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dimanche 22 août 2021

Un jour en Elide


Une journée dans la magnifique région d'Olympie, l'Elide, pleine de péripéties imprévues ! 


En partant sur le site antique pour commencer les visites, je tombe sur ce camion français. 


La Comtoise des Viandes ne contient que de l'eau ! J'échange deux mots avec une jeune fille qui attend l'arrivée des packs. En fait, le bâtiment municipal, à l'arrière, accueille les gens qui ont du abandonner leur maison à cause des incendies et on leur distribue eau et vivres. 
Je ne sais pas si le camion a été envoyé par la France ou s'il a été acheté par la Grèce. J'ai vu plusieurs fois des bus municipaux qui provenaient d'ailleurs et avaient conservé les inscriptions du propriétaire  original. Je me rappelle très bien qu'au Guatemala, les bus locaux étaient toujours d'anciens bus scolaires des États-Unis, ces véhicules jaunes popularisés par le cinéma. 


Je prends mon billet combiné pour le site et les deux musées et commence mon parcours olympique. Première partie du site, jusqu'à l'éminent temple de Zeus. 


Seconde partie qui comprend le stade et l'autel d'Hera où on allume toujours la flamme olympique. 


Sans souffler je poursuis avec le nouveau musée archéologique, une merveille aux collections fastueuse. Première partie avec, en particulier, d'incroyables objets votifs. 


Dans la deuxième partie, la décoration du temple de Zeus, de fabuleuses statues dont l'Hermès de Praxitèle. 


Et toujours d'une traite (c'est un parcours olympique, oui ou non ?), le musée des Jeux Olympiques, une mine d' informations sur ces jeux antiques. 


Cette fois, j'ai bien gagné ma pause ! La bière s'impose avec cette canicule (j'ai déjà vidé deux litres d'eau), et puis c'est ma première bière olympique. La salade laitue-tomates et sauce au fromage de brebis est une bonne idée que je vais leur faucher. 



Calamars frais, c'est à ne pas manquer ! C'est tellement éloigné des gros beignets insipides surgelés qu'on ose mettre à la carte chez nous. Dans les nôtres, c'est impossible de savoir si on mange un produit de la mer, un poulet de batterie ou un tofu dénaturé ! 
J'en profite donc et je me régale. Pas de dessert, je me rattraperai ce soir.

Bon, il est temps de partir. 

Depuis certaine émission d'Arte, je rêve de visiter le temple d'Apollon à Bassae, réputé un des mieux conservés de toute la Grèce, le lieu où apparut le chapiteau corinthien. 

Sur la carte, ce n'est pas loin d'Olympie, une trentaine de kilomètres. Mais la route qui y mène serpente dans les montagnes avec des virages serrés et on grimpe à plus de mille mètres. Les bus ne s'y rendent pas et apparemment les cars de tourisme non plus. 
Cette merveille convoitée est donc très à l'écart du tourisme de masse. 
Mais je vais pouvoir profiter de mon auto de location ! 


Le paramètre imprévu est que de nombreux incendies ravagent toujours la région et mettent les pompiers à rude épreuve. Je vais soigneusement éviter cette zone, Google Maps me propose un itinéraire qui les contourne (sans faire trois heures de route supplémentaire comme l'autre jour de retour de Delphes) . 


Ces incendies sont toujours un drame qui détruit la végétation, décime des animaux, fait tout perdre à des innocents. Lorsque la région est aussi attrayante, on le regrette d'autant plus. 


En outre, la région alterne zones vierges et oliveraies, où on voit de beaux arbres séculaires. Disparition  d'un patrimoine naturel, perte de revenus. 
C'est dramatique. La Grèce est mise à mal cet été. Hier, l'hôtelier me disait qu'il y avait plus de trois cents incendies en cours dans le pays ! 






La route est effectivement éprouvante, ça grimpe sec et ça tourne de même. La pauvre Peugeot souffre et je passe sans cesse les vitesses.

Son réservoir commence à se siphonner comme par magie et je scrute la jauge avec attention. Elle n'est pas encore passée au rouge. 
 

Malgré la tente qui le protège pendant les restaurations, je profite de ma visite de l'exceptionnel temple d'Apollon Epikourios


Je goûte encore un peu le plaisir des hauteurs et d'une vue dégagée sur le paysage. 


Retour périlleux 


Le sympathique archéologue m'a recommandé de voir une cascade sur le retour. J'ai dû mal retenir ses explications et je me perds complètement ! 


Je croise des chèvres... 


Des abeilles... 


Finalement le GPS se réveille et m'envoie à Amygdales. 


Euh, Amygdalies, pardon. 

Soudain la route hors-feu de Google Maps se brouille. 
Un gendarme bloque la route et m'explique dans un anglais acceptable qu'un nouvel incendie vient de se déclarer et que je ne peux pas passer. Oui, mais je fais quoi, moi ? 


Je lui montre mon téléphone avec ma zone rouge, et l'inscription "incendie". Le gendarme passe un appel avec le sien et revient vers moi. Je n'ai pas à m'inquiéter, le feu vient d'être éteint, la route est de nouveau ouverte. 


C'est vrai, mais on voit que l'incendie est tout récent. Le sol fume encore et l'air sent puissamment la fumée âcre. Je n'en mène pas large.


Élément aggravant, le voyant de la jauge s'est allumé depuis une grosse demi-heure et aucune station-service ne se matérialise dans ce coin perdu. 


Je ne roule pas vite pour économiser le carburant, et de toute façon il s'agit encore d'une route en lacets déjà délicate. 



Par endroits on croirait qu'il a neigé ! 





J'émerge enfin de la zone dangereuse. Le problème du carburant reste à régler. Des bips alarmants retentissent et la jauge clignote maintenant ! 


Finalement j'ai droit à un miracle renouvelé. Tellement incroyable que ça paraît surnaturel. 
Comme l'autre jour dans le Parnon, je traverse un village égaré où une antique station fonctionne. Et c'est à nouveau un centenaire (sans doute le jumeau du précédent, il lui ressemble étrangement) qui me sert ! Il distribue l'unleaded dont j'ai besoin et accepte même la carte bancaire...
 
Merci, Zeus, Apollon, ou Hermès, le protecteur des voyageurs ! 


Je rentre l'esprit tranquille sur des routes apaisées jusqu'à Olympie. 


Spaghetti aux tomates fraîches, câpres et anchois, avec un fromage râpé qui paraît la version locale du pecorino. Cette fois, j'accompagne avec un verre de vin. Malgré le prix (6 € le verre), c'est une souriante piquette au très, très léger parfum de pêche.
 

Le dessert est un gâteau local imbibé de miel et de liqueur, qui rappelle le baba au rhum. Un peu bourratif mais savoureux. 

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