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dimanche 27 octobre 2019

Vienne : Rétrospective Albrecht Dürer (Albertina), troisième partie


Dernière partie de cette impressionnante exposition consacrée au Maître Dürer. Vous pourrez toujours retrouver la première et la seconde si vous les avez ratées.




Adam et Eve, 1504. Le soin accordé aux corps n'est pas nouveau mais le travail sur la nature est plus rare. Si on regarde attentivement, on découvre les animaux du Paradis dans la pénombre.




Raphaël fit parvenir ce dessin (une étude pour les fresques du Vatican) à son collègue allemand, afin que ce dernier jugeât de son travail.


Ce que Dürer consigna scrupuleusement sur le feuillet. Je trouve qu'il y a quelque chose d'émouvant  à assister, cinq cents ans plus tard, à cet échange entre deux géants de l'art !




Une Lucrèce peu gracieuse, mais je suppose que c'était la volonté de l'artiste...


Saint Paul, plein de vie !



La Fuite en Egypte. Soucieux de réalisme, Dürer s'est documenté sur le palmier pour pouvoir en placer un au premier plan.


La Circoncision.


L'Arrestation du Christ, extraordinaire de dramatisme et d'expressions. Les jeux de regard sont un régal !


Le Christ dans les limbes. Surprenante composition pour cette descente du Christ aux Enfers. La représentation des bambins évoque les enfants morts sans baptême. 


Saint Jérôme dans son cabinet. La composition, cette fois, est assez courante. Mais l'artiste s'est fait plaisir avec ces animaux au premier plan, dont évidemment le lion, innocent comme un gros matou.


Le Chevalier, la Mort et le Diable. Allégorie fameuse, traitée avec l'habituel luxe de détails. N'hésitez pas à agrandir !


Il paraît que ce Rhinocéros fut la plus célèbre gravure de Dürer à l'époque. L'animal fut envoyé en cadeau par le sultan du Gujarat au roi du Portugal, qui voulut l'expédier à Rome mais le navire fit naufrage sur les côtes ligures. Dürer ne vit jamais l'animal mais on lui fit parvenir un dessin à la plume, base de son travail. Etonnante histoire !


Ce portrait d'Africain n'est pas relié, comme c'était le cas, à une représentation des Rois Mages. Sans doute la curiosité de l'artiste s'est-elle encore manifestée.


On connaît bien la gravure correspondante (non présentée ici) mais c'est la première fois que je vois ce dessin préparatoire, une véritable esquisse.


Un portrait d'un inconnu, bluffant de naturel. Fabuleuse maîtrise technique avec une grande économie de moyens.


Etonnant portrait du frère d'Albrecht, vu de profil, comme s'il avait été réalisé en catimini.


Le capitaine Felix Hungersperg, rencontré pendant le voyage aux Pays-Bas, était un ami proche. Encore une fois, on constate la minutie sur les détails vestimentaires.


Le même, avec le nom nettement calligraphié en majuscules.


Un Calvaire très profus.



Le Portement de Croix. Je n'ai pas pu faire mieux pour la photo !


Quelle expressivité ! L'homme souffrant.


Le Martyre des dix mille est basé sur une légende médiévale, où dix mille soldats romains convertis au catholicisme furent tués par le Perse Shapur I sur ordre de l'empereur. Dürer ne pouvait se priver du plaisir de peindre ces princes orientaux à droite !


C'est une peinture virtuose où le réalisme n'est pas évité et les poses difficiles à représenter sont partout.


Travail sur les corps, mouvement, extrême qualité du paysage.


L'Arc de triomphe de Maximilien est une gravure géante de trois mètres cinquante de haut, avec un assemblage de trente-six feuillets. Cela réclama plusieurs artistes, dont Altdorfer. Maximilien I, l'empereur, était très soucieux de sa propagande.


Sujet rarissime ! Les mains de l'empereur tenant une grenade.


Et le voici en personne. Un air hautain, me semble-t-il.


La Procession triomphale de Maximilien est une des plus grandes gravures jamais réalisées, de 54 mètres de long. Je l'ai vue en entier ici même, à l'Albertina, il faudrait que je fasse l'article un jour. Ici c'est une étude à la plume et à l'aquarelle qui est présentée.






Jakob Muffel, un patricien de Nürnberg, était un ami du peintre. On pense qu'il réalisa son portrait après sa mort.

Ce splendide panneau provient de la Gemäldegalerie de Berlin.


La femme du peintre, Agnes, a servi de modèle pour cette Sainte Anne.


Saint Philippe et Saint Jacques, deux panneaux conservés aux Offices de Florence.



En voilà un que je n'ai jamais vu ! Un étonnant Saint Jérôme désabusé, presque grimaçant, en provenance de Lisbonne.





Le musée de Prado refuse que ses tableaux soient photographiés par les visiteurs et l'interdiction demeure valable dans ses prêts. J'insère donc cette reproduction d'un fameux panneau. L'expression de détermination est remarquable.


L'Adoration des Mages, très strictement disposée en triangle avec le décor de ruines alors en vogue. Une palette vibrante qui rappelle le séjour italien.


La Calomnie d'Apelle, une vraie bande dessinée !


Cette Adoration des Mages présente une composition voisine, mais avec des personnages différents par rapport au célèbre retable.


La Cène.


La Mise au tombeau.


Le Portement de croix, très dramatique.



Le Port d'Anvers. Ce feuillet, réalisé pendant le voyage en Flandres, anticipe les carnets de voyage du XIXe siècle. Un délicieux paysage avec une extraordinaire netteté de trait.


Fidèle à lui-même, Dürer consigne fidèlement les détails des costumes locaux.


On retrouve son habileté pour la draperie dans cette femme vêtue pour l'église.


Cette Crucifixion date de 1521, dans la dernière décennie du peintre. C'est un dessin étonnant tant il s'écarte de la tradition, par les proportions (c'est rare d'avoir la Vierge et Saint Jean aussi grands) mais aussi par les expressions.

Cette exceptionnelle exposition dure jusqu'en janvier 2020. Il est encore temps d'organiser un voyage à Vienne pour la découvrir !

12 commentaires:

  1. Grand merci à Fred pour cette visite unique ! I wanted to click "Like" on each image… and your comments are interesting and insightful. Merci pour le voyage. Greg in Paris

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    1. Grand merci à Greg pour son chaleureux commentaire. Et grand merci à Albrecht in Nürnberg, que cette exposition m'a fait aimer encore davantage !

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  2. Just perfection.
    Thanks for this fabulous article.
    Annie

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  3. Où t'envoyer un petit message ? Après les opéras fabuleux que tu as entendus ? Après avoir salivé devant ces plats alléchants ? Après la visite des églises, les promenades dans les villes ? Je choisis Dürer. Quelle impressionnante exposition ! J'ai toujours le tee-shirt avec son "lapin" dessus.
    Merci pour ce magnifique séjour.
    Bises. Mjo

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    1. J'ai pensé à toi en insérant toutes les photos de plats.
      Quel magnifique séjour effectivement, dans une ville qui a tant à offrir, et même l'été indien !
      L'exposition Dürer, c'est un événement que je suis heureux de ne pas avoir manqué. Mais arrive l'article sur le Caravage... Deux de mes chouchous !
      Gros bisous.

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  4. Je n'irai certainement jamais à Vienne de ma vie, mais votre merveilleux blog me permet de voyager sans bouger de chez moi. J'avais vu une exposition sur la Passion de Durer qui m'avait emballée et j'ai foncé sur vos articles. Je termine le troisième aujourd'hui.
    Un grand, un immense merci pour l'énorme travail que vous faites. J'ai vu aussi la page Making of et je ne me doutais pas de la somme que ça pouvait représenter.
    Bravo et encore merci !
    Alice

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    1. Merci à vous Alice. Je suis toujours surpris et curieux de découvrir des lecteurs inconnus et fidèles.
      Et je suis extrêmement touché par votre gentil message.
      Sincères remerciements, croyez-moi !

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  5. Splendide article, riche et plein de commentaires intéressants.
    Bravo et merci.
    Claire

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  6. Tu as réalisé là un vrai travail de titan. Ton texte permet de profiter pleinement de la lecture de ces œuvres : c’est un beau cadeau que tu nous offres, ainsi c’est une exposition dont je me souviendrai particulièrement. Je ne peux que te féliciter. Bisous. Mam.

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    Réponses
    1. Le troisième article est un peu plus détaillé que les précédents, et cette dernière partie de l'exposition n'était pas moins riche en merveilles. C'était vraiment un événement exceptionnel.
      Nouveaux remerciements pour ce commentaire toujours aussi affectueux !
      Gros bisous.

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