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samedi 15 août 2020

Rome : Via Appia (2)


Après une première partie sur la Via Appia, je poursuis ma promenade sur cette voie historique et si agréable.




Je suis tout proche des Fosses Ardéatines, où eut lieu un des grands massacres de la seconde guerre mondiale. Je continue cependant.


Les Catacombes de Domitille

Il est interdit de prendre des photos et je me contente d'insérer quelques-une glanées sur la toile.

Je suis très content de pouvoir y entrer car, des six ouvertes au public à Rome, c'est celle qui me manquait. La visite guidée est bien faite et nous ne sommes que trois. Mes compagnons sont Marco et Laura, un jeune couple de Milanais. Lui prépare un doctorat sur  les rites funéraires romains et son apport à la visite est passionnant.


La visite commence par une basilique semi-enterrée, dont les ouvertures se trouvent en fait au niveau du sol. Les Catacombes de Domitille sont les plus grandes de la ville, avec un réseau de 12 km, et contenaient environ 27 000 tombes.


Rome est percée comme de l'emmenthal ; soixante-quatre catacombes, dont six hébraïques et toutes les autres chrétiennes.


On les a agrandies au fur et à mesure des besoins, en creusant des galeries et en perçant des niches dans les murs. Les corps y étaient déposés et les écrivains antiques parlent d'une puanteur infâme lorsqu'il fallait y descendre.


Contrairement aux légendes, ce n'étaient pas des lieux secrets mais au contraire bien connus des autorités. Ils n'ont donc pas été utilisés comme refuge, notamment parce que les persécutions chrétiennes (bien existantes, certes) n'ont pas été continues. La littérature romantique a exploité le mystère de ce lieu, et l'église qui avait grand besoin de martyrs à vénérer l'avait précédée.


C'est dans ces lieux qu'on trouve le plus de lampes à huile, souvent placées auprès du corps du défunt, et principal mode d'éclairage (avec sans doute des torches qui n'ont pas été conservées).


Les catacombes présentent un certain nombre de chapelles funéraires décorées, toujours intéressantes car elles figurent parmi les plus anciens témoignages de l'art chrétien. Dans l'une d'elles, on voit la première Vierge à l'Enfant de l'histoire (celles de Priscilla, il me semble).






La version du Christ entouré des Apôtres est un collège de jeunes gens en toge, sans nimbe.


Le petit musée présente quelques fragments découverts lors des campagnes de fouille.


Cette plaque incisée est assez rare : on y voit un homme, Constantin, représenté avec ses deux chevaux. Ces derniers portent des noms, bien lisibles, Barbarus et Germanus. Le principe de nommer les animaux familiers ne date pas d'hier !


C'est également le moyen de vérifier comment le type iconographique de l'ange est en train de s'élaborer.





Je prends un café avec Marco et Laura, et profite d'une conversation passionnante. Je resterais bien plus longtemps mais chacun a un programme qu'il tient) à suivre !


Je m'écarte un peu de la route par le parc de la Via Appia. Désert, très spacieux, planté de pins comme toujours.



Il paraît que dans les fermes on trouvait beaucoup de vestiges ; les sarcophages transformés en mangeoires, les fontaines en collage d'éléments variés.


Et évidemment toujours beaucoup de tombes. Le sépulcre de Priscilla, du Ier siècle, est une version réduite de la tombe de Cecilia Metella, avec le même emploi du travertin.

L'église Quo Vadis



Cette petite église de campagne serait construite à l'endroit de la rencontre entre Saint Pierre et le Christ, avec la célèbre question "Quo Vadis, Domine ?" et l'empreinte des pas du Christ conservée dans la pierre.


Les protagonistes apparaissent dans des fresques lumineuses qui me semblent assez récentes.



La pierre est une copie, puisque l'original est conservé à la basilique Saint Sébastien ; cependant on peut voir celle-ci de près et lire plus facilement l'inscription.


Le maître-autel expose un fragment de fresque, une Vierge à l'Enfant qui fut sans doute détachée volontairement. La découpe du nimbe est bien trop précise.


Tout en haut, l'épisode fameux est de nouveau rappelé ; il apparaît dans les Actes de Pierre, un texte que l'église déclara apocryphe. N'oublions pas que si le Nouveau Testament est composé de textes officiellement choisis, beaucoup de versions apparurent. Des évangiles de Jacques, Pierre ou Paul...

Le roman du Polonais Sienkiewicz remporta le prix Nobel, et pas moins de six films furent tournés sur le thème. Le plus ancien, celui de Nonguet et Zecca, est français det date de 1901 ! Le  plus connu est la version hollywoodienne de Mervyn LeRoy, avec Robert Taylor et Deborah Kerr.

Il existe aussi une pièce de théâtre d'Emile Moreau (une adaptation du roman, également), un spécialiste du théâtre historique (Cléopâtre, Jeanne d'Arc, Le Courrier de Lyon). Il collabora avec Victorien Sardou à un grand succès, Madame Sans-Gêne.

Il existe aussi un opéra dû à un Français complètement oublié, Jean Nouguès. Ce dernier a laissé une trace dans l'histoire, puisque son opéra Les Frères Danilo fut le premier à être enregistré en intégralité (et même spécialement écrit pour cela), en 1912. Son Quo Vadis connut un grand succès et fut notamment interprété par le grand chanteur Battistini...

Succulentes 


Je poursuis vers la muraille et voit soudain un panneau "Cactus". J'en cultive une petite collection, je ne vais pas rater cette occasion !

C'est ma troisième chouette rencontre du jour. Gregorio n'est pas tout jeune mais il a une collection absolument prodigieuse avec des plantes gigantesques et des raretés comme je n'en ai vues qu'en photo.

C'est une sommité (en fait, je connaissais son nom, je m'en rends compte tout à coup), expert auprès des tribunaux, conseillers auprès des organisations de protection ; il a contribué notamment à la clarification de certaines variétés.


A droite, un rare Astrophytum caput-medusae.


La production personnelle à partir de semis.


A droite, un Pseudolithos, la plante-pierre.






Les Astrophytum Kikko sont tout à fait exceptionnels. Celui-ci a plus de quarante ans !


Des Aztekium. Plus de trente ans !




Un Pelecyphora, à croissance ultra-lente.


Enorme Astrophytum Onzuka.



Operculicaria decaryi de plus d'un mètre.
Le mien est nettement plus modeste !



La plus grosse Testudinaria elephantipes que j'aie jamais vue !






Bombax elliptica. La plante mexicaine produit une fleur remarquable. Quel spécimen !


Un des rares Aloe. 



Je repars tout de même avec quelques beaux spécimens (petits mais rares, vraiment à prix d'ami), des cadeaux. Il a commandé aux Etats-Unis des graines de Larrea tridentata, une plante des plus anciennes apparues sur Terre, devenue rarissime. Il m'offre la moitié de son colis !

En papotant, en visitant la collection, j'ai tout de même passé deux heures et demie. Il me faut reprendre la route !

La Porte Saint Sébastien (Porta San Sebastiano)



Exceptionnelle ! Outre la muraille, remarquablement conservée, on peut admirer ici une porte comme si elle venait d'être construite. C'est la plus grande de toutes les portes antiques de Rome, édifiée en 9 avant notre ère.




A l'arrière, se trouve un petit arc construit la même année en l'honneur de Drusus. Il fut incorporé à la muraille lors de la restauration par Aurélien.



Après avoir franchi la muraille et donc avoir officiellement pénétré dans la ville, la Via Appia s'embourgeoise. Les grandes villas patriciennes se dissimulent.


Un jardin public où des enfants s'égosillent est délimité par le mur d'Aurélien.


J'avais totalement oublié ce délicieux oratoire du XVIe siècle ! Très équilibré, avec une frise élégante. Taggé, hélas.



Le Mausolée des Scipions



J'aurais volontiers visité ce mausolée, réputé un des plus spectaculaires. Je m'attendais à ce qu'il fût fermé compte tenu de l'heure.

 En fait, il ne se visite que sur réservation. J'ai moins de regrets.




Un étrange vestige dans une autre villa. Un four, apparemment. La superposition m'évite de penser à un hypocauste. Je n'ai guère d'idée pertinente à l'esprit.





Après cette promenade paisible, je retrouve les larges boulevards bruyants aux alentours des thermes de Caracalla. Le tracé de la route prend fin avec cet édicule.


Je reprends l'itinéraire fréquenté, avec le Colisée, le forum romain.



Une pause dans une de mes pizzerie favorites à Rome : Alle Carrette, petite adresse au fond d'une impasse, qui ne propose que d'excellentes versions de la pizza.


Avec le rafraîchissant frizzante de la maison, une pizza bianca (sans tomate) aux fleurs de courgette et anchois. Délectable !


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