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mercredi 5 août 2020

Voyageur masqué


Depuis le confinement, comme tous les voyageurs, j'ai annulé tous mes déplacements prévus. C'est la première fois que je reprends la route ! Quel plaisir, même de voyager avec un masque.



Départ : Aéroport de Marseille Provence



Mon dernier voyage, c'était celui à Moscou ! J'ai annulé deux voyages à l'étranger (New York, Split), trois week-ends à Paris, et j'aurais dû partir à Tokyo juste avant l'ouverture des Jeux Olympiques. Ce voyage vers une destination plus sage est une victoire sur l'adversité.

Comme d'habitude, c'est à l'aéroport de Marignane que débute ma pérégrination. Je ne savais trop à quoi m'attendre. C'est calme, certes, mais il y a tout de même du monde et les queues à l'enregistrement semblent familières. En tout cas, mon avion sera rempli.

La vie en temps de Covid-19, c'est distanciation, gel hydroalcoolique et masques. Ici cela semble plutôt bien respecté, même si le stand de Brioche Dorée, le seul à assurer quelque restauration, autorise évidemment d'ôter le masque brièvement.
  

Quant à la distanciation, on voit aussi que les gens font des efforts. C'est en tout cas bien mieux respecté que dans la queue aux caisses de mon hypermarché habituel. La population voyageuse semble plus prompte à faire quelques efforts, ce qui me semble indispensable si on veut contenir l'évolution de l'épidémie. Me voici donc devenu comme chacun voyageur masqué.


Le contrôle sécurité est rapidement expédié, et heureusement car j'entends déjà l'annonce de mon vol. Etrange car l'horaire indiqué pour l'embarquement n'est que dans dix minutes. Je n'ai pas le temps de tester cette salle d'embarquement aux sièges distanciés.



Une inquiétante colonne de fumée noire indique que des incendies ont fini par se déclarer sur la Côte Bleue. Je consulte rapidement mon téléphone qui indique des nouvelles affolantes, avec de nombreux départs de feu et le vent violent (sans doute pas loin de 100 km/h) ne va rien arranger. Je vois passer un petit avion de la sécurité civile, et selon mon voisin, ceux au loin seraient des Canadairs.
 

A bord, c'est un voyage avec masque. Même les démonstrations de sécurité sont opérées avec cet ustensile indispensable. Oublions donc les rafraîchissements servis à bord.



Moins d'une heure et demie après, je suis déjà arrivé. Me voici à Fiumicino, l'aéroport de Rome, où je vais séjourner pour la première fois depuis dix ans.

Je suis souvent venu à Rome, en famille, avec des amis, avec des groupes, mais il était temps de rafraîchir mes souvenirs ! Et peut-être d'arriver enfin à voir ces églises qui me résistent obstinément. C'est une quête commencée il y a vingt-cinq ans...


L'aéroport de Fiumicino, c'est pareil : la distanciation est de mise et un siège sur deux est rendu inutilisable.

De Fiumicino à Termini


Le train m'a toujours semblé le moyen le plus rapide et le plus facile pour rejoindre le centre, dans une capitale constamment embouteillée. J'ai le souvenir d'avoir mis, il y a quinze ans, plus de trois heures pour gagner le centre avec un bus. J'échange donc huit euros contre un ticket ; la guichetière me conseille de ne pas traîner, le train va partir dans quelques minutes au binario (le quai) 1.


Le train n'échappe pas à la règle, et un siège sur deux y est également condamné. De toute façon, c'est loin d'être rempli. C'est même très très calme.

Je discute un peu avec ma voisine, qui m'indique que mon train ne va pas à Roma Termini, ma destination ;  il me faut changer à Roma Ostiense. Ca me paraît bizarre mais, comme le train s'arrête précisément dans cette gare, je ne prends pas le temps de vérifier.


Impossible de savoir, d'ailleurs, si cette dame avait raison ou non. Le train pour Termini part dans un quart d'heure, ça me laisse le temps de faire un tour dans la gare, ornée de soigneuses mosaïques à l'antique.


J'embarque donc dans le suivant, un train de banlieue largement occupé par les autochtones, et atteins très vite ma destination.

A Rome



Première image de la ville, ces façades de la gare de Termini (ainsi nommée à cause des thermes antiques qui se trouvent devant) qui m'ont toujours fait penser à une prison mussolinienne.


Je descends rapidement vers la plus riante Via Principe Amedeo, qui aligne restaurants et hôtels. Plusieurs sont fermés, et d'ailleurs mon hôtel n'est pas celui que j'avais réservé. Hélas le faible taux de touristes en temps de Covid se fait bien sentir et j'ai été transféré à deux reprises. Me voici dans une autre adresse de la même chaîne, Leonardi Hotels, le Torino. Je reste près de la gare, c'était l'essentiel pour moi.
 

Je n'ai jamais dormi dans ce quatre étoiles, à l'entrée imposante. Les critiques que j'ai consultées sur TripAdvisor ne sont pas très laudatives mais je me méfie beaucoup, je sais que les clients peuvent être particulièrement casse-pieds et donner à des détails une expérience exagérée. En tout cas, pourvu que l'eau soit chaude, la climatisation efficiente et la literie propre et ferme, je serai satisfait.


Le réceptionniste m'explique les règles : obligation de passer du gel hydroalcoolique dès l'entrée, de conserver le masque dès qu'on sort de sa chambre... Rien de bien étonnant.



Voilà des années qu'on ne m'a pas attribué ce type de chambre au luxe désuet. C'est assez éloigné de mes goûts mais je sais que ce type a davantage résisté en Italie que chez nous.


Les meubles ont même des incrustations de loupe, je n'en ai pas vu depuis longtemps.


Dîner all'Europeo



Je ne comptais pas dîner mais ce restaurant, L'Europeo,  à côté de l'hôtel, était vraiment trop tentant. Je mange une vraie pizza romaine, prosciutto e salame, un assortiment rarement proposé chez nous. La pizza est très croustillante, le jambon de Parme bien goûteux. Pour huit euros, on n'est pas volé.


Je demande quels sont les desserts maison ; torta alla ricotta ou profiterol, je vérifie que ces profiteroles soient bien réalisées sur place. Les cousines surgelées sont vraiment trop éloignées de la recette d'origine.  Et, effectivement, celles-ci sont bien bonnes, avec une pâte à choux tout à fait authentique.


Je ne résiste pas à l'expresso, le vrai, avec juste un fond de jus épais et crémeux au fond de la tasse. C'est déjà le bonheur.

Avec l'eau gazeuse et le quart de blanc (un vin local gouleyant au léger parfum d'orange), j'en ai pour vingt euros. Je discute un moment avec le sympathique patron, qui me confie qu'il n'a jamais vu Rome aussi  calme. Beaucoup d'hôtels et de restaurants ont fermé, et certains ne rouvriront pas. Quant à lui, il résiste, mais il ne tiendrait pas devant un reconfinement. C'est la même malédiction qui s'est abattue dans le monde entier, et le tourisme est sans doute une des victimes les plus directes. Je ne peux que formuler des vœux avec lui pour que cette dure période soit surmontée.

6 commentaires:

  1. bON VOYAGE ET bises !
    MFRANçOISE

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    1. Un grand merci ! Je compte bien en profiter.
      Gros bisous à toi !

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  2. Enfin ce voyage à Rome tant attendu. Cette ville que tu connais très bien, mais combien, je suis sûre, elle te comble. Elle est si belle.
    Profites !
    Mam.

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    1. C'est bien mon intention !
      Mille fois merci, gros bisous !

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  3. Good news : a new travel, in one of the loveliest cities in the world! Have a happy stay, write many posts and stay safe.
    Annie

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