Après la première partie, suite de la visite du site archéologique de l'antique Olympie.
Le palais de Néron
Les Romains, très amateurs de Grèce dont ils copiaient sans cesse les statues et qui envoyaient leurs enfants étudier à Athènes, adorèrent évidemment les Jeux Olympiques. Non seulement ils tinrent à les maintenir, mais ils modifièrent le règlement ; jusque-là, seuls les Grecs étaient autorisés à concourir, et les athlètes romains purent dès lors participer.
C'était un évènement sportif ET culturel, et aussi un rendez-vous de la jet-set. Néron, grand hellénophile et peut-être amateur de sport, venait tout exprès. Pour un empereur et sa suite nombreuse, même
l'hôtel de luxe était insuffisant. Il fallait un palais séparé !
Les restaurations actuelles empêchent de s'en approcher, mais l'état de conservation est déjà étonnant.
Le Portique de l'écho (Heptaechos)
Mieux vaut avoir la reconstitution sous les yeux !
Une véritable curiosité qui agrémentait sans doute le séjour des
visiteurs. J'imagine les voyageurs, après une longue route, venus voir
toutes les merveilles d'Olympie (la statue de Zeus, ça devait en boucher
un coin) et qui en plus avait des attractions spectaculaires...
Comme
l'indique le nom grec, cette structure particulièrement élaborée (les
Grecs, philosophes, artistes, savants ET techniciens) permettait de
répéter sept (=hepta) fois un son. Je me représente les badauds (la
crème sociale, certes mais des curieux comme tout le monde) en train de
tester indéfiniment l'effet spectaculaire...
Le Monument des Ptolémées
Le nom des Ptolémées nous renvoie à l'Egypte, terre conquise par Alexandre le Grand, mais où restaient en place les membres de la dynastie avec un fonctionnement dépendant des autorités grecques. Dans un but aussi publicitaire que politique, Ptolémée II Philadelphus se fit représenter sur une colonne, avec sa soeur - qu'il avait épousée - sur l'autre. Un peu grosse, la ficelle...
Le stade
Il n'en reste quasiment rien mais le peu de vestiges (le couloir d'accès surtout), l'alternance suggestive de sable et d'herbe, l'espace du lieu suffisent à le recréer sous nos yeux. Si vous n'avez jamais vu de stade antique, j'ai produit un article sur
la reconstitution montée à Athènes.
Depuis ma visite de Delphes, je suis familier avec ces constructions qui permettaient aux différentes cités de sponsoriser les Jeux tout en se faisant une efficace publicité. Pour en voir un en bon état, je renvoie à mon article sur Delphes.
Il ne reste que quelques bases de ce temple dorique (six colonnes devant, onze de côté) dédié à la Mère des Dieux, Rhea. A l'époque romaine, il servit au culte de l'empereur dont la statue s'élevait dans la cella.
Les villes romaines proposent systématiquement (du moins à ma connaissance) ce type de luxueuse fontaine publique. C'est Hérode Atticus, le généreux mécène qui fit ériger un superbe théâtre au pied de l'Acropole, qui finança celui-ci.
Devant let temple consacré à l'épouse de Zeus se dresse l'autel qui est également dédié.
C'est un endroit fameux du site car, depuis les Jeux de Berlin en 1936 (j'ignorais que cela avait marqué le début de l'affaire), c'est ici qu'on allume solennellement la Flamme Olympique ensuite transportée par les athlètes. Elle voyage en avion ? Je ne m'étais jamais posé la question. Mais j'espère que ce n'est qu'une histoire de symbole !
Et aujourd'hui, est-ce que cela se déroule toujours dans ces costumes pseudo-antiques ?
Le Temple d'Héra
Derrière l'autel donc, voilà le temple d'Héra, le plus ancien du site (VIIe siècle avant notre ère) et tenu comme un des plus parfaits spécimens du type dorique.
A l'origine ses colonnes étaient en bois et on les remplaça par celles-ci, en pierre, dont les cannelures imitaient l'écorce. Pas toutes en même temps, ce qui explique des colonnes et des chapiteaux de taille différente.
C'est là qu'était conservé le disque d'Iphitos, le fondateur des Jeux, où était rédigé le texte de la trêve olympique. Egalement là qu'à l'époque romaine on exposa l'Hermès de Praxitèle, un des grands chefs-d’œuvre de la sculpture antique. Maintenant au musée d'Olympie.
Le Philippeion
Encore un temple prétendument religieux (dédié à Zeus, encore un) mais surtout proclamation politique. Le seul temple circulaire du site, construit par Philippe II de Macédoine pour glorifier et donc rappeler à l'attention du public sa brillante dynastie.
Il ne contenait pas, comme
le grand temple fameux, une statue chryséléphantine (or et ivoire), mais cinq ! Concurrence déloyale...
Le Prytaneion
La reconstitution s'avère, encore une fois, bien utile pour s'imaginer ce vaste bâtiment. Le Prytaneion était le siège des dignitaires, les Prytanées, chargés des sacrifices.
Troisième établissement du site après les Thermes grecs et ceux, privés, du Léonidaion. Cette fois la mosaïque présente le char marin de Poséidon, thème fréquent dans ces complexes aquatiques.
A la sortie, je jette un oeil sur la rivière Kladeos qui alimentait les premiers thermes. Cette année, on n'aurait pas vraiment pu compter sur elle...
Je ne saurais trop recommander la visite du site, qui frappe vraiment par son étendue et la multiplicité des constructions. Et, même si elles sont presque toujours ruinées, la magie opère tout de même.
Il ne reste vraiment que quelques ruines... Merci pour cet article et vos commentaires cependant.
RépondreSupprimerGuillaume
Merci à vous, Guillaume ! Des ruines, certes, mais quelles ruines !
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