Translate

samedi 7 août 2021

Athènes : inscriptions, monnaie, Olympieion


 Une journée à thème antique, achevée par la visite des vestiges de l'Olympieion, le plus grand temple de la Grèce.

 

Je commence la journée par le musée épigraphique. Je redoute un peu des salles remplies d'inscriptions indéchiffrables mais je découvre des salles modernes avec des pièces rares et de judicieux renseignements sur l'écriture.

Il me semble raisonnable de déjeuner. Les Anglais avec qui j'ai discuté au café du musée archéologique m'ont recommandé ce petit restaurant dans le quartier, Paula, spécialisé dans les souvlaki (les brochettes). Ce n'est pas de la haute gastronomie mais c'est bien une spécialité grecque. Je demande au très sympathique serveur ce qui est le plus typique, il me recommande cette "saucisse tordue", légèrement épicée, très bonne. L'accompagnement, tzaziki-tomates-frites semble être la norme. Je me limite en frites que je digère avec difficulté. 

Une dizaine d'euros avec la bière fraîche très appréciée en cette journée hautement caniculaire.

Une chaîne populaire me permet, après avoir dûment exhibé mon certificat de vaccination, de me régaler d'un excellent expresso, très court, crémeux et savoureux.


Ca me rappelle mon enfance ! Tradition perdue chez nous que le marchand de légumes avec sa petite carriole.

C'est décidément difficile de trouver de beaux immeubles dans cette ville. Mais les marquises sont un indéniable signe d'élégance et bien identifiés comme tels.

En voici une, de magnifique demeure, la plus belle que je verrai de mon séjour athénien, qui fut construite par Schliemann, l'archéologue amateur qui fouilla Troie et Mycènes.

Encore une bonne surprise que ce passionnant musée numismatique, extrêmement bien conçu.

Je traverse la place Syntagma, véritable poêle à frire à cette heure, et tente le jardin national pour trouver un peu de fraîcheur. J'ai conservé ma photo grillée sans tenter de l'améliorer, elle restitue bien la luminosité aveuglante et la chaleur décourageante. Ce serait davantage l'heure de faire la sieste que de jouer au touriste invincible.

Le plumbago, arbuste décidément généreux, paraît s'accommoder de ce climat saharien. J'entame mon quatrième litre d'eau de la journée, qui s'écoule aussitôt par tous mes pores. 


Bon. Le site de l'Olympieion est fermé en raison des températures et n'ouvrira qu'à 17:00.

Je contourne le site, repasse devant la spectaculaire porte d'Hadrien.

Je décide de profiter du mon avance pour aller faire un test Covid. Certes, je suis vacciné, mais je me traîne un rhume violent depuis mon arrivée et épuise les paquets de mouchoir. Malgré les gestes barrière, le gel, le masque, le vaccin, je ne voudrais pas avoir réussi à attraper cette saleté. J'ai repéré une pharmacie dans le coin, j'y vais de ce pas.

Cela me coûte la bagatelle de 45 € mais les résultats me parviendront le soir même. Moi qui espérais ne plus avoir droit aux bâtonnets dans le nez, je suis allé les demander volontairement. Si ce n'est pas du masochisme, ça...

Pendant ce temps, le site a fini par ouvrir ; il fait encore une chaleur suffisante pour cuire une miche de pain mais je ne vais pas attendre la fermeture !

L'Olympieion

L'Olympieion fut le temple le plus immense de toute la Grèce ! 205 mètres de long, 130 de large, ça devait réellement en imposer.

Selon la légende colportée par Pausanias, le site aurait été fondé par Deucalion, le père fondateur de la Grèce. J'avais évoqué ce mythe, également rapporté par Ovide dans ses Métamorphoses, lors de ma visite de la Farnesina.

Plus sérieusement, le temple fut érigé sur un terrain habité depuis le Néolithique, à la place d'une ancienne construction déjà dédiée à Zeus. Pisistrate le jeune (le grand-père du tyran célèbre, en fait) avait commencé à ériger un nouveau bâtiment mais la chute de la tyrannie stoppa net ce chantier. C'est le roi de Syrie, Antiochus IV, qui le reprit, avec son architecte personnel, le Romain Cossutius.

Je trouve que c'est une histoire vraiment peu banale ; ce temple, longtemps tenu comme grande merveille de l'art grec à l'instar du Parthénon, marque en fait une opposition à son "père" grec, et doit beaucoup à un Syrien et à un Romain ! De quoi méditer sur le nationalisme à tout crin...

L'histoire ne s'arrête pas là. Le temple était toujours inachevé à la mort d'Antiochus. C'est Hadrien, adorateur de la Grèce et bienfaiteur d'Athènes qu'il embellit de nombreuses réalisations, qui termina le temple. En remerciement, les habitants de la capitale lui dédièrent la porte ci-dessus.

L'histoire n'a pas été tendre pour les monuments grecs et celui-ci ne fait pas exception. On doit fournir un petit effort d'imagination mais l'espace du terrain et les quelques colonnes dressées (quinze sur cent quatre) aident un peu.

Il faut bien restaurer les monuments ! Mais fallait-il vraiment lancer en même temps les campagnes de restauration autour du Parthénon et de l'Olympieion ? Les touristes ont leur dose d'échafaudages.

17 m de haut, 2,50 m de large. On se sent tout petit. Nos ancêtres avaient sûrement le souffle coupé.


Le terme d'Olympieion restait pour moi un mystère, je m'imaginais un vague rapport avec les Jeux Olympiques, même si je sais qu'ils ne se tenaient pas à Athènes dans l'Antiquité. C'est plus simple. Chaque divinité a, en quelque sorte, plusieurs aspects ou plusieurs visages. Zeus Keraunios (j'ai retenu, du moins pour l'instant !), c'est celui qui lance la foudre.

Ce temple-ci est tout simplement dédié au Zeus d'Olympie, c'est à dire tel qu'il est adoré dans le sanctuaire d'Olympie. La plaquette aurait pu le mentionner.

Encore une vue différente de l'Acropole, en prime.


Je rentre paisiblement, en testant un nouvel itinéraire grâce auquel je découvre une minuscule chapelle miraculeusement préservée. L'immeuble l'enveloppe complètement. 

En passant devant, mon téléphone bipe, les résultats des analyses sont arrivés. Tout va bien, pas de Covid à bord. Ce n'est sans doute qu'un rhume !

Continuation par une vaste église. C'est l'heure de la messe. Je risque un œil et une oreille. On y chante, mais ce n'est pas tout  fait la qualité qu'on entend dans les églises russes !

Cette église-là, j'aurais dû la remarquer, c'est la troisième fois que je passe devant. On dirait une chapelle de village déracinée en centre-ville.

Les souvlaki de midi ne m'ont pas complètement calé. Je complète, vers Monastiraki, par deux spécialités : le saganaki, du fromage en papillote, d'abord. Une tranche de feta, trois légumes, de l'huile d'olive, de l'origan, et au four ! C'est une bonne idée. Un plat savoureux et vite fait.

Les poivrons farcis ne sont pas de la même eau. La farce est surtout à base de riz et je la trouve bien fade. Et les pommes de terre rôties qui les flanquent ne me semblent guère judicieuses.

Ma chambre d'hôtel m'offre une vue imprenable sur la coupole de l'église Saint Constantin. Cette fois, je réussis à attraper le couchant de vitesse avant sa disparition !


2 commentaires:

  1. De photo en photo l’admiration grandit, aussi bien pour les statues, les céramiques des plus petites au plus grandes, mais aussi des villages, des antiquités, des paysages…Je comprends que la Grèce attire toujours, et moi je suis ravie.
    Merci pour toutes ces découvertes et toutes tes analyses et commentaires.
    Gros bisous. Mam.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci beaucoup pour cet affectueux commentaire ! J'ai fait de mon mieux...
      Gros bisous !

      Supprimer

Un grand merci de prendre le temps de laisser un commentaire. Je promets de le lire aussi vite que possible.
N'hésitez pas à signer votre message, ce sera encore mieux : je n'ai AUCUN moyen de connaître votre nom, votre e-mail, ou votre blog.
Si vous préférez que vos coordonnées n'apparaissent pas, mais que je vous réponde en privé, utilisez le formulaire de contact, accessible sur la version web du blog.