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samedi 28 août 2021

Rhodes : le Musée du Palais des Grands Maîtres

 

Bien que ses collections soient moins riches et moins prestigieuses que le Musée Archéologique, ce Musée installé dans le somptueux Palais des Grands Maîtres est bien intéressant.


Rhodes, la plus grande île du Dodécanèse, fut très tôt hellénisée, quand arrivèrent les Doriens, un des quatre peuples officiels de la Grèce antique. Ce fut un centre majeur dans la Méditerranée antique, basé sur le commerce (Rhodes était une véritable plaque tournante) et la production. Son vin était célèbre et exporté dans toute la Grèce. La flotte rhodienne, techniquement avancée et expérimentée, assainissait la Méditerranée contre la piraterie et était rétribuée à cet effet.

Ses prestigieuses écoles de philosophie étaient aussi réputées que celles d'Athènes. Elle vit naître de grands artistes, comme Charès de Lindos, le maître d’œuvre du Colosse. Le fameux groupe du Laocoon, aujourd'hui un des trésors du Vatican, fut également réalisé à Rhodes par un trio de sculpteurs, Anthanadoros, Hagésandros et Polydoros.

Le commerce antique passe par la poterie, l'emballage courant pour toutes sortes de produits, y compris ces petits aryballes qui contenaient parfums et huiles précieuses.


Cette amphore du VIe servit d'urne funéraire à un enfant et fut découverte dans la nécropole de Kamiros.

Un modèle peu courant que ce prokhous (encore un nouveau terme à ma collection), un vase à boire orné d'un serpent en relief. Il rappelle le lointain passé de l'île puisqu'il date du XIVe siècle avant notre ère.


Un phiale, c'est un plat, plus exactement une coupe sans anse et sans pied qu'on utilisait surtout pour les libations. Scène coquine avec ces amants sur un lit.

Le dieu Helios fut honoré d'une des plus grandes statues de l'histoire, le célèbre Colosse. Cette tête est un moulage d'une statue exposée au Musée Archéologique, que je compte visiter demain.


Des rayons modernes ont été ajoutés à cette autre tête d'Helios, originale cette fois. Ce type de couronne de rayons est bien connu avec une version plus récente, la tête de la Statue de la Liberté.


Un petit Eros avec ses ailes. Le visage est parfois plus élégant que cette tête large, mais je pense que l'artiste a avant tout cherché à restituer la jeunesse du dieu.

Le jeune athlète, à gauche, côtoie le plus fameux barbu de l'Antiquité, Héraklès-Hercule. Il me suit depuis le début du voyage !

Les strigiles permettaient aux athlètes de se débarrasser du mélange de sueur, d'huile et de poussière qui recouvraient leur corps après l'exercice ou les épreuves.

Rhodes, île multiculturelle, accueillait une communauté égyptienne depuis longtemps. Ce beau vase présente l'effigie traditionnelle d'Isis.

On ne le dirait pas mais il s'agit d'une Égyptienne, Arsinoë, la femme et sœur de Ptolémée II Philadelphus. Le buste de la reine d’Égypte fut sculpté à Alexandrie et il me semble que les traits ont été fortement hellénisés.

Provenant d'un sanctuaire d'Apollon, une statue de Zeus presque complète avec ses attributs. Il manque un morceau du sceptre mais l'aigle reste intact.

Le portrait de Tibère nous rappelle que, comme toute la Grèce, l'île connut la domination romaine.

Objets votifs représentant des phallus. Celui avec la tête ronde est assez cocasse...

Hécate, la déesse de la mort et de la Lune, hantait les nécropoles et protégeait les fabricants de potion (magique ?). Concernant cette statue à trois faces, on a proposé qu'elle était placée à un carrefour à trois voies ou qu'elle symbolisait les phases de la Lune.

Le personnage de terre cuite a perdu une partie de ses membres mais a conservé de larges traces de couleur.

Je croyais à une Nikê (une statue de la Victoire, comme celle de Samothrace) avant d'avoir remarqué le sexe ! En fait, c'est un Eros virevoltant qui porte sur la tête l'emblème d'Isis. La fusion entre les religions ne fait pas de doute.

Ustensiles de cuisine ; j'aurais bien emporté ce plat ! quant au mortier, c'est un objet qui a traversé les siècles sans évolution.


Rutilante couronne où l'or imite la feuille de myrte. Je connaissais celles de laurier et d'olivier mais il semble qu'on pouvait ceindre le front avec tout type de feuille !


Petite tête en marbre avec une coiffure sophistiquée bien mise en valeur. Ce type de tête aurait été développé par Praxitèle.

C'est également le cas de la tête en marbre, supposée celle d'Aphrodite.


Le Jeune Athlète fut sculpté par Lysippe, un des sculpteurs célèbres de son temps, auteur de maintes statues d'Alexandre. Quelle vie dans ce mouvement ! J'ai l'impression d'un adorateur plus que d'un sportif, à moins qu'il réceptionne un objet lancé. En tout cas, il ne s'agit pas d'une discipline des Jeux Olympiques de l'époque (j'exploite mon savoir tout neuf acquis au Musée d'Olympie).

2 commentaires:

  1. Magnifiques pièces ! J'adore la tête, trois photos avant la fin.
    Bel article, nourri et intéressant.

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