Paris : Samedi dans le Marais

Ce matin, la vue sur les toits depuis la chambre d'hôtel révèle un temps couvert et pluvieux. Tant pis, il faudra faire avec. Une belle promenade au programme malgré tout !

Je file vers le Marais en empruntant la rue de Turenne. Dans ce quartier historique, les traces du passé ne manquent pas, comme cette spectaculaire fontaine de Joyeuse. Elle tire son nom de l'hôtel particulier disparu, où s'était installé la pension Lepître. Le jeune Balzac y fit ses études et elle aurait été le modèle de la pension Vauquer, dont la description dans Le Père Goriot est un passage particulièrement célèbre. Quant à la fontaine, elle fut érigée en 1847. Le bas-relief d'animaux aquatiques dans l'abside me semble plus réussi que l'enfant à la cruche.

J'ai quelques courses à faire et je m'arrête à plusieurs reprises. Dans le Marais, les boutiques originales ne manquent pas.

Déjeuner : Des gars dans la cuisine

Cette fameuse adresse du Marais gay jouit d'une bonne réputation culinaire.

En entrée, du fenouil à la crème, rehaussé de chorizo. Une agréable entrée pas trop lourde, et le plaisir de déguster du fenouil, un légume rare au restaurant.

Un pavé de bœuf, sauce à l'échalote, purée maison.

Compote de mirabelles surmontée d'un espuma. Un peu trop sucrée, mais un vrai dessert maison.

Une trentaine d'euros avec verre de vin et café, un tarif convenable pour le quartier et une cuisine de marché.

Je poursuis par le haut du Marais, qui se colore de plus en plus.

Cette tour Jean-sans-Peur est le dernier témoignage de l'Hôtel de Bourgogne, notamment réputé pour sa scène au XVIIe siècle. C'est là que s'était installée la fameuse troupe des Comédiens Italiens, que Catherine de Medicis avait fait venir.

Passage sur la toujours élégante Place des Victoires, une des quatre places royales de la capitale (avec celles des Vosges, Vendôme et de la Concorde). Louis XIV y parade toujours sur son cheval. J'attends un moment que le véhicule de service déménage, mais il ne fait pas mine de bouger.

On gagne toujours à lever les yeux dans les villes. Je découvre une spectaculaire verrière que je n'avais jamais remarquée.

J'atteins enfin le Centre Pompidou, dont l'exposition Francis Bacon En toutes lettres est un des événements de la rentrée.

Malgré la couche accumulée sur les vitres, difficile de résister à la tentation d'une des suoerbes vues en hauteur sur la capitale.

Valérie Giovanni au cloître des Billettes

J'escomptais trouver cette église du Marais ouverte, mais seul le cloître accueille des visiteurs à cette heure.

Le cloître est un des rares à être conservé à Paris. Construit en 1427, c'est même le seul médiéval préservé. Son nom provient des frères de la Charité de Notre-Dame, qui occupaient le couvent voisin, également nommé Billettes.

Actuellement, la plasticienne Valérie Giovanni y a installé un curieux dispositif visuel et sonore. Une expérience auditive lorsqu'on se place au centre.

Je poursuis en direction de Bastille. Cette installation de parapluies fait écho à de longues séries, et l'effet de surprise s'est dissipé.

Le mobilier urbain ne cesse de se métamorphoser. Après les poubelles entièrement transparentes, voici une version plus graphique.

Passage sur la ravissante Place du Marché Sainte-Catherine, un des rares points de verdure du Marais. Au XVIIIe siècle, les marchands de poisson s'y étaient installés.

La Fontaine de Jarente fut créée poir répondre aux besoins de ces commerçants. C'est Caron, "maître général des bâtiments du roi", qui l'édifia en 1783.

Un petit jardin protégé offre une vue sur l'arrière de la Place des Vosges.

Je me dépêche ! Ce soir, je vais voir Les Indes Galantes, la nouvelle production de rentrée à l'Opéra Bastille.