoxe ? J'aimerais en savoir davantage.

Le peintre est identifié, un certain Angelos Akotantos.

Je retrouve un terrain plus familier avec cette Vierge à l'Enfant entourée des Saintes Catherine, avec sa roue, et Lucie avec sa lampe.

Un curieux Saint Jérôme à la carnation bien sombre.

Cette Flagellation suit la représentation canonique avec sa stricte mise en espace.

Beau Saint Roch avec le bubon, bien rouge ici, et le fidèle chien.

Descente de croix de Ioannis Apakas, tout début du XVIe siècle.

Une paire vivement colorée d'Emanuel Tzanes, datée de 1644. Il est également l'auteur de la Vierge sur le trône suivante. On voit que les influences de la peinture italienne ont pénétré dans l'art de l'icône, qui conserve le fond doré mais opte pour davantage de réalisme dans les détails descriptifs. Les visages me semblent suivre la même évolution.

 


Constantin et sa mère Hélène, politiquement promue au poste de découvreuse de la "vraie" croix.

Sainte Catherine avec sa roue, de nouveau. Le succès de la palette rougeoyante ne se dément pas.

Saint Georges avec le dragon et la princesse de Trébizonde. Ce n'est pas le chef-d'oeuvre de Pisanello à Vérone mais une belle peinture où l'architecture est décrite avec précision.

Le Martyre de Saint André, tête en bas. Le paysage se mélange au fond doré sur cette peinture de Michael Damaskenos.

C'est également à Damaskenos qu'on attribue cette paire.

Je cherchais un saint méditant, mais il s'agit d'un prophète, Elias en l'occurrence. Plus encore ici je suis frappé de voir combien le XVIIe ici se réfère clairement au Moyen-age italien, notamment dans la représentation du paysage avec ces rochers découpés.


Inévitable, le petit stock de trésors liturgiques.

Le musée présente aussi une grande iconostase du XVIIe, provenant des îles ioniennes. Au centre l'Annonciation, entourée par la Vierge et le Christ. Je crois que le personnage à qui l'église est dédiée apparaît à droite du Christ. L'ensemble est surmonté de scènes de la vie du Christ.

L'Annonciation (scène qui semble se dérouler en plein air), la Nativité et la Présentation au Temple.

Le Baptême, sans doute la Transfiguration (mais avec un saint en bas à droite), la Résurrection de Lazare. En dessous, la frise déroule les rinceaux de vigne.

L'Entrée messianique à Jérusalem, suivie immédiatement par la Crucifixion (quelle ellipse !) et la Résurrection.

J'ai des doutes quant au personnage de droite ; j'avais bien pensé à Sainte Hélène avec sa croix, à Sainte Apolline avec ses tenailles. Je ne suis même pas certain qu'il s'agisse d'un personnage féminin.

La reliure de cet évangéliaire s'orne d'une icône, assez cocasse. Un Christ Pantocrator, bien loin du type canonique !

Cela m'a rappelé tout de suite les formidables reliures exposées au Musée Historique de Moscou et c'est bien le cas ici : datant de 1763, elle fut offerte par Catherine II.

Curieuse icône, bien sombre. je ne connais pas toute l'iconographie présentée : les Douze Fêtes, ça ne me parle pas. Mais le plus curieux est que le commentaire parle de peinture provenant de Macédoine et de Crète ! Serait-ce une œuvre composite ?

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