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dimanche 20 octobre 2019

Vienne : The Sound of Music (Volksoper)


J'aime beaucoup The Sound of Music, la comédie musicale surtout connue pour son adaptation au cinéma, popularisée en France sous le nom de La Mélodie du Bonheur. Je l'ai vue à Avignon, à Stockholm, à Londres et à New York, mais pas encore à Vienne où cette production se répète depuis 2016.



Le programme de salle, bien fait, rappelle qu'il s'agit d'une histoire vraie, et que la famille von Trapp exista réellement. L'adaptation est une des comédies musicales les plus réussies, avec ses tubes comme My Favorite things, l'alphabet musical, la tyrolienne ou le Cuckoo avec tous les enfants.

La production de Renaud Doucet



La comédie musicale est un domaine qui semble échapper à l'évolution du théâtre. Pas de relecture, pas de suggestion de portes ouvertes sur la réflexion, même dans un sujet sensible comme celui-ci, avec l'intrusion du pouvoir nazi dans la vie d'une famille. On recherche surtout une production habile qui puisse opérer des changements de décor rapides, et l'esthétique réaliste domine invariablement.


Dans cette optique, celle de Renaud Doucet, qui a travaillé plusieurs fois ici, est impeccable, avec un ciel en négatif qui dessine une montagne même dans le couvent pour signaler les aspirations de Maria, un couvent suggéré par un vitrail et un palais marqué par une grande porte et un luxueux escalier.


Bien sûr, l'œuvre est donnée ici en allemand, comme c'est presque toujours le cas ici. Une traduction en anglais est diffusée dans le surtitrage pour les nombreux touristes.


La distribution du jour



Le Volksoper est une maison prolifique, qui donne des ballets, des concerts, des récitals à  thème, des opérettes, des opéras, et donc aussi des comédies musicales. Cette semaine, Man of la Mancha est aussi à l'affiche. La troupe est mise à profit pour assurer les nombreux rôles et le chœur d'enfants fournit les jeunes membres de la famille von Trapp.

Franz Suhrada, Manuela Culka, Nicolaus Hagg et Joseph Luftensteiner se chargent des rôles épisodiques avec beaucoup de professionnalisme.


Georg Wacks et Susanne Litschauer donnent un indéniable relief à Frau Schmidt et à Franz, le personnel de la maison von Trapp.


Trio de luxe pour les religieuses : Manuela Leonhartsberger, Renée Schüttengruber et Ulrike Steinsky, toutes souvent vues dans des œuvres plus exigeantes. Ulrike Steinsky est une des meilleures Rosalinde que j'ai entendues, d'ailleurs.


Les enfants sont épatants. Même la petite Gretel est très professionnelle : texte, jeu, chorégraphie, chant, c'est impressionnant de mise en place. Ils se taillent un énorme succès, vraiment mérité.


Peter Lesiak est un peu jeune pour Max mais il assure avec humour et un brin de dandysme ce rôle de l'ami-organisateur de concerts.


C'est Oliver Liebl qui personnifie Rolf, l'amoureux devenu nazi, avec une jolie voix légère, et Renate Pitscheider qui se charge d'Elsa Schrader, avec une voix au timbre particulier.


Sulie Girardi, une fidèle de la maison, réussit parfaitement Schwester Margarethe, la sœur qui conseille Maria. Belle interprétation de sa chanson à l'acte I.


Je ne connais pas les deux interprètes principaux mais ce sont des habitués de la production, où ils sont distribués depuis 2016 donc. Axel Herrig est un capitaine de tradition, à la voix assez souple pour proposer un registre aigu à la manière d'un ténor de charme.


Barbara Obermeier est une Maria idéale : vivacité, fraîcheur, grâce, et voix bien adaptée à la comédie musicale. Les aigus joliment colorés lui permettent de bien réussir la tyrolienne, ce qui n'est pas toujours le point fort des interprètes du rôle.


Lors des rappels, le chef, Wolfram-Maria Märtig qui dirige avec beaucoup de métier, reste en fosse pour reprendre l'Edelweiss avec toute la troupe (même les figurants chantent pour l'occasion). On sent une ferveur dans la salle, et certains spectateurs le connaissent par chœur et se joignent à l'unisson. Un peu comme un hymne national. C'est vrai que le livret situe l'action en Autriche, mais je suis étonné qu'une œuvre américaine soit ainsi adoptée.




Ulrike Steinsky

Barbara Obermeier

Axel Herrig

Gerog Wacks

Franz Suhrada

Manuela Culka

Manuela Leonhartsberger

Peter Lesiak

Lauren Urquart, qui interprète Liesel, l'aînée des enfants 
C'est une soirée très réussie, dont les spectateurs ressortent avec le sourire. Je comprends le succès de ces représentations, qui remplissent la salle. C'est rare de voir au Volksoper des candidats à la place avec un panneau Suche Karte espérant une revente !

2 commentaires:

  1. The best musical, isn't it ? I'd like so much to watch it on stage!
    Thanks for your fantastic post!
    Annie

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