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lundi 16 août 2021

En auto dans la région du Parnon


 Une grande journée de route (six heures aller-retour) dans des paysages impressionnants, entre Arcadie et Laconie.

Le petit-déjeuner de l'hôtel Dias me séduit beaucoup ; pâtisseries maison différentes chaque jour, jus d'orange pressé à la minute, spanakopita tout juste sorti du four... Je prends des forces pour la longue journée.

J'ai préféré visiter le musée archéologique de Nauplie ce matin avant de partir, car demain sera une autre grosse journée de route et de visite. Il n'est pas énorme mais bénéficie d'une excellente muséographie et expose des pièces vraiment rares. Je suis content aussi d'y retrouver des sites provenant d'Asinè et de Tirynthe qui complètent utilement ma visite.

Je file à bonne allure dans les rues vraiment charmantes de Nauplie pour retrouver l'inévitable parking du port où j'ai dû, à nouveau, stationner hier soir.

Et c'est parti pour trois heures de route !

L'itinéraire de Nauplie à Monemvasia se découpe clairement en plusieurs parties ; au début, on longe la côte et se déroule un sempiternel tourisme balnéaire. Parasols, familles s'ébattant dans la mer, vendeurs de glaces disséminés à intervalles réguliers. La zone ne manque pas d'attraits mais cet empilement sur une plage peu profonde ne me tente vraiment pas.

Très vite, nous prenons de l'altitude avec une route en lacets bien serrés, un peu éprouvante mais toute neuve. Je ne sais pas si c'est le cas partout en Grèce mais je ne route que sur des routes où l'enrobé semble récent... Le réseau routier serait impeccable si ce n'étaient ces limitations de vitesse saugrenues et, de toute façon, bien peu respectées.

Un large dégagement m'octroie une pause bienvenue. L'attrait est double. Une petite chapelle, bien propre sur elle, semble réservée au bénéfice des seuls voyageurs. Je n'ai pas aperçu la moindre habitation depuis un bon moment !

Je suis un peu surpris que ces chapelles dans la nature, laissées ouvertes, soient si peu dégradées. Mais cela demeure une exception. La grande majorité des églises où je tente d'entrer tiennent porte close !


Deuxième avantage, le point de vue gratuit sur la vallée. Le regard porte loin. Le massif du Parnon n'est certes pas la Savoie, mais il culmine à 1940 m et on sent l'altitude. La température a enfin un peu baissé !

Je poursuis l'itinéraire avec la Peugeot 108 de location, qui est un peu à la peine sur ce programme. La grimpette l'épuise, le moteur n'est pas vraiment silencieux, et je pense que sa tenue de route pourrait s'améliorer. Cela reste une citadine, pas de doute, et son avantage s'affiche quand il faut lui trouver une place de parking.

Un autre agrément imprévu est le changement permanent de stations de radio. Quelques-unes diffusent de la musique internationale, à grand renfort de basses et de batterie (je m'empresse de baisser le son) mais je suis tout de même surpris par le grand nombre qui ne propose que de la musique grecque, à renfort permanent de bouzouki. On ne cesse de répéter "Sagapo", et je parie sans grand risque que cela signifie "Je t'aime" (en fait, je ne parie plus, j'ai vérifié auprès de l'hôtelier). Soudain, on me diffuse ce que je prends pour de l'opérette grecque, avec duo de charme et roucoulades obligées. A peine ai-je été alléché que hop, j'ai droit à un brailleur qui hurle "Sa-ga-poooooooo" dans le haut-parleur.

Le Parnon marque la frontière avec une région célèbre de la Grèce antique, la Laconie. Ses habitants étaient réputés taciturnes et c'est la source de l'adjectif laconique.

La descente vers Monemvasia met en valeur la douceur des paysages ; oliviers toujours, mais aussi vignes parfois qui sculptent différemment la terre grecque. J'ignore si c'est le fameux cépage Malvoisie. Impossible à goûter, en plus ! Même le "wine tasting" de Gefyra, la ville où je pose mon véhicule, n'en offre pas à sa carte.

 
Je demande l'avis du patron qui me conseille les calamars à l'encre, ramenés de l'eau il y a une heure. Merci monsieur, je crois n'en avoir jamais goûtés de si délicieux. Ils sont vraiment fameux, particulièrement tendres, et avec une saveur légèrement iodée bien inhabituelle. Le tzaziki est, cette fois, à base de courgette qui remplace le concombre. Très aillé, avec une certaine quantité d'herbes et évidemment de yaourt crémeux. 


La terrasse est loin d'être pleine et on m'a installé face au rocher de Monemvasia qui me tend les bras.

 
Malgré la déception de voir toutes ses églises fermées, Monemvasia m'enchante. Un de mes coups de cœur du voyage ! 

Certaines églises ouvrent à 18:00. Je pèse le pour et le contre, mais c'est vraiment trop risqué. Les trois heures de retour compte et je préfère éviter la route en lacets en version nocturne.

Je tente quelques arrêts-photo pour alimenter le blog mais ils ne sont guère faciles. En tout cas, la Laconie est aussi séduisante que sa voisine, l'Arcadie.


Un incendie s'est déclaré dans le coin et Google Maps, mon fidèle allié, déploie ses signaux d'alarme. Il me demande si je souhaite un itinéraire bis, que je m'empresse de valider.

La nouvelle route est pour le moins pittoresque. Je sillonne des chemins de terre entre les oliveraies, ce qu'on nommerait drailles en Provence, je disparais même complètement du réseau routier sur la carte à moment donné. Je ne m'en fais pas pour autant, l'essentiel est de garder son calme.


L'ascension siphonne le réservoir de la Peugeot et le voyant de la jauge s'est allumé depuis une bonne demi-heure. Cela m'inquiète un poil car je n'ai pas vu de station-service depuis... une bonne heure, je crois.

L'Arcadie est une terre bénie des dieux. Hermès, dieu des voyageurs, a dû veiller sur moi en plantant une invraisemblable station-service au milieu de nulle part. Les pompes doivent dater des années 1950. Le serveur affable qui se précipite sur moi, aidé de sa canne, semble né dans l'Antiquité, comme Hermès. Mais il fournit bien l'unleaded 95, pile celui qu'il me faut. Pas le plus cher, d'ailleurs. 1,71 € alors que je l'ai vu à 2,05 vers Epidaure...

Et je recommence à grimper doucement. Les couleurs du soir adoucissent le relief. Vraiment une bien belle région.


A quelques kilomètres de la chapelle de ce matin... Quel paysage, toujours.

J'ai réussi à passer la route en lacets avant la nuit. Ouf.

La redescente vers la mer est magique...

Je termine tout de même la route à la nuit. Je ne perds pas de temps à chercher une place de parking : je file directement au port, où c'est toujours aussi difficile de stationner. Je bénis l'étroitesse de l'auto qui se glisse en douceur entre deux volumineux SUV.

A Nauplie, qui semble avoir aspiré tout le tourisme grec, c'est toujours aussi difficile de trouver à manger passé 20:00. Il me faut sortir de la vieille ville et me diriger vers le jardin public pour trouver un restaurant de souvlaki, les fameuses brochettes grecques. Avec tzaziki (c'est incontournable), tomates et frites (je n'ai pas pensé à demander autre chose, ça m'apprendra), les brochettes d'agneau sont goûteuses et surtout bien cuites. 11 € avec le vin d'Arcadie et le café, ce n'est vraiment pas onéreux.



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