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dimanche 20 octobre 2019

Vienne : Eglise Sainte Gertrude, de surprise en surprise


Comme je n'ai encore jamais mis le pied dans cette partie de Vienne, je découvre l'église Sainte Gertrude (Pfarrkirche St. Gertrud). 
Je suis bien entraîné pour repérer les clochers !


Après le clocher, c'est la forme du bâtiment qui attire mon regard. Une énorme bâtisse aux parties diverses, très curieuse. Comme Währing est un quartier peu touristique, ce n'est pas facile de se renseigner sur cette église.


Le clocher est placé au-dessus de l'entrée, modèle courant à Vienne, mais on dirait que deux églises sont accolées. C'est un peu le cas, en fait.


Sur cette gravure des années 1830, on voit une église assez différente. Le clocher a de toute évidence été refait depuis.


L'église actuelle obéit à un plan particulièrement inusité. Je ne sais si l'église d'origine a été divisée en deux parties, auquel cas la partie de droite serait aménagée transversalement, si la partie gauche avait une ancienne fonction et a été transformée, ou si cette dernière est un ajout. Les renseignements péniblement glanés parlent d'une église du XVIIIe siècle, ce qui correspond vraisemblablement à la partie droite.


C'est une église très proprette, bien aménagée avec ses sièges récents (tellement plus confortables que les bancs habituels !), excellemment éclairée. Sans doute la principale église de Währing, qui sert donc pour les offices et les cérémonies religieuses.


Dans cette partie, plusieurs retables me paraissent relever d'un baroque tardif, sans doute XVIIIe ou peut-être début XIXe. J'ai vu un texte parlant de la mort de Saint Joseph, c'est vraisemblablement de celui-ci qu'il s'agit.


Décidément, je vais de surprise en surprise. Cette configuration de deux représentations superposées est vraiment rare. Deux scènes de Jesus, la naissance et la mort, l'alpha et l'oméga en quelque sorte. En haut, une Adoration qui sent nettement son XVIIIe, et en bas, sans doute une Descente de croix aux forts volumes.


Le baroque tournoyant est encore plus présent ici, dans un style plus viennois qu'italien.


Et une autre surprise, avec cette tribune d'orgue évidée pour laisser passer la lumière provenant de la verrière. Une solution rare, pourtant très efficace pour éclairer un peu une nef très sombre.


Sur un ciel en trompe-l'oeil, se détache une Crucifixion sculptée en blanc et or. Là non plus, ce n'est pas courant, et malgré la facture inégale l'ensemble a beaucoup d'allure.


Au centre, on reconnaît la Marie de Mariazell, une statue objet d'un pèlerinage célèbre. Il s'agit forcément d'une copie, mais elle paraît bien ancienne tout de même. Je pense que la ville mariale n'avait pu empêcher (ou avait peut-être même autorisé) la diffusion de répliques.


Des vitres bouchent les deux entrées de la partie la plus grande. Ô surprise (encore !), il s'agit cette fois d'une salle moderne, où l'œil est guidé vers ce mur de vitraux.


Une chose est certaine, ce ne sont pas des vitraux du XVIIIe. Mais j'hésite : fin XIXe (j'en ai vu en Angleterre de ce style) ou XXe siècle ? Facture intéressante en tout cas, avec beaucoup de style. Le travail du fond, une sorte de gloire travaillée, est vraiment rare.


Une série de statues en bois est visible depuis la porte. Magnifique réalisation, expressive et austère. Je pencherais bien pour l'après-guerre, sous toutes réserves.


Vraiment une église très curieuse ! Je suis tout ébaubi d'avoir dû attendre ce voyage-ci, après tant de pérégrinations dans la ville, pour la découvrir.

2 commentaires:

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