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samedi 31 juillet 2021

Athènes : l'Acropole

 

Un des plus fameux sites européens... Une visite convoitée depuis longtemps.

Il y a deux mille cinq cents ans, l'ensemble de temples réunis sur ce plateau était déjà particulièrement renommé. On venait de partout prier dans l'une ou l'autre de ces constructions prestigieuses. C'est peu dire que cela reste le plus fort des symboles de la Grèce et sans doute une des réalisations les plus mémorables de l'Antiquité.

Ce que l'on voit aujourd'hui, depuis bien des points de la ville, ressemble avant tout à une forteresse avec sa verticalité.


C'est au cours du VIe siècle, sous le tyran Peisistratos, que fut fondé le sanctuaire de Dionysos. Pendant les fêtes religieuses, les croyants se déguisaient en silènes et en satyres et se livraient à des danses effrénées. Le temple abritait une prestigieuse statue chryséléphantine (donc en or et en ivoire) depuis longtemps disparue.

Ménandre médite pour l'éternité...



Le théâtre lié au sanctuaire de Dionysos rappelle les origines religieuses de cet art. C'est une réalisation promise à un long succès, dont le modèle sera sans cesse répété. Nous sommes ici aux origines de cet art.

Je rappelle que les représentations théâtrales étaient véritablement démocratiques : n'importe qui pouvait y assister, homme libre, femme (qui n'avait alors que le droit de reproduire, dont la vie entière se déroulait sous la tutelle masculine), enfant ou esclave. Un vrai lieu d'émancipation. C'est bien le théâtre comme je le conçois.






Le sanctuaire d'Asclepios, le dieu de la médecine, était également un lieu de culte fervent, comme en témoignent les belles sculptures du Musée de l’Acropole. Asclepios eut droit également à un gigantesque et fameux sanctuaire à Epidaure.




Hérode Atticus, un Romain fortuné, fit construire en 161 ce magnifique odéon (un petit théâtre où on déclamait de la poésie), redécouvert au XIXe siècle. On y donne des représentations aujourd'hui et apparemment on est en train d'en préparer.


En cette période de Covid, la foule n'est pas si dense que ce que j'ai lu ici et là. Tout de même, à l'étroite entrée de l'Acropole, on a soudain un sentiment de multitude.

Les Propylées constituaient l'entrée monumentale, un corps central avec deux ailes. L'une d'elles, la Pinacothèque, abritait une série d’œuvres d'art.

L'allée centrale, la voie des Panathénées, était notamment utilisée pour de prestigieuses fêtes religieuses qui se déroulaient en cette période de l'année, fin juillet. Elles comportaient processions, concours de danse, de musique et de poésie, et tenaient une place particulière dans la société athénienne.


A l'arrière-plan se dresse l'Erechtheion mais au premier, voilà tout ce qui reste du temple d'Athena Promachos, la version guerrière d'Athéna, où était dressée une fameuse statue monumentale aujourd'hui disparue.



Le Parthénon, fabuleuse création voulue par Périclès, fut conservé en étant transformé en église ou en mosquée selon la période. On est bien loin de sa dédicace originelle à Athena Parthenos, la protectrice d'Athènes. Commandé par Périclès, sa réalisation fut confiée aux architectes stars de l'époque, Ictinos et Callicratès, tandis que le grand Phidias coordonnait la réalisation artistique. Ictinos a laissé son nom aux temples les mieux conservés de la Grèce, celui d'Hephaïstos sur l'ancienne Agora d'Athènes et celui d'Apollon Epikourios à Bassae.

Tirs, explosions, prélèvements... C'est un miracle qu'il soit encore debout. Et cependant, même s'il n'est que l'ombre de sa splendeur passée, la magie opère encore. Par la perfection de ses colonnes doriques (légèrement coniques, pas toutes égales, puisque celles des angles sont légèrement plus évasées), par sa monumentalité, par sa situation magistrale. Le vieux géant a encore de quoi éblouir le visiteur.

Je suis très content d'avoir visité la Galerie du Parthénon à l'avance, car la taille énorme des métopes est ici bien moins perceptible. Et je peux faire travailler l'imagination pour les remettre en place. Un conseil que je diffuse à tout lecteur concerné !

Le bâtiment de l'Erechtheion est en fait un bâtiment composite réunissant plusieurs temples, mais au lieu le plus sacré de l'Acropole : la mythologie place là le point précis où Poséidon frappa le sol de son trident et où Athéna offrit à la ville le rameau d'olivier. C'est aussi là que les caryatides (les copies, les vraies se protégeant des intempéries dans le musée) s'alignent dans leur portique.


Le temple de Poséidon s'orne de belles colonnes ioniques, avec leur rouleau au sommet.



Quel raffinement dans les détails ! Magnifique chapiteau ionique.





Je reviens vers le Parthénon, cherchant à retrouver les métopes repérés.



Il demeure bien peu de sculptures du fronton, mais voici au moins le célèbre cheval qui pointe le museau.





Là où flotte le drapeau grec, la pointe de l'Acropole offre des points de vue sur la ville. J'ai l'impression de me retrouver au sommet des donjons dans les châteaux japonais, la vue n'est pas si différente. La colonne verdoyante s'élève comme un îlot.


Immanquable selfie sur fond de Parthénon !






Point de vue plongeant sur le théâtre de Dionysos...La forme des théâtres se repère toujours mieux de haut.

Revenant vers l'entrée de l'Acropole, on distingue bien la mer. Et même le Pirée.


Je m'en serais voulu de le rater. C'est à l'extrême gauche que se trouvait le métope du Centaure qui enserre de son bras la tête d'un jeune homme.


On râle toujours avec le réseau d'échafaudages sur les photos, mais on est bien content que le monument soit bientôt restauré.

Tout à l'avant, contre l'entrée, un temple miniature ;  c'est celui d'Athéna Niké, l'Athéna victorieuse, construit autour de 425 avant Jésus-Christ. La statue en bois n'existe plus depuis longtemps mais on a conservé frises et bas-reliefs, dont le fameux d'Athéna rattachant sa sandale.





Retour vers l'entrée, l'occasion d'admirer ce portique monumental.



Autre vue du temple d'Athéna Niké, avec quelques détails sur la frise. J'entends au passage un père parler à ses enfants d'Athena Nike, comme les chaussures de sport. Cela me fait rire intérieurement de prime abord, puis je m'interroge ; serait-ce là l'origine du nom de la marque ?





En détaillant les colonnes des Propylées, on voit nettement les traces des explosions. Celle-ci, c'est l’œuvre de Morosini, le Vénitien.

Et ici, sur la gauche, on distingue bien une croix chrétienne.


Vue sur l'agora antique, vraisemblablement à mon programme de demain.


Autres points de vue sur l'odéon d'Hérode Atticus. Vraiment impressionnant.





Retour vers le théâtre de Dionysos. Cette fois, je remarque une frise élégante que je n'avais pas pu apercevoir de l'autre côté.


Le portique apparemment moderne est en fait antique, c'était un monument chorégique (les choregoi, c'étaient des édiles qui patronnaient des fêtes religieuses et des concours). Une fois de plus, il fut conservé car la cavité derrière fut transformée en église, dédiée à la Vierge en l'occurrence.





2 commentaires:

  1. C’est un grand plaisir d’admirer toutes ces photos admirables, ensoleillées et d’une grande netteté. Celle des caryatides, que je n’avais jamais vues d’aussi près me permet d’apprécier de nombreux détails. La Grèce possède des monuments, des lieux admirables, bien entretenus, que je découvre dans leur beauté. Ton selfie est bien choisi devant ce magnifique temple : vous êtes tous les deux magnifiques.
    Gros bisous. Mam.

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  2. Un grand moment et sans doute "la" visite incontournable de tout voyage en Grèce !
    Mille fois merci, gros bisous.

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