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lundi 17 août 2020

Rome : La Basilique de Santa Maria in Cosmedin


Beaucoup de touristes viennent voir la Bocca della Verità à la Basilique de Santa Maria in Cosmedin. Et pourtant, c'est son intérieur raffiné qui vaut le déplacement !




Dans cette zone aux nombreux temples et arcs, se dressait ici un fameux représentant, l'Ara Maxima, dédié à Hercule Invaincu. C'est sur ces ruines que fut édifiée au VIe siècle la basilique, dans un quartier alors habité par la communauté grecque. D'ailleurs, ce sont aujourd'hui les Melkites (un ordre grec) qui l'ont en charge.


Le campanile, un des plus hauts de la ville, est bien pratique pour la localiser de loin. La hauteur des campaniles obéissait à des fonctions multiples : concurrence entre les églises, possibilité de faire entendre ses cloches de plus loin, éventuellement apport d'un poste de surveillance, et bien évidemment l'idée d'être repérable sans difficulté. Les minarets de l'art islamique sont l’exact équivalent.


 Le portique avec son prothyron, l'édicule à l'entrée, fut bien conservé grâce à l'intense activité commerciale du quartier.


Aujourd'hui, c'est là que les touristes font la queue pour se faire prendre en photo, la main dans la gueule de la Bocca della Verità, une bouche d'égout romaine victime d'une légende douteuse.


L'intérieur



Les premiers travaux furent menés sur l'ordre du pape Adrien Ier, au VIIIe siècle, puis furent repris en 1123. Pas de remise au goût du jour baroque, que se passa-t-il donc ? On se contenta de restaurer sans tout modifier.

C'est donc l'occasion rare de voir une basilique antique, dans son état du XIIe siècle.


L'élégant pavement cosmatesque provient de l'ancienne cathédrale Saint Pierre, avant sa reconstruction.


Comme à Santa Sabina, est délimitée une Schola Cantorum, l'espace pour les choristes.


Et comme dans cette dernière ou dans San Lorenzo fuori le Mura,  deux ambons se font face.


L'ambon servait autrefois à dire la messe, comme la chaire le permettrait ultérieurement en s'élevant du sol. 




Le candélabre est d'ailleurs presque identique à celui de San Lorenzo fuori le mura, avec le lion à la base, et une démonstration de la virtuosité des Cosmates, cette dynastie d'artisans marbriers.



 Colonnes antiques séparées par des arcades qui délimitent deux nefs latérales, c'est le modèle à  succès de la basilique, repris des bâtiments administratifs antiques.


L'abside se signale par des fresques raffinées, de style médiéval. Ce sont en fait des réalisations du XIXe siècle, et j'ignore s'il faut parler de création ou de restauration.


La Dormition de la Vierge plonge les saints dans l'affliction. Délicate fresque.


Deux anges présentent la Vierge à l'enfant dans la mandorle ; ma photo n'est pas très satisfaisante mais c'est vraiment le mieux que j'ai pu obtenir pour une photo sans flash !


Quelques vestiges de fresques sont également présents sur les parois de la nef, mais avec le contre-jour la photo était réellement une mission impossible ! Il s'agit d'épisodes du livre de Daniel d'un côté, d’Ézéchiel de l'autre.


Le ciborium gothique, signé Deodato da Cosma, date de la fin du XIIIe siècle ; il insère l'art gothique dans la basilique, avec ses arcs en ogive caractéristiques.

La Crypte d'Adrien 



Le pape Adrien Ier fit construire cette crypte au VIIIe siècle, en utilisant les restes du temple romain. Le modèle de chapiteau ne fait pas partie de la trilogie ionique/dorique/corinthien si répandue dans l'architecture, c'est ce qu'on nomme un chapiteau ravennais.


 Des niches évident les murs de la salle , dont l'abside contient un autel fabriqué à partir d'une autre colonne antique.


L'autel creux renfermerait les reliques de Sainte Cyrille.



Un fragment de fresque avec un enfant Jésus très étonnant, représenté en bambin aux joues pleines.



 La clôture, avec ce qui semble bien une poutre de gloire, séparait généralement le public du clergé. 

La chapelle Saint Jean-Baptiste



 Dans cette chapelle, le programme de fresques est complexe.  Dans l'abside trône un agneau entouré de rinceaux.


C'est que la chapelle est dédiée à Jean-Baptiste, et la scène de droite raconte son martyre. Hérode, Salomé, la tête coupée, l'épée brandie, on retrouve tous les éléments du récit.

 
Le bourreau qui se détache sur le fond sombre est très efficacement mis en valeur pour créer l'effroi du martyre.
 
 

Au centre, l'image de Saint Jean Baptiste est supportée par deux anges, comme une icône.



Seule l'image "miraculeuse" de la Vierge à l'Enfant est vraiment visible ici.


 Enfin, c'est dans la boutique que cette mosaïque récompense ceux qui lèvent les yeux !

4 commentaires:

  1. Merveilleuse église. Merci de cette passionnante visite !

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  2. What a great church ! Absolutely marvelous.
    I love this post full of data.
    Annie

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