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mercredi 31 octobre 2018

Vienne : balade, exposition Faszination Japan au Kunstforum

Promenade dans le centre de Vienne, déjeuner et exposition Faszination Japan au Kunstforum.



Après le temps tempétueux de cette nuit, le ciel est lavé. Quand je sors, le gâble de Maria am Gestade étincelle.


 J'emprunte le pittoresque passage où se cache l'escalier vers Hohe Brücke.


Me voici sur la Judenplatz, une des plus harmonieuses de la vieille ville. A gauche, c'est la brasserie où je vais déjeuner. L'enseigne affiche Bieradies, le ticket la nomme Hoppalas.


 Le Mémorial de la Shoah, œuvre de Rachel Whiteread, suscita quelque réprobation à son inauguration en 2000. Les vagues se sont apaisées et maintenant il fait figure de classique. Les murs représentent des livres dont le dos serait à l'intérieur, empêchant de lire leur titre, d'où le nom de bibliothèque sans nom. C'est une façon évocatrice de rappeler que le nazisme voulait effacer jusqu'à la trace des Juifs. Très différent de celui de Paris mais tout aussi efficace.


 Le bâtiment de la Chancellerie de Bohème est peint en rose. Je sais, l'ombre n'arrange pas ma photo !

Déjeuner à la brasserie Hoppalas Bieradies


Je suis venu ici, il y a quelques années. Une vieille brasserie traditionnelle comme il en reste beaucoup dans le centre ville. Menu du jour, 7,20 € !


Soupe de légumes, onctueuse et goûteuse.


Lasagnes jambon-fromage et salade verte.


Crêpe chocolat et noisettes.
Avec la bière et la crêpe, une affaire de quatorze euros. Qui dit mieux ?


Une cour charmante. La plupart des pâtés de maisons possèdent la leur, mais toutes ne sont pas librement accessibles.


Ca change un peu du baroque ! Beaucoup trouvent cette construction très laide, mais c'est tout de même une tentative audacieuse de créer autre chose.



Une devanture cossue, presque une création à elle toute seule. Il y a, à New York, quasiment la même, avec le même nom !

Exposition Faszination Japan au Kunstforum


Une intéressante exposition sur le japonisme, qui se propose de démontrer comment l'Europe se toqua tout à coup de Japon au XIXe siècle. J'en ai déjà vu plusieurs sur ce thème, mais après mes voyages successifs en terre nippone, je ne pouvais décemment pas ignorer cette exposition à deux rues de mon logement.


C'est logique, la fascination pour l'Orient remonte à loin. Le Moyen-Orient des Mille et une Nuits, la Chine depuis le XVIIe (je pense aux chinoiseries versaillaises et aux nombreux cabinets chinois qui fleurirent partout), et si le Japon était très peu connu car un pays fermé, l'ouverture à l'étranger suite à la mission de l'amiral Perry diffusa soudain produits et oeuvres venus de l'archipel. Je renvoie à mes articles sur Kagoshima et Nagasaki pour plus d'informations.
De magnifiques objets du quotidien, des estampes aux couleurs vives, des soieries précieuses, et bientôt des vêtements exotiques sont vendus en Occident. Tout un art, riche et mystérieux, déboule soudain. C'est la nouvelle folie.
Des artistes comme Van Gogh, Degas et Manet s'intéressent de près à ces représentations inconnues qui leur parviennent et ne tardent pas à intégrer ces éléments dans leurs propres créations. Leur vocabulaire personnel s'enrichit de nouvelles lignes, motifs, et leur palette se modifie au contact de cet art venu d'ailleurs. Les générations suivantes feront de même, des nabis à Toulouse-Lautrec, de Kandinsky à Franz Marc.
A Vienne, on organise en 1873 l'Exposition Universelle, où le Japon est représenté. C'est au tour des artistes locaux, tels que Klimt, de subir cette influence.
Cette japomanie finit par générer une langue nouvelle, émancipée des conventions. Les règles anciennes de la représentation, comme la perspective ou l'espace tridimensionnel généré par les ombres vont voler en éclats. L'influence du Japon artistique débouche sur la peinture moderne du XXe siècle.
Une sélection d'une centaine d'objets et œuvres graphiques est réunie ici pour nourrir cette réflexion. Dans l'impossibilité d'y prendre des photos, je propose une sélection issue du web.

Hokusai, Dame Oiwa

Hokusai, La Grande Vague de Kanagawa

Hokusai, Le Pont aux huit sections

Utamaro, Deux élégantes





Degas, Le Cours de danse

Degas, Musiciens d'orchestre

Gauguin, Fête Gloanec

Kandinsky, Crépuscule

Klimt, Nixen Silberfischer

Lacombe, La Vague violette

Franz Marc, Le Chat blanc

Monet, Le Pont de Waterloo

Orlik, Japonaise sous un saule

Stevens, La Parisienne japonaise

Van Gogh, Coquelicots et papillons

8 commentaires:

  1. Amazing and really inspring! I love the Parisiene japonaise!
    Annie

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    1. Thank you! I don't understand inspring. Is it inspiring?
      But a nice comment, Annie!

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  2. Court mais très fructueux. On constate à vous lire combien les influences étrangères ont toujours enrichi au lieu d'apauvrir.
    Pierre

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  3. J'ai vu une expo de ce genre, je ne me rappelle plus où. C'est une thématique toujours intéressante de montrer une influence.
    Ça ne m'étonne pas que tu te sois replongé dans le Japon !
    Bises
    Michèle

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    1. Je crois qu'il y avait eu une expo á Paris Au Petit Palais, peut-être. Effectivement, c'est toujours riche.
      Bisous

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  4. Tes voyages au Japon ont permis de rendre compte de l’engouement en Europe pour les œuvres japonaises. Excellent article qu’on lit avec intêret et plaisir. Ce musée offre aux visiteurs de magnifiques œuvres qui me sont inconnues. Une belle promenade enrichissante ainsi qu’une agréable ballade dans le centre de Vienne.
    Merci pour ces découvertes.
    Bisous. Mam.

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    1. Que de compliments ! Je rougis. Assorti à la parka, du coup !
      Infiniment merci.
      Gros bisous

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