Translate

jeudi 19 août 2021

Olympie : le site antique (1)

 


Première partie de la visite complète du site archéologique de l'antique Olympie, à l'origine des Jeux Olympiques !

Olympie est sans doute un des sites grecs les plus connus, ne serait-ce qu'à cause de la cérémonie de la flamme olympique qui s'y déroule tous les quatre ans... Les Jeux rendent son nom célèbre même pour les moins cultivés.

Dans la Grèce antique, les jeux panhelléniques (= de toutes les cités de la Grèce) se déroulaient un peu partout, notamment à Athènes, à Corinthe ou à Delphes où les Jeux Pythiques étaient particulièrement réputés. Mais ceux d'Olympie jouissaient d'un éclat tout particulier. A leur occasion, on décrétait et on respectait la trêve durant les conflits. On accourait de tout l'empire pour y assister, et on profitait de l'occasion pour faire des rencontres diplomatiques ou commerciales et conclure de juteux contrats, sans doute dans une grande ambiance festive.

Les Jeux Olympiques furent instaurés  par Iphitos, le roi d'Elide (la région où je me trouve), en -776. C'est lui qui décréta leur répétition tous les quatre ans ; ils commenceraient en été, à la deuxième pleine lune après le solstice, éléments repris par Pierre de Coubertin lorsqu'il décida de les recréer.

Les éléments fondamentaux un peu plus oubliés sont le mélange de performances sportives et de séances culturelles (conférences, lectures, poésie, théâtre) et le lien étroit avec la religion. Les Jeux se déroulaient en l'honneur de Zeus et débutaient par de nombreux sacrifices de boeufs.

C'est peut-être ce rapport avec le sacré qui causa leur fin. Après un millénaire d'existence, l'empereur Théodose I, en 393, déclara leur interdiction, et Théodose II ordonna - hélas - en 420 la destruction des installations. Les séismes qui émaillent l'histoire grecque ont fait le reste. C'est un miracle qu'on puisse encore visiter quelque chose ici !

Et, franchement, c'est une bonne surprise. On montre toujours les mêmes images du site, si bien que j'ai été très surpris de voir en si bon état les thermes, l'atelier de Phidias ou la maison de Néron. Tout frappe par des dimensions hors du commun et le site est très vaste ! 

Bon, j'arrête de blablater, il est temps de se lancer dans la visite.

Le Gymnase (Gymnasion


C'était une énorme construction : 220 mètres de long, 120 m de large ! 

Le gymnase servait à l'entraînement de la course et du lancer (javelot et disque, pour les fameux discoboles). 


La cour centrale était entourée d'une monumentale colonnade bien visible qui aide à visualiser le gigantisme du bâtiment. 


La Palestre (Palaistra


Cet édifice était conçu comme le précédent, une cour cernée par une colonnade comme un péristyle, mais de forme carrée cette fois. 


Certaines pièces intérieures servaient de vestiaire, d'autre pour l'onction. Les athlètes, en effet, s'enduisaient le corps d'huile (cela existe encore en Turquie, je l'ai vu, et de toute façon le principe de l'huile solaire est bien connu) et le poudraient de poussière. 
La palestre avait deux fonctions : entraînement pour la lutte et le saut, et lieu de conférences et de récital poétique. Je dois avouer que je croyais les palestres exclusivement réservées aux exercices physiques ! 

Les Thermes grecs (Kladeos Thermae) 



De la même façon que nos installations sportives comprennent des douches, on avait prévu près de la palestre un ensemble de thermes alimentée par la rivière Kladeos. L'ensemble prévoyait les habituels saunas chauffés par hypocauste et les piscines décorées de mosaïque. Les thermes en comportent presque toujours et la décoration marine est obligée, souvent avec le char de Poseïdon. Des archéologues travaillent à la restauration pendant ma visite. 


L'Atelier de Phidias


Le sculpteur le plus réputé de la Grèce antique vint réaliser ici une prestigieuse statue de Zeus chryséléphantine, en or et en ivoire donc, qui comptait parmi les fameuses Sept Merveilles du monde. La taille énorme de l'œuvre imposait une production in loco


Pour cette star, on construisit un atelier tout spécial où beaucoup de fragments et de morceaux d'outil furent ensuite retrouvés. Le bâtiment doit son bon état de conservation à sa transformation en basilique chrétienne. En général, c'est ce qui a sauvé les constructions antiques. 

Le Leonidaion 


Ce bâtiment de larges dimensions (75x81 m) servait d'hôtel cinq étoiles pour héberger les visiteurs de marque. 


Son nom provient de l'architecte Leonides de Naxos, un grand nom du moment. L'équivalent d'un Marriott conçu par Jean Nouvel, en quelque sorte. 



A l'époque romaine, la cour fleurie fut transformée en piscine pour l'agrément des hôtes. Franchement, y a-t-il tant de différence avec notre hôtellerie de luxe ? 


Les Thermes du Leonidaion 


De même qu'aujourd'hui on trouvera un spa dans un hôtel, le Leonidaion d'agrémentait d'installations thermales raffinées, privées. 


Cette partie semble avoir échappé à la fureur de Theodose II ! 


Pour une fois, le lieu ne fut pas converti ensuite en église mais en installation viticole ! 



On voit particulièrement bien le système d'hypocauste, le chauffage par le sol. 




Le Bouleuterion 


La boulè était une assemblée qui veillait à l'organisation des jeux, comme le comité olympique aujourd'hui. 

On lui avait construit un bâtiment pour les réunions. 


Un visiteur sans billet profite de l'ombre pour piquer un roupillon. 


C'était ici que les juges et les athlètes prêtaient serment avant le début des jeux. 


Au centre se dressait une statue de Zeus supplémentaire, sans doute pour rappeler le caractère intangible du serment. 


La Victoire de Praeonios


Seule subsiste en place la base de cette statue, une Nikê : une Victoire ailée comme celle de Samothrace, préservée dans le musée. Ils auraient pu mettre ici une copie pour qu'on se fasse une idée ! 
Elle fut sculptée par Praenios, un autre grand nom de la sculpture antique. 

Le temple de Zeus



Grand (64x27 m) et fameux temple, très admiré dans l'Antiquité, connu comme le prototype du temple à colonnes dorique et donc très imité. 

Libon l'Eléen l'érigea de 470 à 457. Je ne sais pas si lui aussi était un architecte renommé. En tout cas, sa création suscita l'approbation générale et devint immédiatement un modèle à suivre. 

La décoration, dont le musée présente de remarquables exemplaires, était très riche et élaborée : travaux d'Héraklès-Hercule, combat des Lapithes et des Centaures, dispute de Pelops. 


A l'intérieur, dans la cella, se dressait la fameuse statue chryséléphantine de Zeus par Phidias.

Un temple incomparable, à la riche et extraordinaire décoration, contenant une merveille du monde. Il en reste peu, mais on a bien le sentiment de se trouver dans un lieu exceptionnel.

La suite de la visite se trouve dans cet article

2 commentaires:

  1. Magnifique visite très intéressante avec vos commentaires informatifs.
    Claude

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci beaucoup, Claude, pour ce chaleureux commentaire !

      Supprimer

Un grand merci de prendre le temps de laisser un commentaire. Je promets de le lire aussi vite que possible.
N'hésitez pas à signer votre message, ce sera encore mieux : je n'ai AUCUN moyen de connaître votre nom, votre e-mail, ou votre blog.
Si vous préférez que vos coordonnées n'apparaissent pas, mais que je vous réponde en privé, utilisez le formulaire de contact, accessible sur la version web du blog.