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mercredi 26 août 2020

Rome : Die lustige Witwe (La Veuve Joyeuse, La Vedova allegra) au Cirque Maxime


L'opérette de Franz Lehar : un plaisir de l'Opéra de Rome, proposé au Cirque Maxime.




Le lendemain du concert avec Anna Netrebko et Yusif Eyvazov, je retrouve le Cirque Maxime (Circo Massimo) pour l'opérette fameuse de Franz Lehar. Je redoutais un peu une version en italien mais elle est donnée en allemand. Alles ist in Ordnung !

Ce sera ma première œuvre lyrique depuis le début du confinement. En fait, la dernière à laquelle j'ai assisté, c'est l'Evgeny Oniegin de Moscou...
 

Pour l'occasion, pas de vrais décors et costumes ; c'est cependant plus que la "version concert" annoncée.


Les chanteurs jouent autant que possible et entrent et sortent plutôt que rester assis sur des chaises.  Giulia Randazzo et Giulia Bellè utilisent l'écran pour proposer des extraits de films des années 1930. Les comédies musicales, façon Ziegfeld's Follies, compensent l'absence de chorégraphie.

Je suis dubitatif ; je ne trouve pas que ce soit toujours si bien intégré, et j'aurais bien préféré qu'on nous offre des gros plans des chanteurs, comme c'était le cas la veille.



 Évidemment, Covid oblige, on ne peut manquer de noter une certaine distance entre tous les participants. Les musiciens sont aussi espacés que les choristes, mais les solistes ne se rapprochent pas davantage. Je me demande si cela va créer de nouvelles perspectives dans la mise en scène d'opéra !

Les chœurs, bien préparés par Roberto Gabbiani, un vrai Maestro, sont clairs et précis, et on sent que la prononciation allemande a été bien travaillée.

L'orchestre rend hommage aux finesses de la partition, que Stefano Montanari dirige avec une minutie repérable dans la précision des crescendi et la netteté des attaques. On sent qu'il respecte cette musique et il la dirige avec la classe indispensable à cette opérette viennoise.


Die lustige Witwe, c'est une vraie œuvre de troupe avec une vingtaine de rôles en comptant les grisettes, et qui réclame également des interprètes aguerris pour les principaux rôles. Il faut donc la distribuer avec soin.


Si les grisettes (Michela Nardella, Emanuela Luchetti, Claudia Farneti, Stefania Rosai, Silvia Pasini, Marzia Zanonzini) manquent peut-être un peu de puissance dans leurs interventions solistes du Ja, wir sind es, die Grisetten, elles assurent leur partie avec punch et bonne humeur.


 Marianna Mappa, Sylviane, Angela Schisano, Olga, et Sara Rocchi, Praskowia, ne peuvent vraiment s'imposer dans des rôles épisodiques qui ne les sollicitent que dans les ensembles, mais elles y semblent tout à fait idoines.



 Alessio Verna,  Pritschitsch,  Roberto Maietta, Kromow sont également plein d'entrain et Roberto Accurso parvient à faire un joli numéro avec son Bogdanowitsch  très réussi. Les complices Marcello Nardis et Simon Schnorr semblent beaucoup s'amuser dans leur paire Saint-Brioche / Cascada, avec des timbres prometteurs.


 Andrea Concetti, que j'avais vu plusieurs fois au Staatsoper de Berlin, soigne son Baron Zeta, et on sent qu'il fournit de méritoires efforts quant à la prononciation. Il incarne avec une appréciable vis comica le personnage, offre un timbre grave nécessaire dans le septuor Wie die Weiber man behandelt.

 Je n'ai jusqu'à présent entendu Juan Francisco Gatell que dans des rôles belcantistes, et c'est un Camille de luxe, comme Stephen Costello à Paris. Il chante avec sensibilité et pare son timbre de couleurs argentées. Son Wie eine Rosenknospe est magnifique et justement applaudi.

Même si sa voix ne semble pas, ce soir, très puissante (mais on est dans un espace complètement ouvert où ce n'est guère facile de la projeter), Hasmik Torosyan chante Valencienne avec une voix ravissante au registre aigu développé ; elle a Amina, Fiorilla et Violetta dans ses bagages, et cela s'entend. Très charmant Duo du Pavillon avec son partenaire !


J'ai entendu Markus Werba dans une dizaine de rôles, et à Vienne dans Eisenstein, mais encore jamais dans Danilo. C'est une merveille. Sa voix riche et chaude convient parfaitement au comte Danilowitsch, interprété avec un chic fou. Il sait faire affleurer nostalgie et tendresse, y compris dans le Da geh’ ich zu Maxim où on ne perçoit pas toujours ces sentiments. Le fameux duo Lippen schweigen est superbement interprété.


Je n'ai encore jamais entendu Nadja Mchantaf, une jeune Allemande en troupe au Komische Oper de Berlin, où elle développe un répertoire de soprano lyrique, avec Mimi, Micaela ou Donna Anna. C'est une chanteuse pleine de ressources, impeccable pour une opérette car elle bouge avec liberté, danse avec plaisir et sa saine technique lui permet de survoler les difficultés du rôle. Elle aussi a la classe requise, qu'elle montre dès le Hab'in Paris.






Hasmik Torosyan

Roberto Accurso

Andrea Concetti

Juan Francisco Gatell

Nadja Mchantaf


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