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mercredi 17 octobre 2018

Paris : Visite de l'exposition Éblouissante Venise au Grand Palais




Première grande expo de la rentrée 2018.



Je pars en métro (ligne 1 de bout en bout, c'est commode) pour retrouver mon amie Michèle au Grand Palais.

Exposition Éblouissante Venise

Visiblement remplir le Grand Palais avec une exposition culturelle reste une gageure. Dans l'année, est prévue une rétrospective autour de Michael Jackson, qui va sans doute faire le plein. De l'offre grand public donc plutôt que des sujets pointus.

Je pense que le choix du titre de l'expo va en ce sens : un titre publicitaire, un rien racoleur, propre à attirer le chaland, véritable amateur d'art ou simple touriste à qui le nom Venise parle un peu.

Pourtant un peu plus de précision n'aurait pas nui, car l'exposition se concentre sur le XVIIIe siècle. Riche période artistique avec de grands noms, certes, mais quasiment plus rien alors de l'activité économique de la Cité des Doges, dont la République se dirige à vitesse de satellite intersidéral vers sa chute.

Il ne faut pas s'attendre non plus à Veronese, les Palma, Titien, Tintoret ou Lotto, peintres des siècles précédents. Les grandes figures de l'exposition se nomment Canaletto, Guardi (pour les vedutistes, on est bien servi) et évidemment les Tiepolo dont le génie éclate à travers de nombreuses toiles. Ils auraient bien mérité une rétrospective à eux tout seuls !
Grâce à mes nombreuses visites à Venise (plus de cinquante) et à des explorations systématiques de ses églises, j'ai eu la chance de me familiariser avec ses peintres et donc j'ai personnellement fait peu de découvertes dans l'exposition. Cependant je présume que Giulia Lama, Pittoni, Grassi, voire même Piazzetta, seront des artistes révélés à beaucoup de visiteurs.

L'aspect négatif de l'exposition me semble un parcours assez déroutant, avec Guardi réparti au début et à la fin de l'exposition sur des thématiques qui ne me semblaient pas si opposées. Un étonnement aussi, quand on évoque le théâtre de marionnettes (pourtant en provenance de la merveilleuse Casa Goldoni) sans citer la figure de Goldoni, roi du théâtre vénitien.

Heureusement beaucoup de points positifs : la belle scénographie de Macha Makeieff, le choix de mêler les arts décoratifs à l'indispensable peinture, une très intéressante partie à l'étage sur la diaspora des artistes vénitiens. Quelques œuvres rarement vues aussi.

 Et surtout, l'exposition ne donne qu'une envie à sa sortie : retourner à Venise !

Luca Carlevarijs, L'entrée de l'ambassadeur de France au Palazzo Ducale

Beaucoup d’œuvres de vedutistes, évidemment, ces peintres spécialistes de la veduta, la vue, qui désigne un tableau présentant un point de vue large avec une certaine profondeur de champ. L'Italie avait exploré jusqu'au tréfonds les possibilités de la peinture religieuse, puis celles du portrait, et ce sont les peintres d'Europe du Nord qui apportèrent, outre la peinture à l'huile, ces nouveaux sujets. La Vue de Delft de Vermeer est réputée le modèle absolu du genre.

L'accession d'une classe moyenne, propriétaire de logements de taille plus réduite, réclamait des petits et moyens formats pour décorer ses intérieurs et ces toiles d'un réalisme confondant étaient parfaites. Elles agrandissaient une pièce aussi bien qu'un miroir.

Carlevarijs est le premier à avoir pratiqué la veduta à Venise. C'est aussi lui qui commença à utiliser la camera oscura, objet qui aurait bien pris place dans l'exposition (le Museo Correr est peut-être réticent à prêter celle de Canaletto mais on aurait pu au moins montrer une réplique).

L'image ne fait évidemment pas partie de l'exposition !

Il s'agissait d'un appareil d'optique qui permettait d'exploiter les rayons lumineux pour tracer un dessin parfait. L'illustration présente une chambre de grande dimension mais on fabriqua rapidement des modèles portatifs. Canaletto utilisa intensivement ce procédé.

Canaletto, L'entrée du Grand Canal avec Santa Maria della Salute

Format inhabituel et grande taille. Sinon, tous les éléments du genre sont là : vue d'un édifice précis, découpage de l'espace en plans, personnages au premier plan, horizon bas (généralement aux 2/3), ciel avec quelques nuages en provenance directe des peintres hollandais.

Canaletto, Le Campo San Vidal et Santa Maria della Carità

Le sujet n'a pas besoin d'être prestigieux, il lui suffit d'être pittoresque. C'est encore une leçon enseignée par les peintres du Nord.

Pietro Longhi, L'audience du Doge Pietro Grimani

Un tableau de Longhi pour évoquer la figure du Doge, ce chef d'état honorifique dénué de pouvoir. La République avait bien ficelé sa constitution (je simplifie un peu) pour éviter népotisme et pouvoir centralisateur.

Francesco Guardi, Le Doge à bord du Bucentaure

Venise, c'était avant tout le pouvoir sur la mer. Elle établit partout en Méditerranée des comptoirs commerciaux et passa des siècles à guerroyer avec les Ottomans pour maintenir son pouvoir. L'arsenal était une formidable machine qui produisait des galères à la chaîne, un modèle d'industrie organisée.

Au XVIIIe, il ne reste plus grand chose de tout cela, mais le Bucentaure, cette embarcation d'apparat, en rappelait le souvenir. Chaque année, le jour de l'Ascension, le Doge y prenait place pour aller jeter un anneau d'or dans la mer, symbole du lien étroit avec la Méditerranée. Fête destinée à en mettre plein les yeux, et à faire croire qu'on existait encore.

Le Bucentaure était un centaure à deux têtes, sculpté sur le bateau. Depuis dix ans on tente péniblement d'en reconstruire un. Les forêts d'Aquitaine sont mise à contribution pour le bois. Aux dernières nouvelles, on en serait à la quille. L'inauguration n'est pas pour demain !

Canaletto, Le Palazzo ducale

La colonne avec le lion de Saint Marc se dresse sur la Piazzetta, devant le merveilleux palais, un énorme bloc mastoc génialement allégé par les arcatures. On ne peut pas faire mieux en matière de symboles.

Canaletto, Le Rio dei Mendicanti

Vue bien plus pittoresque avec ce canal des Mendiants. A droite, un atelier de fabrication de gondoles, tout aussi typique que les cheminées qui se découpent sur le ciel.

Michele Marieschi, Le Retour du Bucentaure à San Marco

Moins connu, Michele Marieschi fut élève de Canaletto. Il débuta comme peintre de décors de théâtre, une bonne école pour se former à la perspective.

Canaletto, Le Grand Canal depuis le Campo San Vio

Le Grand Canal comme le Palais Ducal, des sujets sans cesse remis sur le chevalet.

Antonio Vivaldi, manuscrit de la sonate pour violon RV 19

Une bonne idée d'évoquer le prolifique prêtre roux, auteur bien sûr des Quatre Saisons, mais aussi de plus de huit cents œuvres ! Il prétendait pouvoir composer plus vite qu'un copiste ne pouvait écrire. En tout cas, ce manuscrit de sa main frappe par la précision et la netteté de l'écriture.

Bartolomeo Nazzari, Portrait de Farinelli

Le fameux Farinelli, un des plus grands castrats de l'histoire. Après l'ablation des organes génitaux, ces enfants à la voix charmante devenaient parfois des acrobates de la vocalise. On sait aujourd'hui le nombre effrayant de sacrifiés sur l'autel du succès, de garçonnets morts des suites des opérations douteuses, ce qui contrebalance l'inimaginable succès de ces stars internationales, adulées comme peu de vedettes le furent dans l'histoire. Le public tombait en pâmoison à leur seule présence !

Girolamo il Vecchio, Caricatures d'interprètes de l'époque

Un sacré trait de plume pour cet ancêtre du dessinateur satirique. La caricature est aussi ancienne que la peinture, la tentation de grossir le trait a toujours été un bon moyen de raillerie.

Fauteuil et commode réalisés à Venise, XVIIIe siècle

Voit-on bien, sur ma photo, que le fauteuil est garni d'inclusions en verre de Murano ?

Pietro Longhi, Il concertino

Longhi, cet infatigable journaliste de la vie vénitienne, a dépeint comme personne une société oisive et futile. Est-il bien besoin de faire venir des artistes si tout ce à quoi on s'intéresse, c'est le jeu de cartes ?

Le jeu d'argent faisait fureur à l'époque. Mozart s'y est ruiné toute sa vie durant !

Reliquaire-bénitier orné de verre de Murano

Un bon exemple de la surenchère décorative.

Gianmaria Morlaiter, L'Adoration des Mages

J'ai toujours adoré ces étourdissants bas-reliefs en terre cuite. Morlaiter était un sculpteur virtuose dont on voit encore des statues dans beaucoup d'églises vénitiennes. La fameuse Madonne du Rosaire de San Geremia, c'est lui.

Gianbattista Pittoni, Eliezer et Rebecca

Un Vénitien pur jus, dont on dit qu'il n'a jamais quitté sa ville natale, célèbre pour sa maîtrise du contraste. Cette toile ne me semble pas sa meilleure œuvre (le chameau est sans doute tout droit sorti d'une gravure) mais le Metropolitan Museum présente une belle Suzanne et les Vieillards.

Nicola Grassi, Juda et Tamar

C'est une histoire dans la Bible, Juda marie son fils à Tamar mais son rejeton meurt peu après. Il tente de la refiler à ses autres fils qui refusent cette proposition. Elle finit par se poster sur un chemin où Juda la prend pour une prostituée et s'unit à elle. Elle tombe enceinte. Quand il apprend que sa belle-fille se serait prostituée (mais en ignorant sa responsabilité dans l'affaire), il ordonne qu'elle soit brûlée. C'est visiblement le moment retenu par Grassi, où Juda semble commander qu'elle soit précipitée dans un volcan ! 

Tableau dramatique, avec des gestes théâtraux et un clair obscur qui semble un effet de projecteur.

Giulia Lama, Le martyre de Saint Jean l'Evangéliste

Une peintresse un peu oubliée, comme beaucoup d'artistes femmes. Elle était copine avec Piazzetta quand elle était petite et étudiait avec son papa, Agostino Lama (beaucoup de peintresses étaient "filles de", tout simplement parce que c'étaient les seules à pouvoir accéder à un atelier). Une excellente artiste dont je n'ai longtemps connu que sa belle Crucifixion à San Vitale, qui mériterait un bon coup de projecteur. Je me demande si la scène retenue, avec ces yeux tournés vers le haut, n'est pas le moment où Jean reçoit la vision du Christ de l'Apocalypse.

En tout cas, une composition très maîtrisée avec une légère contre-plongée qui rend le corps monumental, et un clair-obscur aveuglant qui met la chair au premier plan. On sent la présence d'une personnalité artistique qui se manifeste par des choix originaux.

Giambattista Tiepolo, La Montée au Calvaire

Premier artiste de la famille, doué d'un talent fou, un peintre qui me fait parfois penser à Rembrandt malgré une lumière bien plus solaire. Le tableau est composé comme une scène de théâtre : personnages sur une scène inclinée, toile peinte avec les croix.

Giambattista Piazzetta, Judith et Holopherne

Judith dans la tente d'Holopherne pour lui couper le cou, c'est un formidable sujet biblique pour montrer une femme énergique, un moment dramatique, encore l'occasion d'un clair obscur aussi coupant que la lame. Loin de l'extraordinaire réalisation de Caravage et son Holopherne grimaçant, une toile centrée sur un profil d'une ferme assurance.

Gaspare Diziani, Le Triomphe de Flore

Gaspare Diziani, un peintre voyageur qui mourut à Venise, n'est pas mon peintre préféré mais je m'incline devant la maîtrise du dessinateur.

Giambattista Tiepolo, Deux guerriers romains

Quel talent ! Presque une modernité de dessinateur de bande dessinée !

Giambattista Tiepolo, Hommage à Pulcinella

Toujours le même éblouissement avec ce croquis fait en trois coups de plume et deux de pinceau.

Giambattista Tiepolo, Portrait d'Antonio Riccobono

Riccobono, un sacré érudit dont Tiepolo a su restituer l'acuité du regard.

Isabelle de Borchgrave, Robes et lustres en papier

Une touche de modernité (et sans doute la touche Makeieff) avec ces élégantes réalisations de papier.


Evocation de ces divertissements qui faisaient fureur à Venise.

Sebastiano et Marco Ricci, Paysage avec des moines en prière

Ici commence la partie consacrée à la dispersion européenne des artistes vénitiens. C'est pour préparer une visite que j'avais dévoré, dans les années 1990, un gros volume sur Canaletto, et avait découvert qu'il avait passé dix ans en Angleterre où il avait peint intensivement. Et, en continuant à farfouiller, j'avais appris que nombre d'artistes vénitiens (et pas que des peintres) avaient exercé leurs talents à l'étranger.

C'est que toutes les cours d'Europe avaient leur ambassade à Venise, centre de toutes les attractions (je pense que c'était un peu comme si on avait un bureau à Las Vegas de nos jours), où tous rêvaient d'aller. Là-bas, on achetait des souvenirs, et on ramenait verreries et peintures. Et si on pouvait rapporter l'artiste, c'était encore mieux !
Sebastiano Ricci mourut à Venise, mais après avoir voyagé à Paris, à Amsterdam, à Londres...

Marco Ricci, La Répétition d'un opéra

Neveu du précédent, Marco suivit un comte anglais (j'ai oublié son nom, désolé !) à Londres et réalisa des décors pour le Théâtre de Haymarket.

On lui doit beaucoup de tableaux autour de l'opéra. Ici c'est une Baronne qui répète un duo de Scarlatti avec la chanteuse Catherine Tofts. L'Angleterre du XVIIIe était folle d'opéra italien et fit venir toutes les gloires de l'époque, dont l'Allemand Haendel.

Canaletto, Travaux au Pont de Westminster

Canaletto a peint souvent les ponts londoniens durant sa carrière anglaise. C'est un plaisir de pouvoir admirer la qualité de ses dessins.

Rosalba Carriera, Portrait supposé de Watteau

Rosalba Carriera, la reine du pastel, voyagea beaucoup et s'installa à Paris. Portraits croisés d'artistes : Watteau et Carriera firent chacun le portrait de l'autre.

Rosalba Carriera, Autoportrait

Curieuse mise en abyme. Je fais mon portrait qui fait mon portrait. Une manière de prouver ses talents.

Sebastiano Ricci, Venus et Adonis

Ricci, le tonton donc. Une étude pour un plafond, genre très particulier qui demande une maîtrise spécifique de la représentation spatiale.

Sebastiano Ricci, Bethsabée au bain

Un des sujets bibliques qui permettaient un peu d'érotisme, comme Suzanne, une autre baigneuse célèbre.

Giambattista Tiepolo, Portrait au bonnet de fourrure

Quel fabuleux dessinateur, tout de même ! Une œuvre exposée à l'Albertina de Vienne.

Giambattista Tiepolo, Projet d'une décoration pour le Palais Royal de Madrid

Giambattista fut aussi un peintre voyageur, notamment  à Wurzburg en Allemagne et à Madrid où on lui passa commande de fresques et de décorations murales.

Franz Ignaz Günther, Ange en prière

J'ai peut-être raté un panonceau mais je n'ai pas saisi la raison de la présence dans l'exposition de Günther, ce sculpteur de l'Allemagne du Sud. Je ne crois pas qu'il ait jamais mis les pieds à Venise !

A moins que le rapport soit l'adjectif éblouissante, qui me semble bien convenir à cette étonnante sculpture, toute de pureté idéalisée.

Pietro Longhi, L'atelier du portraitiste

Plusieurs Longhi, à nouveau, pour évoquer les plaisirs et les divertissements.

Pietro Longhi, Le Rhinocéros

Je pense que c'est la toile la plus fameuse de l'exposition, cette présentation d'un phénomène de foire jamais vu que vante un bonimenteur. La grande idée, c'est le point de vue et le contraste entre l'animal placide, naturel et les curieux apprêtés et déguisés.

Giandomenico Tiepolo, Etude de chauve-souris

Après Gianbattista, Giandomenico, le fils, et aussi le neveu de Guardi. Tout aussi insolemment doué que son papa, comme en témoignent ces exceptionnelles encres.

Giandomenico Tiepolo, L'Arracheur de dents

Une toile du Louvre bien connue avec son pendant Scène de Carnaval. Un thème flamand qu'on aurait bien vu chez Jan Steen ou Teniers, instantané plein de verve immortalisant le quotidien.

Ce thème fait toujours apprécier les dentistes et les progrès de l'anesthésie !

Giandomenico Tiepolo, Polichinelles et saltimbanques

Superbe fresque provenant d'une des villas vénitiennes de la Brenta, la Villa Zianigo, propriété de la famille Tiepolo. Les Tiepolo représentent fréquemment Pulcinella, ce personnage de la Commedia dell'Arte, comme s'il s'agissait d'un double ironique et grotesque de l'artiste. Un cas très singulier.

Giandomenico Tiepolo, Polichinelle enlevé par un centaure

Giandomenico Tiepolo, Il Mondo Novo

Etonnante représentation d'une lanterne magique, dont un modèle est exposé juste à côté avec l'alternance jour / nuit. Ce thème a littéralement fasciné Tiepolo qui l'a dépeint dans cette toile du Musée des Arts Décoratifs, une autre à la Cà Rezzonico, et surtout dans une vaste fresque de sa Villa Zianigo.

A chaque fois, la même représentation intrigante d'une foule de dos, masquée (pas un visage n'est complètement visible). La vision de voyeurs. Évidemment, on ne voit pas ce qu'ils voient.

Cette problématique du regard renvoie obligatoirement à nous-mêmes, spectateurs d'exposition. Ne sommes-nous pas aussi absorbés que ces personnages-là ? Et le peintre est-il un bateleur qui présente sa lanterne magique ? Je ne développerai pas le thème de cet objet, à l'origine du cinéma, ça nous mènerait trop loin. Et si on se prend à penser au mythe de la caverne platonicienne...

Vue d'optique pour lanterne magique, jour

Vue d'optique pour lanterne magique, nuit

Lanterne magique

Giandomenico Tiepolo, La construction du Cheval de Troie

Une autre époustouflante réussite. Peu importe le sujet, ce qui compte est cette prodigieuse toile en mouvement, où les lignes partent dans tous les sens (plutôt en * si on regarde bien). On peut y voir une métaphore de cette société pré-industrielle.

Giandomenico Tiepolo, La Promenade

Et, à l'opposé, la quiétude d'une promenade rendue avec la délicieuse légèreté d'un trait de plume.

Francesco Guardi, Régate sur le Grand Canal

Sans que j'aie compris pourquoi, voilà le retour de Guardi. L'autre vedutiste célèbre, beau-frère de Gianbattista, facile à différencier de Canaletto malgré des sujets identiques. Une peinture toujours un peu plus sale, plus rapide, "avec du microbe" comme disait un de mes profs d'histoire de l'art. D'ailleurs, ce n'est pas le même soleil qui luit chez les deux peintres !

Francesco Guardi, Place Saint Marc pendant les fêtes de l'Ascension

Bon ! Tout de même une bien agréable exposition. Un voyage à Venise, même par l'esprit, c'est toujours réjouissant.




Sortie de l'expo. Le but, maintenant, c'est de manger. Michèle connaît un petit restaurant italien sympa, c'est parti ! Au passage, je lorgne sur le Théâtre Marigny. Cette fameuse scène parisienne (c'est là qu'on enregistrait Au Théâtre ce soir, un des délices de mon enfance) semble rouverte après des années de travaux.


Sur les murs d'enceinte du Palais de l’Élysée flottent les drapeaux français et coréens. Une prochaine visite d'état ?

Déjeuner : Come Prima !



Voilà le restaurant en question, rue Godot de Mauroy.

Une bonne adresse effectivement, surtout dans le quartier où c'est très difficile à trouver. Accueil vraiment chaleureux, cuisine familiale, sans esbroufe et à tarif d'ami. Pas de filet à la truffe mais franchement, à ce prix-là, on peut difficilement trouver mieux. Et tout est fait maison y compris les desserts !

Caprese (tomate et mozzarella)

Scaloppina alla zingara

La scaloppina al balsamico que j'ai goûtée aussi, du coup, était très bonne également.

Tiramisu della casa

Balade dans les rues de Paris



Traversée de Paris pour regagner sans trop tarder mon hôtel avant la représentation du soir.


Je découvre, dans le quartier de la Michodière où je vais acheter quelques produits japonais, une décoration mauresque.


Ici c'est une grille contemporaine...


Un Flatiron parisien effilé comme une lame.


Suite des félins : après les chats de la veille, un imposant lion. Je lui trouve une tête mi-humaine mi-animale.


Style années 1930 avec ces grandes surfaces rectangulaires.


L'équivalent du cast-iron new-yorkais. Je crois l'avoir déjà photographié et mis sur le blog mais je n'ai pas retrouvé la photo !


La rue Montorgueil est évidemment bourrée, en ce samedi invraisemblablement chaud et ensoleillé.


Détournement de panneaux.



Après les éclairs, les tiramisu, le kouign-amann, la galette des rois, le cheesecake a aussi droit à sa pâtisserie spécialisée.


Dans le Marais, une curieuse statue à un angle. Je penche pour une œuvre contemporaine.


Art pariétal, volontaire.


Et un mur en palimpseste, où le hasard et le temps jouent un rôle non négligeable.


L'Hôtel Lamoignon, siège de la bibliothèque historique de la ville de Paris, abrite actuellement des sculptures autrichiennes.


Je passe logiquement par la Place des Vosges, mon incontournable habituel. Il semble que tous les Parisiens soient dehors à profiter de ces jours d'août en plein octobre.



Bronzette et farniente au programme. Pas le mien. Le temps me manque !



Bon, je ne peux me permettre de trop traîner. Opéra à 18:00. Je m'en voudrais de rater le début des Huguenots !

44 commentaires:

  1. Two posts on the same day ! A great gift for your followers.
    This one is a really cultural post, with your own clever texts. I learn much more with your blog !
    I love Canaletto, my mousepad shows one of his paintings.
    THANK YOU AGAIN !!!!!
    Annie

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    1. My first mousepad showed also a Canaletto's painting !
      Thank you Annie, your review is a sunshine.

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  2. Même si je suis dedans, je n'arrive pas à mettre le commentaire la première. Toujours derrière Speedy Annie !
    C'est bien que tu aies fait l'article, je retrouve plein de choses que tu m'as expliqué. Mais il y en a plein d'autres qui manquent ici ! Tout ce que tu m'as raconté sur les ateliers des peintres, sur les tribunaux, sur les congrégations...
    C'était pas la peine de t'en faire pour tes photos. Je suppose que tu as trié mais elles sont vraiment bien. Je suis très contente de celle de l'ange parce que celle de mon téléphone est vraiment nulle de chez nulle, je l'ai jetée.
    Super article, peut-être un peu pointu pour les néophytes, mais bien meilleur que tout ce qu'on voit comme compte rendu d'expo.
    Et je ne suis pas sure que l'audioguide en apprenne autant que ton article !
    Bises
    Michèle

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    1. Déjà j'ai mis trois heures à monter cet article, alors tu imagines si j'avais tout mis. C'est un blog, pas une encyclopédie de la peinture !
      Je suis toujours en train de doser ce que je mets ou ne mets pas. Si je saoule dès les premières lignes, je vais perdre des lecteurs.
      Et très sincèrement, je pense que je ne saurai arriver au niveau de l'audioguide. Là, ce sont de vrais spécialistes.
      Bisous derechef !

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    2. Et tu avais raison : les photos sont meilleures que je le craignais !

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  3. Superbes tableaux et vos commentaires éclairés pour les apprécier : quelle chance nous avons de bénéficier de ce blog !
    Pierre

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    1. Merci Pierre. Vos messages chaleureux me touchent toujours profondément.

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  4. C'est du lourd, cet article ! Le sujet ne m'interesse pas particulierement mais j'aime bien quand on m'explique les choses. C'est ça qui est super avec votre blog.
    J'attends avec impatience la suite.
    Lucas

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    1. Voilà un commentaire aussi personnel qu'élogieux !
      Un grand merci, Lucas.

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  5. The personal design of your blog is perfect. The paintings seem enlighted on the dark grey background.
    Awesome post !
    Megan

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    1. It is great to read you again, Megan.
      Thanks for this lovely review !

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  6. Pour reprendre le titre de l'expo, éblouissant article !
    Damiano

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    1. Merci Damiano pour votre fidélité et ce chaleureux commentaire !

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  7. des tablau manifique avec des explicassion interresante votre article ma baucopu plue jaimerer baucpou allee a venis
    ldyia

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    1. Merci Lydia pour votre chaleureux commentaire J'espère que vous aurez l'occasion d'y aller !

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  8. PASSIONNANT ! Merci Fred ! Les Canaletto sont de pures merveilles... Une bien belle expo ... Et Vivaldi... Et Farinelli... Et les peintres femmes... Je veux absolument aller au Grand Palais ! Françoise P

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    1. Quel talent Françoise ! Tu deviens la reine des commentaires. Il faut que tu ailles voir cette exposition, tu te régaleras !

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  9. Magnifique article, à tous points de vue. Merci pour vos riches textes d'accompagnement. C'est exceptionnel sur le web.
    Félicitations.
    Karl

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    1. C'est un commentaire très élogieux ! Merci infiniment Karl.

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  10. Juda et Tamar, mais qui sont ces gens ? Juda comme le judaïsme ? Vous pourriez éclairer ma lanterne ?
    Christiane

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    1. Une suggestion pertinente, Christiane ! J'ai mis à jour l'article en ajoutant un petit résumé au-dessous du tableau.

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  11. Splendide article. Des tableaux somptueux, Farinelli, Vivaldi, vos commentaires passionnants. Et votre design qui met tout en valeur ! Compliments.
    Robert

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  12. Marvelous! High quality post, magnificent paintings, clever texts...
    A pure gem.
    Ally

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  13. J'ai beaucoup aimé le contraste entre les œuvres classiques de l'expo et l'art contemporain de la fin. Votre photo du palimpseste apparemment dû au hasard est magnifique !
    Céline

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    1. Merci beaucoup Céline. Le hasard est parfois artiste...

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  14. Magnificent Venice! Thanks for your greatest post, with lovely paintings and clever texts!
    Jani

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  15. Très intéressante visite guidée ! Merci pour ce bel article.
    Viviane

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  16. Merci d'avoir fait cet article pour moi ! JR

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    1. A vrai dire je le destine à tout le monde mais je suis enchanté qu'il corresponde à votre attente.

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  17. Great post! Awesome guided tour.
    Jay

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  18. Aussi séduisant qu'enrichissant.
    Michel

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  19. On a vu de magnifiques expositions au Grand Palais, mais il semble que l’avenir ne nous réserve pas le même plaisir. Heureusement que tu commentes les photos, la vie et les difficultés des peintres.
    Tu connais très bien Venise, ainsi tes connaissances rendent le blog riche et agréable à lire, et j’en profite largement.
    Bisous. Mam.

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    1. Oh non alors, la prochaine expo ne me tente pas du tout ! Mais celle-ci était vraiment très plaisante. Grand merci pour tous ces compliments !
      Gros bisous

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    2. Un grand merci pour ce magnifique article.
      Des œuvres superbes avec de passionnants commentaires ! Un travail de qualité remarquable.

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    3. Merci, cher Anonyme pour ce chaleureux commentaire !

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