Translate

lundi 17 août 2020

Rome : L'église San Giorgio in Velabro (Saint Georges au Vélabre)


Très belle et très épurée, l'église San Giorgio in Velabro est une de celles qui, à Rome, restituent le mieux l'idée des premières églises. J'adore y revenir !


Le Vélabre, c'est la vallée entre le Capitole et l'Aventin qui s'ouvre sur le Tibre, zone d'une intense activité marchande où s'établit le Forum Boarium où on vendait les bestiaux. C'était aussi le nom du ruisseau qui y coulait. Le nom de Vélabre donne lieu à plusieurs explications, entre l'endroit où les chars pouvaient rouler (vehicularium) ou celui où les bateaux arrivaient (velarium). Ce qui est amusant, c'est qu'au Moyen-Age le nom était devenu velum aureum, le voile doré, d'où découle le terme actuel.

Très vite on y construisit une série de temples, dont il demeure de magnifiques exemplaires.




La première église fut construite au VIIe siècle et son histoire est une série de modifications. Les dernières restaurations visèrent à lui rendre son état primitif du Haut Moyen-Age, ce qui en fait un témoignage rare de cette période. Les quatre colonnes proviennent de différents temples romains.



Pour une fois, le ravissant campanile roman s'accorde parfaitement  la façade, reprenant le motif de ses colonnes.


L'Antiquité est présente aussi ; juste devant l'entrée se dresse encore le massif arc de Janus, le dieu à double visage.


Mais, ce qui est plus rare est que l'église s'encastre littéralement dans l'Arc des Argentiers.


Celui-ci ouvrait sur le Forum Boarium et ses boucheries ; est-ce la raison de la présence de cet Hercule avec la peau du lion de Némée ?


La famille impériale s'adonne à un sacrifice.


On assiste même à l'abattage du boeuf !




La restauration minutieuse du début du XXe siècle dut être reprise dans les années 1990 quand l'église fut endommagée par un attentat de la maffia. Je me souviens des travaux qui interdisaient la visite. Mais le résultat est superbe.
Même si elle est dédiée à un des saints les plus populaires, personnage historique, on ne voit pas ici son effigie.


C'est presque une église nue, quasiment sans décoration, avec ses rangées de colonnes antiques et ses fenêtres à claustra, une des solutions anciennes avant le développement du vitrail.


Le plafond plat s'impose, ici dans une version dépouillée.



 C'est vers le chœur, le cœur de l'église, que les regards sont attirés ; le lieu de conservation des reliques, celui du culte, c'était logique. Le ciborium, qui sans doute réexploite encore des colonnes antiques, est une merveille de sobriété ; l'éclairage est fort bien fait, dois-je ajouter.


 Pas de mosaïque comme on pourrait s'y attendre (s'il y en avait une, elle dut disparaître dans les malheurs de l'histoire) mais une fresque aux teintes chaudes. Le Christ, dans sa robe orange, me rappelle les bonzes asiatiques ; la couleur ne lui est pas souvent associée dans l'iconographie et pourtant, quelle réussite !


Le reste de l'église étale la même sobriété qui contraste fortement avec le baroque romain. Seuls quelques vestiges décorent les parois intérieures.





J'ai souvent amené du monde dans cette église qui est presque tout le temps ouverte ; il suffit de grimper les escaliers derrière l'arc de Janus !

J'ai rarement vu des gens déçus. Sa quiétude, sa simplicité me rappellent les grandes réussites romanes et, comme elles, émeuvent. En tout cas, c'est une de mes visites indispensables à Rome !

2 commentaires:

  1. What a beauty! A pure ancient gem in Rome.
    Thanks for that wonderful discovery.
    Annie

    RépondreSupprimer

Un grand merci de prendre le temps de laisser un commentaire. Je promets de le lire aussi vite que possible.
N'hésitez pas à signer votre message, ce sera encore mieux : je n'ai AUCUN moyen de connaître votre nom, votre e-mail, ou votre blog.
Si vous préférez que vos coordonnées n'apparaissent pas, mais que je vous réponde en privé, utilisez le formulaire de contact, accessible sur la version web du blog.