Athènes, Musée Archéologique : Bronzes et Anticythère

 

Dernier article de ma série sur ce remarquable Musée Archéologique d'Athènes, avec essentiellement des pièces en bronze et la fabuleuse machine d'Anticythère.

De fabuleux bronzes

Bien belle statue du Ve siècle, provenant du Péloponnèse. La déesse, sans doute Aphrodite, porte deux vêtements superposés : le peplos, la robe en tissu épais, et le chiton, la tunique courte et légère. 

Athlète devenu manchot, attribué à un sculpteur renommé, Polykleitos. 

Venant du sanctuaire d'Athena Chalkioikos (ne m'envoyez pas de message, je présume seulement que c'est en Chalcide, peut-être à tort), une Méduse format monstre bien méchant. Je sens une certaine jubilation dans ce genre de création ! 

Du Sanctuaire d'Olympie, un Zeus en pied. Je ne sais pas ce qui a permis de l'identifier. Le ruban en serre-tête n' est pas rare, et si tous les personnages qui avaient tenu un objet, disparu depuis, en main droite, étaient Zeus, ça se saurait ! 

Toujours du sanctuaire d'Olympie, un beau Dionysos, coiffé de lierre et de grappes de raisin. Il aurait tenu un cantare, une coupe à boire. 

Même provenance pour cette plaque aux multiples scènes. Les griffons s'affrontent dans la seconde et Héraklès-Hercule combat un centaure, comme d'hab. 

Un étonnant ensemble avec une ingénieuse ceinture métallique réglable. Le modèle n'a guère évolué en deux mille cinq cents ans ! 

Zeus Keraunios (j'ai cherché, cela signifie qu'il lance la foudre) était, vers 480, la principale version du dieu. C'est une belle statue, élégante, mais il lui manque l'élan du grand bronze repêché. 

La fonte du bronze fut un progrès indéniable dans la civilisation, mais une opération complexe qui fut initiée vers 2700 avant notre ère (le fameux Âge du Bronze, marquant la fin de la Préhistoire). Alliage de cuivre et d'étain, il réclama une maîtrise de la métallurgie qui passa par celle des fours à haute température. Je ne rentre pas dans les détails, mais ces progrès sont intimement lié à la création d'une société moderne, avec des notions de commerce et d'organisation sociale. 

Remarquable calyx en bronze avec des incrustations de feuillage. Il est immense ! 

Un berger tenant un agnelet, aux remarquables détails (la courroie par exemple). 

Héraklès-Hercule avec sa peau de lion, bien plus éphèbe qu'à l'ordinaire. 

Intruses dans la série, deux statuettes de céramique, façon Tanagra. Celle de gauche me fait penser à une danseuse orientale ! 

Du côté de l'Egypte grecque

Incroyable statue, dite du Tuberculeux. Quelqu'un qui crache ses poumons, en tout cas, et un peu Priape sur les bords... 

Le cartel m'informe qu'il s'agit d'une rarissime représentation du dieu égyptien Sarapis Amun Agathodaemon (le dieu est d'ailleurs lui-même fort rare à mes yeux). On voit finalement peu de témoignages de l'Égypte grecque. 

Plusieurs versions du dieu égyptien Bes. Quand je dis qu'il ressemble à la Gorgone ! 

Une autre déesse synchrétique égyptienne, Isis-Tyche-Pelagia. Le style est bien davantage grec qu'égyptien. 

Avant qu'on ne maîtrise le verre à plat, les miroirs étaient faits de métal poli. Ceux-là sont d'une incroyable sophistication. A se demander s'ils servirent vraiment ou s'ils ne furent que des offrandes ! 

La machine d'Anticythère 

En 1901, on découvrit, au large de l'île grecque d'Anticythère, une galère romaine qui avait fait naufrage vers 87 avant notre ère. Parmi les vestiges remontés, se trouvaient de mystérieux fragments d'engrenage (trois gros et trente-huit petits). 

En 1905, l'allemand Albert Rehm comprit qu'il s'agissait d'un calculateur astronomique. 

Plus tard, Price, un professeur de Tale, radiographia les fragments et mit à jour les signes astronomiques, tout en éclaircissant un peu le dispositif. Son étude portait le titre suivant: A calendar computer from 80 BC. 

Edmunds et Freeds construisent dans les années 2000 un scanner à rayons X, grâce auquel on decouvrit 2000 caractères, un véritable mode d'emploi de la machine. 

On put établir que ce prodieux mécanisme, le plus ancien retrouvé à base d'engrenages, permettait de calculer les mouvements du Soleil, de la Lune, des planètes visibles, et de prévoir les éclipses. 

Plusieurs inventeurs ont été proposés. Archimède, le fondateur de la mécanique, est le plus probable, mais on pense aussi à Hipparque de Nicée, le père de la trigonométrie. 

 

Un jalon majeur dans l'histoire de l'humanité, le véritable ancêtre de l'ordinateur, quel que soit son papa !

La machine a été reconstituée en fonction des éléments connus, avec sa manivelle et son châssis en bois. La vitre me limite en photo, d'autant plus qu'une équipe tourne un documentaire sur place et n'autorise de s'approcher que par rotation !

Quant à moi, c'est un passionnant documentaire diffusé sur Arte il y a quelques années qui m'a fait connaître cette machine. J'étais bien loin de penser que je verrais tou cela un jour.