Je reviens au Volksoper pour une deuxième œuvre rare. Après
Zar und Zimmermann, je vais assister pour la première fois à une représentation de
Gasparone de Millöcker.
Millöcker est un compositeur qui a fourni beaucoup d'opérettes à la fin du XIXe siècle.
Gasparone est l'histoire d'un bandit masqué, plus proche de Fra Diavolo que de Zorro.
A Trapani, en Sicile, le maire détourne de l'argent pendant qu'on se livre à de la contrebande, et il utilise l'image de Gasparone, un mystérieux bandit qui commet ses méfaits sous un masque, pour accroître son butin. Il cherche à marier son fils à la riche comtesse Carlotta, mais celle-ci tombe amoureuse de Gasparone. L'histoire se double d'une autre intrigue amoureuse entre une volcanique Espagnole, Sora, et Benozzo, un contrebandier. Finalement on découvre que Gasparone est un policier venu découvrir la vérité sur les agissements du maire.
Millöcker a composé une musique tout à fait délicieuse, typique de l'opérette viennoise, pleine de couleurs, avec des airs plaisants et les valses obligées, de belle facture.
La production d'Olivier Tambosi
Comme toujours, c'est une production très soignée que propose le
Volksoper. Tambosi utilise une tournette vallonnée pour des changements de décor nombreux, en créant une Sicile de pacotille avec de nombreux effets comiques. Les numéros dansés sont extrêmement bien réglés, en particulier le duo Sora-Benozzo qui met à profit les talents chorégraphiques des deux interprètes (qui y remportent le plus gros succès de la soirée).
L'utilisation de couleurs vives n'est pas étrangère au succès d'un spectacle très visuel, drôle sans aucune vulgarité.
La distribution
Andreas Schüller, un fidèle de la maison, dirige avec beaucoup de professionnalisme et de souplesse les chœurs et orchestre du Volksoper. A chaque fois, je me répète que c'est vraiment le lieu idéal pour entendre cette musique.
La distribution puise dans le riche vivier de la troupe.
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Franz Suhrada, Daniel Ohlenschlager, Josef Luftensteiner, Gernot Kranner |
Les quatre seconds couteaux, Franz Suhrada, Daniel Ohlenschlager, Josef Luftensteiner et Gernot Kranner, campent des silhouettes caricaturales de maffieux siciliens.
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Daniel Ohlenschlager, Christian Graf |
Christian Graf, Luigi, a en outre été doté d'un copieux texte parlé de bonimenteur tout au long du spectacle. Un bon comédien plein de verve.
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Johanna Arrouas, Marco di Sapia, David Sitka |
David Sitka compose un ridicule Sindulfo, le fils du maire, tandis que Johanna Arrouas est parfaite en Sora, voix idéale pour le rôle, jeu convaincant et maîtrise de la chorégraphie. Son mari, Benozzo, c'est Marco di Sapia, que je connais depuis bien longtemps, bien avant qu'il entre dans la troupe du
Volksoper. Toujours impeccable dans ces rôles très exigeants.
Gerhard Ernst est un vieux troupier de la maison, et il maîtrise jusqu'au bout des ongles ces rôles caractéristiques de l'opérette viennoise. Outre des dons de comédien consommés, il exploite au maximum une voix qui n'est plus jeune pour chanter avec beaucoup de nostalgie et de sensibilité son air de l'acte II, où le vieux maire regrette les femmes qu'il n'a pas embrassées.
Mara Mastalir, Carlotta, me semble moins en forme que dans
Zar und Zimmermann, la semaine dernière. Malgré le piquant de son incarnation, je ne peux m'empêcher de noter des aigus acides et un peu bas.
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Mara Mastalir, Günter Haumer, Johanna Arrouas |
Günter Haumer a beaucoup de classe en Gasparone, et sa voix de baryton joliment colorée ne demande qu' à s'épanouir pour acquérir davantage de projection.
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Mara Mastalir, Günter Haumer, Johanna Arrouas |
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David Sitka |
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Johanna Arrouas |
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Gerhard Ernst |
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Gernot Kranner |
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avec Marco Di Sapia |
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Daniel Ohlenschlager |
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Günter Haumer |
Retour dans la ville illuminée
What a nice show! I would have been there. Thank you, it' a great pleasure
RépondreSupprimerYou made a high quality job with these posts.
Annie
Great! Thanks Annie.
SupprimerJe regarde le concert du Nouvel An chaque année et j'y repense avec votre opérette viennoise. Millocker n'est donc pas un inconnu. Un très joyeux spectacle apparemment. Vous avez fourni un énorme travail avec cette remarquable série d'articles !
RépondreSupprimerPierre
Un gros boulot effectivement ! Merci Pierre.
SupprimerCa avait l'air sympa. Je crois que ça m'aurait plu ! Mais aucune chance que ce soit donné à Paris !
RépondreSupprimerPeu probable en effet. Je n'ai rien vu de Milocker programmé en France depuis vingt ans.
SupprimerOh que j'aimerais voir ça à Paris ! Ton article très détaillé met l'eau à la bouche !
RépondreSupprimerBises
Michèle
Malheureusement les chances sont très très faibles. L'opérette viennoise, en France, c'est la Chauve-Souris et la Veuve Joyeuse ! Et pas tous les jours, encore.
SupprimerMerci Michèle
Bisous
Nice post! A gem of viennese operetta!
RépondreSupprimerThanks
Dieter
Vielen Dank, Dieter!
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