Au Moyen-Age, l'empire de la Grèce Antique est bien loin. Rome, puis Byzance, se sont manifestés comme nouveaux maîtres des lieux.
En 1249, Guillaume II de Villehardouin, un chef franc né à Kalamata qui s'est récemment emparé de Monemvasia (Malvoisie), décide de protéger la région en construisant une forteresse.
Le choix de Mystra est pertinent : la montagne est élevée, donc la vue porte loin sur tous les côtés et l'envahisseur est repéré bien à l'avance. D'autre part, sa cime est étroite ; par conséquent, il n'est pas nécessaire de construire un énorme château pour fortifier complètement le sommet.
Le principe suit celui couramment utilisé dans les forteresses byzantines : on exploite le plateau au sommet, une acropole comme l'affectionnaient les Grecs de l'Antiquité, et on édifie deux lignes successives de murailles, qui délimitent la ville haute et la ville basse.
Les portes, toujours un point de faiblesse éventuel dans la fortification, doivent être étroites, creusées dans un mur épais, bien protégées de part et d'autre. Le problème reste en permanence le ratio entre une largeur minimale pour l'entrée des charrettes et l'étroitesse nécessaire à la sécurité.
Tout au sommet, c'est la force vitale du système défensif, où sont consignés commandement et garnison. Les chemins de ronde aboutissent à des tourelles aux meurtrières renforcées.
L'armée loge directement dans la citadelle, entre magasins d'armes et stocks de vivres.
L'apport d'eau se réalise grâce aux citernes qui collectent l'eau de pluie. A mon avis, en cet été 2021, les soldats seraient tous morts !
Je vérifie que la position géographique du nid d'aigle offre effectivement une vue appréciable.
Sur l'arrière, les gorges abruptes présentaient peut-être un danger moins redoutable.
Sur l'avant, là où la ville byzantine s'est étendue (on ne peut manquer le superbe Palais des Despotes, actuellement en restauration), le péril était sans doute plus risqué.
C'est donc la partie la plus fortifiée. Je n'ai guère l'œil pour les distances mais sans aucun doute, on voit loin. A une trentaine de kilomètres peut-être.
Ces orifices me surprennent un peu. En général il s'agit de trous de boulin, utilisés pour les échafaudages durant la construction, mais ceux-ci me paraissent vraiment très proches les uns des autres. Trop pour indiquer d'éventuels planchers. Je me demande s'ils ne servaient pas de support d'étagères pour entreposer le matériel.
Une curiosité inconnue, une plante (desséchée en l'occurrence) qui pour mieux s'agripper et résister au vent pousse en étoile. Je n'en ai jamais vu, et j'aimerais bien savoir quoi elle ressemble dans sa version verdoyante. Le nom en prime ferait mon bonheur.
Au-dessous de la citadelle, les anneaux de fortifications formaient une délimitation stricte des classes sociales. Plus sa place était au sommet de la hiérarchie, plus on vivait haut. Les paysans étaient carrément rejetés hors de tous les cercles de murailles. La même histoire que le haut du pavé !
On voit que se protéger dans la fortification était un privilège recherché. Même dans cette partie réservée aux classes supérieures, la densité de construction est impressionnante. Et, plus encore, on voit que le manque de place conduit à construire en hauteur. On croit souvent que les maisons à étages multiples sont un fait récent alors que les villes antiques, il y a quatre mille ans, comptaient des habitations à quatre ou cinq niveaux. Et le Moyen-Age conserva fidèlement ces principes, forcé de les employer pour les mêmes raisons.
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