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mardi 25 août 2020

Rome : Des Thermes de Dioclétien à la Fontaine de Trevi



Une promenade ponctuée de multiples visites, aboutissant à la fontaine iconique de Rome.






Comme je loge juste en dessous de la gare, je n'ai que quelques pas à faire pour gagner l'obélisque de Dogali ; celui-ci fut érigé en mémoire des soldats tombés à Dogali, une défaite italienne de 1887 contre l'armée d'Erythrée.

Les Thermes de Dioclétien



Les Thermes les plus vastes de l'empire semblent aujourd'hui moins phénoménaux que ceux de Caracalla, mais grâce à leur transformation en église, en planétarium ou autre, il en reste d'impressionnants vestiges.


Les Thermes étaient des établissements de bains, certes, mais avec des installations sportives et culturelles ; des lieux qui contribuaient à la vie sociale de la cité.


Ceux-ci reprirent l'idée novatrice expérimentée aux Thermes de Trajan ; en changeant l'orientation traditionnelle, le soleil y pénétrait mieux et ils étaient naturellement mieux chauffés même si le chauffage par hypocauste restait efficace.







J'espérais pouvoir y retourner car ça fait très longtemps que je ne les ai pas visités. D'après le panonceau, ils seraient ouverts mais la porte reste obstinément fermée.


Tant pis. Ma prochaine étape est la Basilique Sainte Marie des Anges et des Martyrs, une très originale église qui occupe une partie des Thermes, conçue sur un projet original de Michel-Ange.


 Une photo à la sortie de la basilique, de la Pïazza della Repubblica, la Place de la République, considérée comme le point central de Rome. La Fontaine des Naïades y lance son jet d'eau.

La Fontaine de Moïse (Fontana del Mosè)



Comme l'indique l'inscription, la Fontaine de Moïse (également baptisée dell'Aqua Felice, de l'Eau Heureuse) fut commandée par le Pape Sixte V afin d'alimenter les rioni, les quartiers, du Viminal et du Quirinal.


Au XVIe siècle, on n'était guère soucieux de conserver les vestiges. Le travertin fut récupéré sur les Thermes de Dioclétien, les lions au Panthéon. Ils sont d'ailleurs au Vatican aujourd'hui, remplacés ici par des copies.


La statue de Moïse est évidemment loin de celle de Michel-Ange et elle pose un autre problème.



Leonardo Sormani a exploité la figure de Moïse lors du miracle de l'eau, célèbre passage iconographique, mais a voulu lui associer les Tables de la Loi, qui arriveront plus tard dans le récit de l'Exode. Un anachronisme donc. Je rappelle aussi que les cornes traditionnelles proviennent d'une erreur de traduction.

C'est une fontaine très mal-aimée des Romains. C'est vrai qu'elle n'est pas très harmonieuse et les deux obélisques du sommet, un peu chétifs (ils ont été traités de tous les noms, souvent avec des termes sexuels peu flatteurs), mais depuis sa restauration récente, elle a un peu plus d'allure.


Ma prochaine étape est juste de l'autre côté de la rue : la fameuse Santa Maria della Vittoria avec l'Extase de Sainte Thérèse du Bernin.


J'avais également mis à mon programme Santa Susanna, dont j'ai gardé un excellent souvenir, mais encore une qui garde porte close. Tant pis. Mais je peux visiter une autre toute proche, une première pour moi.


Je découvre donc San Bernardo alle Terme, la seule église que j'ai vue installée dans une salle de sport antique !


Je connais bien mieux San Carlino où j'ai souvent amené des groupes, très ingénieuse église, la première grande réussite de Borromini.


La colline du Quirinal a laissé son nom au palais des papes devenu ensuite celui de la République Italienne.



Sur la place très étendue, une curieuse installation comporte, ô surprise ! un obélisque. C'est un coin très minéral et, avec le soleil haut, une véritable plancha.



Depuis la terrasse, on voit surtout des toits mais un dôme se profile à l'horizon.


Les Jardins de Montecavallo, un charmant parc orné de statues, sont un de ces petits points de verdure disséminés dans Rome. Fermés, hélas.


Je poursuis ma descente en cherchant un restaurant ouvert, toujours difficile à dénicher dans ce quartier. J'ignore superbement San Silvestro al Quirinale, sur la droite, que de toute façon je n'ai jamais trouvée ouverte.


Et je ne m'arrête pas davantage à l'église de l'Ordinariat ou à la Tour des Milices qui assurait la défense de la ville au XIIe siècle.



Déjeuner à la romaine



Je n'ai pas noté le nom du restaurant et, ventrebleu ! je ne le retrouve pas sur le plan.


Je suis le seul client du restaurant. Les temps du Covid sont durs ! Je mange de la bonne cuisine traditionnelle romaine, les bucatini all'amatriciana, cuisinés avec le vrai guanciale, la joue de porc grasse, et non la pancetta, le petit salé qu'on y voit parfois.


Suite avec les tripes à la romaine, régal pour amateurs. Mais tous les fidèles lecteurs savent que j'en suis !

Pas de dessert maison, je prendrai une glace plus tard. Avec la bière Peroni, excellente et fraîche, et un espresso bien serré, c'est une histoire de 18 €.


Je remonte vers le Quirinal ; à Rome, il faut sans cesse jongler avec les horaires des églises. San Carlino est maintenant fermée mais je vais trouver Sant Andrea ouverte !



C'est gagné ! Les portes de Sant'Andrea al Quirinale sont ouvertes, je peux visiter cette église que le Bernin tenait pour sa plus grande réussite.


Après ce dense programme d'églises, qui m'a baladé de l'Antiquité au baroque, j'ai bien mérité une petite douceur. En cherchant le restaurant, j'ai repéré, via Nazionale, ce Gelatist. On peut trouver plus original à Rome, comme Fata Morgana et ses parfums inconnus, mais le choix est déjà tentant.


Je teste donc le chocolat fondant, le yaourt au yuzu et le melon, avec un peu de panna (crème fouettée) sur le dessus.



Prochaine étape pour la Basilique des Saints Apôtres, très originale avec sa crypte à l'antique, imitée des catacombes.


Je suis tenté de sortir l'appareil photo dès que je vois ce type de rue, qui représente la Rome telle qu'elle me vient toujours à l'esprit : pavés, rue étroite aux murs d'un ocre légèrement rosé, et l'indispensable touche de verdure en saillie sur le mur.


Je n'y fais pas halte mais voici la brasserie Peroni, marque dont j'ai bu une pinte à midi.


La Fontana di Trevi (La Fontaine de Trevi)



Je crois que depuis que je viens à Rome, je n'y ai encore jamais vu aussi peu de monde. Même pas à la nuit tombée, en janvier !

C'est dramatique pour l'économie locale mais le touriste y gagne un confort inespéré.

Je pense que c'est un des deux monuments emblématiques de la ville avec le Colisée, sans doute un des plus populaire d'Italie si on ajoute la Tour de Pise et le Rialto...

Pour faire bref, c'est une fontaine du XVIIIe siècle, mais qui garde l'esprit du baroque du XVIIe. Le pape Clément XII lança un concours pour marquer l'arrivée d'un aqueduc antique, celui de l'Aqua Virgo, par une fontaine monumentale. Le financement était assuré par les fonds recueillis avec le loto. Déjà...

C'est le Français Lambert-Sigisbert Adam qui remporta le concours, mais le pape lui préféra finalement le projet de Nicola Salvi, beaucoup plus spectaculaire et beaucoup moins cher !


Finalement c'est Panini, le peintre-architecte, qui acheva la fontaine, inaugurée en 1762, trente ans après le concours initial. Ouf !


L'originalité de la fontaine provient de la taille du bassin, qui occupe la majeure partie de la place. Un fond bleu, parfait support pour le sujet traité.


Sur ce bassin, Neptune (statue de Pietro Bracci) chevauche un coquillage que tirent des chevaux ailés. Cela a beaucoup de mouvement et le palais à l'arrière semble n'avoir été construit que pour servir de décor à la fontaine.

Je passe rapidement sur les épisodes célèbres : scènes dans Vacanze Romane ou La Dolce Vita, avec le bain d'Anita Ekberg, coutume de la pièce jetée avec le bras droit, de dos... La récolte de la monnaie assurait, paraît-il, la subsistance de familles entières. Aujourd'hui, la police contrôle cette manne qui est reversée à l'association Caritas.

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