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lundi 21 octobre 2019

Vienne 1900 (Vienne, MAK, Musée des Arts Appliqués)


L'Europe est secouée dans les premières années du XXe siècle par l'Art Nouveau qui s'insinue dans tous les domaines artistiques, y compris les arts appliqués. Les salles consacrées à cette période commencent donc par situer le mouvement viennois et la fameuse Secession parmi les autres manifestations européennes.

La France y est largement représentée.














L'affiche s'impose soudain comme un domaine à conquérir. L'image s'introduit dans le texte et lui confère une nouvelle force.


Le processus créatif de cette fameuse affiche était exposé l'an dernier dans la rétrospective Klimt du Leopold.




Ce salon, d'esprit encore XIXe (j'y vois un imprimé presque victorien !) est dû à Adolf Loos. Les gravures sont des Anglais Burne-Jones et Rossetti, ce qui montre encore la circulation des courants artistiques.



Mucha, le Tchèque émigré à Paris, devint célèbre du jour au lendemain en créant en urgence une affiche pour Sarah Bernhard. Sans doute le premier affichiste célèbre de l'histoire.


C'est à Kikugawa Eisan que l'on doit la gravure au centre de cette affiche qui tente un format inhabituel. L'échange Japon-Occident est bien connu, comme le rappelait l'exposition Faszination Japan l'an dernier.


Kolo Moser est un des artistes les plus extraordinaires de son époque, créateur de tout, excellent peintre. Je me demande toujours par quel prodige il n'est pas davantage célèbre chez nous. Ici, on découvre un designer de verres épurés, d'une ligne qui ne déparerait pas sur nos tables.



C'est une femme, Else Unger, qui imagina en 1900 ces élégants et sobres coupe-papier.


Une création futuriste par l'autre grand maître de cette période, Josef Hoffmann.


Les expositions de Secession ont toujours donné lieu à de magnifiques affiches, où la créativité du graphisme s'allie à une typographie conservée. L'idée de la charte graphique comme élément d'identification, une des bases de notre attirail publicitaire.


Celle-ci est une de mes préférées. Kolo Moser y montre une sacrée inventivité !


Autre création de Kolo Moser, une table pliante.


Bureau pour la Banque Postale imaginé par Otto Wagner, un autre touche-à-tout largement réputé comme architecte.





Klimt est le seul de cette mouvance à être mondialement connu.


Un secrétaire de Kolo Moser, dont la carrure massive est allégée par les décorations en marquèterie.


La frise pour la villa Stoclet de Klimt



Un riche Bruxellois demanda pour sa villa une frise à Klimt. Celui-ci réalisa de multiples dessins (il me semble qu'on en voyait plusieurs ici, ce n'est plus le cas) ainsi qu'un modèle grandeur nature. Il s'agit bien d'un travail préparatoire, on y repère les traits de crayon ainsi que diverses annotations, visibles sur les gros plans plus bas.

C'est une des œuvres de Klimt que je préfère, qui me semble récapituler toutes ses tendances du moment.

Le panneau de droite est dévolu à un ébouriffant patchwork géométrique.


Celui du centre est largement occupé par un arbre dont les branches traitées en rinceaux envahissent l'espace.








Une femme se fond presque dans le paysage.


A gauche, c'est un double du Baiser du Belvedere, bien plus connu. L'homme, également vu de dos, étreint la femme en l'enveloppant dans son manteau. Les personnages sont inversés (la femme est à gauche) et cette fois, le décor offre une continuité avec la scène centrale.

Les sexes encore un peu différenciés dans la version du Belvedere fusionnent en une seule figure. N'existent plus ni genre, ni individu, et à peine de statut humain qui se dissout dans l'espace cosmique. L'homme est vaincu par la nature.





Kolo Moser, encore !





Une œuvre venue du Royaume-Uni : les Sept Princesses de Margaret Macdonald Mackintosh, une peinture presque monochrome rehaussée de nacre.




Dagobert Peche, un autre créateur prolifique et touche-à-tout, a imaginé cet étonnant meuble massif sur pieds légers.



Fameuse affiche de Bertold Löffler pour le Cabaret Fledermaus, sans rapport avec l'opérette de Strauss.


C'est l'exposition Secession que le Belvedere avait organisé qui me permit de découvrir Carl Otto Czeschka, un artiste complet dont la renommée est bien discrète chez nous.




Dagobert Peche, à nouveau, pour ces verres peints.


Et de nouveau pour ce meuble extravagant.


Une affiche à la typographie extraordinaire ! Walter Käch, un total inconnu pour moi.


3 commentaires:

  1. Grdat post to discover magic beauties by Klimt and other great masters.
    Thanks.
    Annie

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  2. Je ne me lasse pas de la « Vienne 1900 » (MAK, musée des arts appliqués). Cette révolution a bouleversé le monde des arts. Tout est nouveau, les couleurs, les formes, les techniques, les sujets de la peinture, les dessins, l’utilisation de beaux matériaux ; ce qui rend chaque objet, mobilier, verrerie exceptionnels. C’est la beauté que je rencontre sur toutes les photos.
    Un article qui est un vrai plaisir. Bisous. Mam.

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