Visite de trois églises emblématiques de Vienne : Maria am Gestade, celle des Dominicains et celle des Jésuites.
Aujourd'hui, il me faut être à l'Opéra à seize heures. Difficile de prévoir une grande exposition aujourd'hui, surtout que ce matin a été studieux (copies à corriger et article à pondre). Je décide de poursuivre ma remise à jour approfondie des églises viennoises. Puisque je loge quasiment au pied des escaliers qui y conduisent, autant commencer par l'église de Marie sur les berges, autrement dit :
Eglise très singulière avec son plan étroit et subitement élargi, mais la plus belle réalisation gothique de la ville.
Les portails sentent bien un peu la réfaction du XIXe siècle, mais même néo-, la sculpture gothique a toujours de l'allure.
A l'origine, un lieu de recueillement pour les mariniers, devenu une chapelle romane au XIIe siècle, avant d'être reconstruite en style gothique au milieu du XIVe siècle.
Le portail latéral sent lui aussi la rénovation néo-gothique.
Mais pour l'essentiel, c'est un édifice de Michael, l'architecte de la cathédrale (Stephansdom).
L'étroitesse frappe d'emblée, ainsi que les grandes statues qui décorent les piliers.
Une sorte de poutre de chœur divise la nef en deux, telle une clôture symbolique.
L'orgue actuel est une réalisation du début du XXe siècle.
On constate aisément la division en deux parties, avec l'élargissement d'un côté. C'est évidemment le chœur qui bénéficie de la plus large.
Clefs de voûte, sans surprise.
Plus inhabituelle, cette inscription sur un arc qui signale la consécration de l'église.
Série de saints variés ; les papes, les évêques avec crosse et mitre sont toujours difficiles à identifier, heureusement Saint Laurent a son grill qui le rend plus reconnaissable.
Saint Georges, lui aussi, c'est facile : armure + dragon. Même si celui-ci est dû à une traduction fantaisiste !
Un des autels est richement décoré, avec de généreuses touches d'or.
Au centre, une copie de l'icône de Maria Auxilium, dont l'original se trouve à Rome, dans l'église de la Congrégation des Rédemptoristes, dont dépend celle-ci.
Une châsse renferme les restes de Saint Clément, le patron de la ville, un Rédemptoriste comme il se doit.
Aucune information sur ce tableau coloré qui semble provenir d'Europe du Nord. Vierge à l'enfant et saints, et en prime, au premier plan, sans doute un moine rattaché à l'église. Pas un rédemptoriste, l'ordre date du XVIIIe et ce tableau semble bien plus ancien.
Le retable en bois sculpté et peint a de l'allure. Cependant les scènes de la prédelle sont d'un style douteux ; je me demande même si elles ne dateraient pas du début du XXe siècle !
Ce n'est pas si courant : la chaire n'a pas d'accès direct depuis la nef mais s'enfonce dans le mur.
Le chœur lumineux me paraît assez complexe.
Deux peintures sur panneau, visiblement du XVe siècle, représentent une Annonciation, avec une Vierge à la robe théâtralement disposée en plis cassés, et un Couronnement de la Vierge. Scènes attendues dans une église mariale.
Elle n'a apparemment pas changé de robe ! Mais que fabrique cet ange qui farfouille dans les plis ? J'espère qu'il se contente de rectifier leur arrangement !
Le crucifix pourrait bien être aussi du XVe siècle.
Les vitraux colorés sont d'époque !
Encore fermée, cette chapelle du Sauveur !
Mais on peut toujours admirer le portail Renaissance, avec ses symboles bien peu religieux.
Tambour de bataille, écussons, arcs, carquois. C'est le vocabulaire militaire qui est figuré ici.
L'épée brille. Encore une représentation plus guerrière que religieuse.
La vieille ville de Vienne dissimule des lacis de ruelles, authentiques vestiges du plan médiéval.
Aujourd'hui, c'est la fête nationale, donc beaucoup de commerces et de restaurants sont fermés. Je trouve ouvert (et très actif !) ce Café Engländer, où je n'ai plus mangé depuis de longues années, et dont j'ai conservé un excellent souvenir.
Pour une quinzaine d'euros, vingt et quelques avec la bière, j'ai droit à une succulente soupe à la courge Hokkaido et aux graines de courge torréfiées.
Le Tafelspitz, authentique spécialité viennoise, était le plat préféré de l'empereur Franz-Joseph, qui en mangeait tous les jours, paraît-il. Un cousin du pot-au-feu, avec du raifort frais râpé qui pique bien ! Outre les pommes de terre, ici ce sont des haricots verts à la crème qui l'accompagnent, avec des carottes jaunes et oranges.
Un autre dessert 100 % autrichien, la quenelle de poudre de noisettes avec des prunes chaudes à la poêle. J'adore ça !
Je me suis régalé, encore une fois.
Très célèbre réalisation baroque, cette église des Dominicains fut construite dans les années 1630 pour remplacer celle qui avait beaucoup souffert du siège des Turcs. Si la façade (inspirée par celle de Santa Maria Novella à Florence) n'est pas très chargée, c'est sans doute pour créer la surprise avec un intérieur hyper-rempli. Aucun espace n'est laissé libre !
Dès l'entrée on est saisi. Et encore, c'est le meilleur moment, quand la nef est assez lumineuse.
Tout, absolument tout, est ornementé. Pas un pilier sans ses stucs, pas une grille sans ses ors.
Les peintures de Rauchmüller sur la voûte sont encadrées dans la même ornementation profuse.
Les peintures d'autel, dans les chapelles, sont d'assez bonne facture, mais on les remarque à peine tant l'œil est attiré par cette foule de détails.
Comme à la Salvatorkapelle, les symboles ne sont pas toujours religieux. Cette tête au-dessus de la porte, c'est plutôt un guerrier avec un casque d'apparat.
L'encensoir dégage une épaisse fumée.
Et même des anges trompettent à tout va, apparemment en apesanteur !
Le bas de la chaire est un peu plus sobre. Quant à son toit...
L'autel massif est finalement moins décoré, on a sans doute jugé que les veines du marbre constituaient une décoration suffisante.
En inspectant les peintures en détail, je remarque celle-ci, dans l'arcature d'une chapelle. Ces anges aux vêtements tourbillonnants ont une bouille Belle Epoque… La Vision de Saint Dominique, sans doute.
Le monument funéraire de Jean de Roëttiers, indique l'inscription au-dessous, mort à cinquante et un ans en 1734. Deux écussons mais aussi une lyre. Un parent des médailleurs français du même nom ?
Une centaine de mètres, en passant par un passage aux joyeux personnages, et hop ! C'est l'église suivante.
Les premiers Jésuites arrivèrent à Vienne au milieu du XVIe siècle. Parmi les premiers pédagogues de l'histoire, ils étaient fort réputés pour la qualité de leur enseignement, et le roi Ferdinand I les avait mandés pour fonder un collège. Il fallut attendre soixante et dix ans avant de voir cette église édifiée pour leur permettre d'en avoir une rien qu'à eux.
La Contre-Réforme bat son plein. Pour contrer le protestantisme et son austérité, on décide d'en mettre plein la vue avec des églises qui assurent le spectacle. Le modèle officiel est le Gesù à Rome, le chef-d'œuvre du genre. On en retrouve ici plusieurs éléments, particulièrement les trompe-l'œil du plafond (une voûte assez plate), et plus précisément cette fausse coupole.
On a fait venir un jésuite peintre, Andrea del Pozzo, qui est chargé de toutes les peintures de l'église. Evidemment son atelier est largement mis à contribution.
Ce n'est pas un peintre de huitième zone. La fraîcheur des coloris, la qualité des matières, le soin des perspectives, la précision des trompe-l'œil, tout cela signale un maître à l'œuvre.
On n'a pas fait dans la sobriété : sculptures et marquèteries ornementent généreusement les sièges.
Vue du dessous, on remarque ces précieuses marquèteries de nacre, à un endroit où normalement peu de regards se portent...
Et pourtant, l'effet n'est pas le même qu'aux Dominicains. Le fait d'avoir retenu une grande quantité de marbre, simplement mouluré ou torsadé, laisse plus de repos à l'œil.
De massives colonnes salomoniques flanquent l'entrée de chaque chapelle.
On a retenu la serpentine pour les chapelles plus proches du chœur.
Chaque chapelle est ajourée pour apercevoir un trompe-l'œil, toujours destiné à accroître l'impression d'élévation.
Le maître-autel et la voûte de l'abside célèbrent le Couronnement de la Vierge. Andrea del Pozzo s'est fendu d'une composition virtuose pour l'occasion. Il ne faut pas oublier qu'on fête alors la victoire de la foi catholique, mais à travers elle, celle des Habsburg sur les Protestants et les Ottomans.
Le programme des représentations réserve quelques surprises. L'ange Gabriel survole légèrement la maison de Lorette, bien identifiable en bas à gauche.
La première travée, lorsqu'on entre, illustre la chute des démons vaincus par des anges en pleine action.
Un Christ sauveur brandit fièrement un drapeau ; ce sont les couleurs du drapeau autrichien actuel ! Bon d'accord, celui-ci est rayé au lieu d'être croisé...
Une scène peu banale : Cunégonde, la femme de l'empereur Henri II (le Boiteux), aurait été calomniée par de vils comploteurs (sans doute parce que le couple avait de sérieux problèmes de fertilité). Cette pieuse dame aurait alors décidé de se soumettre à l'épreuve du feu. Elle aurait ainsi marché pieds nus sur douze socs de charrue chauffés à blanc pour prouver son innocence. Son mari l'aurait prié d'arrêter, mais non, elle tenait à aller jusqu'au bout. Son magnifique tombeau sculpté se trouve dans la non moins splendide cathédrale de Bamberg, en Allemagne.
En tout cas, c'est une scène rare, destinée évidemment à montrer la puissance de la foi.
Voilà une scène qui me rappelle des souvenirs : le martyre des Jésuites au Japon ! J'ai visité Kagoshima, la ville où François-Xavier débarqua, comme Nagasaki, lieu de leurs malheurs.
Une Sainte Barbe (=Barbara) avec son symbole derrière, la tour à trois fenêtres où l'aurait enfermée son méchant papa pour la punir de son refus du mariage.
Opulents reliquaires disséminés çà et là.
On croirait un cygne ! Je pense qu'il s'agit pourtant d'un pélican, symbole chrétien ; on croyait autrefois que cet oiseau s'ouvrait la poitrine pour nourrir ses petits !
Une dernière peinture : la construction de l'abbaye de Klosterneuburg, une merveille proche de Vienne, qui produit aujourd'hui encore de superbes vins.
Finalement, cette église m'a vraiment intéressé, beaucoup plus que dans mes souvenirs.
Un angelot courageux à l'assaut du monstre des mers !
Mosaïque colorée dans Kärtnertorstrasse, une des principales grandes rues commerçantes de la vieille ville.
Voici l'heure de partir à l'opéra, déjà !
Quelques photos, puisqu'on m'en a demandé.
Quand on est pile sous le porche, la façade se reflète dans le banal immeuble d'en face.
A l'entracte, je grimpe sur la terrasse pour cette vue depuis les sommets. Nocturne, en prime !
Automobile, version Mondrian ! |
Aujourd'hui, il me faut être à l'Opéra à seize heures. Difficile de prévoir une grande exposition aujourd'hui, surtout que ce matin a été studieux (copies à corriger et article à pondre). Je décide de poursuivre ma remise à jour approfondie des églises viennoises. Puisque je loge quasiment au pied des escaliers qui y conduisent, autant commencer par l'église de Marie sur les berges, autrement dit :
L'église Maria am Gestade
Eglise très singulière avec son plan étroit et subitement élargi, mais la plus belle réalisation gothique de la ville.
L'extérieur
Les portails sentent bien un peu la réfaction du XIXe siècle, mais même néo-, la sculpture gothique a toujours de l'allure.
A l'origine, un lieu de recueillement pour les mariniers, devenu une chapelle romane au XIIe siècle, avant d'être reconstruite en style gothique au milieu du XIVe siècle.
Le portail latéral sent lui aussi la rénovation néo-gothique.
Mais pour l'essentiel, c'est un édifice de Michael, l'architecte de la cathédrale (Stephansdom).
L'intérieur
L'étroitesse frappe d'emblée, ainsi que les grandes statues qui décorent les piliers.
Une sorte de poutre de chœur divise la nef en deux, telle une clôture symbolique.
L'orgue actuel est une réalisation du début du XXe siècle.
On constate aisément la division en deux parties, avec l'élargissement d'un côté. C'est évidemment le chœur qui bénéficie de la plus large.
Clefs de voûte, sans surprise.
Plus inhabituelle, cette inscription sur un arc qui signale la consécration de l'église.
Série de saints variés ; les papes, les évêques avec crosse et mitre sont toujours difficiles à identifier, heureusement Saint Laurent a son grill qui le rend plus reconnaissable.
Saint Georges, lui aussi, c'est facile : armure + dragon. Même si celui-ci est dû à une traduction fantaisiste !
Un des autels est richement décoré, avec de généreuses touches d'or.
Au centre, une copie de l'icône de Maria Auxilium, dont l'original se trouve à Rome, dans l'église de la Congrégation des Rédemptoristes, dont dépend celle-ci.
Une châsse renferme les restes de Saint Clément, le patron de la ville, un Rédemptoriste comme il se doit.
Aucune information sur ce tableau coloré qui semble provenir d'Europe du Nord. Vierge à l'enfant et saints, et en prime, au premier plan, sans doute un moine rattaché à l'église. Pas un rédemptoriste, l'ordre date du XVIIIe et ce tableau semble bien plus ancien.
Le retable en bois sculpté et peint a de l'allure. Cependant les scènes de la prédelle sont d'un style douteux ; je me demande même si elles ne dateraient pas du début du XXe siècle !
Ce n'est pas si courant : la chaire n'a pas d'accès direct depuis la nef mais s'enfonce dans le mur.
Le chœur lumineux me paraît assez complexe.
Deux peintures sur panneau, visiblement du XVe siècle, représentent une Annonciation, avec une Vierge à la robe théâtralement disposée en plis cassés, et un Couronnement de la Vierge. Scènes attendues dans une église mariale.
Elle n'a apparemment pas changé de robe ! Mais que fabrique cet ange qui farfouille dans les plis ? J'espère qu'il se contente de rectifier leur arrangement !
Le crucifix pourrait bien être aussi du XVe siècle.
Les vitraux colorés sont d'époque !
La Salvatorkapelle
Encore fermée, cette chapelle du Sauveur !
Mais on peut toujours admirer le portail Renaissance, avec ses symboles bien peu religieux.
Tambour de bataille, écussons, arcs, carquois. C'est le vocabulaire militaire qui est figuré ici.
L'épée brille. Encore une représentation plus guerrière que religieuse.
La vieille ville de Vienne dissimule des lacis de ruelles, authentiques vestiges du plan médiéval.
Déjeuner au Café Engländer
Aujourd'hui, c'est la fête nationale, donc beaucoup de commerces et de restaurants sont fermés. Je trouve ouvert (et très actif !) ce Café Engländer, où je n'ai plus mangé depuis de longues années, et dont j'ai conservé un excellent souvenir.
Je ne m'attendais pas à un menu du jour, et pourtant, en voici un ; un peu plus onéreux que d'habitude, mais, que diable ! c'est fête !
Pour une quinzaine d'euros, vingt et quelques avec la bière, j'ai droit à une succulente soupe à la courge Hokkaido et aux graines de courge torréfiées.
Le Tafelspitz, authentique spécialité viennoise, était le plat préféré de l'empereur Franz-Joseph, qui en mangeait tous les jours, paraît-il. Un cousin du pot-au-feu, avec du raifort frais râpé qui pique bien ! Outre les pommes de terre, ici ce sont des haricots verts à la crème qui l'accompagnent, avec des carottes jaunes et oranges.
Un autre dessert 100 % autrichien, la quenelle de poudre de noisettes avec des prunes chaudes à la poêle. J'adore ça !
Je me suis régalé, encore une fois.
L'église des Dominicains (Dominikanerkirche)
Très célèbre réalisation baroque, cette église des Dominicains fut construite dans les années 1630 pour remplacer celle qui avait beaucoup souffert du siège des Turcs. Si la façade (inspirée par celle de Santa Maria Novella à Florence) n'est pas très chargée, c'est sans doute pour créer la surprise avec un intérieur hyper-rempli. Aucun espace n'est laissé libre !
Dès l'entrée on est saisi. Et encore, c'est le meilleur moment, quand la nef est assez lumineuse.
Tout, absolument tout, est ornementé. Pas un pilier sans ses stucs, pas une grille sans ses ors.
Les peintures de Rauchmüller sur la voûte sont encadrées dans la même ornementation profuse.
Les peintures d'autel, dans les chapelles, sont d'assez bonne facture, mais on les remarque à peine tant l'œil est attiré par cette foule de détails.
Comme à la Salvatorkapelle, les symboles ne sont pas toujours religieux. Cette tête au-dessus de la porte, c'est plutôt un guerrier avec un casque d'apparat.
L'encensoir dégage une épaisse fumée.
Et même des anges trompettent à tout va, apparemment en apesanteur !
Le bas de la chaire est un peu plus sobre. Quant à son toit...
L'autel massif est finalement moins décoré, on a sans doute jugé que les veines du marbre constituaient une décoration suffisante.
En inspectant les peintures en détail, je remarque celle-ci, dans l'arcature d'une chapelle. Ces anges aux vêtements tourbillonnants ont une bouille Belle Epoque… La Vision de Saint Dominique, sans doute.
Le monument funéraire de Jean de Roëttiers, indique l'inscription au-dessous, mort à cinquante et un ans en 1734. Deux écussons mais aussi une lyre. Un parent des médailleurs français du même nom ?
Une centaine de mètres, en passant par un passage aux joyeux personnages, et hop ! C'est l'église suivante.
L'église des Jésuites (Jesuitenkirche)
Les premiers Jésuites arrivèrent à Vienne au milieu du XVIe siècle. Parmi les premiers pédagogues de l'histoire, ils étaient fort réputés pour la qualité de leur enseignement, et le roi Ferdinand I les avait mandés pour fonder un collège. Il fallut attendre soixante et dix ans avant de voir cette église édifiée pour leur permettre d'en avoir une rien qu'à eux.
La Contre-Réforme bat son plein. Pour contrer le protestantisme et son austérité, on décide d'en mettre plein la vue avec des églises qui assurent le spectacle. Le modèle officiel est le Gesù à Rome, le chef-d'œuvre du genre. On en retrouve ici plusieurs éléments, particulièrement les trompe-l'œil du plafond (une voûte assez plate), et plus précisément cette fausse coupole.
On a fait venir un jésuite peintre, Andrea del Pozzo, qui est chargé de toutes les peintures de l'église. Evidemment son atelier est largement mis à contribution.
Au pied de la fausse coupole, la Foi savoure son triomphe.
Ce n'est pas un peintre de huitième zone. La fraîcheur des coloris, la qualité des matières, le soin des perspectives, la précision des trompe-l'œil, tout cela signale un maître à l'œuvre.
On n'a pas fait dans la sobriété : sculptures et marquèteries ornementent généreusement les sièges.
Et la chaire, avec ses ors éblouissants et ses guirlandes virevoltantes, est bien plus délirante que la précédente.
Vue du dessous, on remarque ces précieuses marquèteries de nacre, à un endroit où normalement peu de regards se portent...
De massives colonnes salomoniques flanquent l'entrée de chaque chapelle.
On a retenu la serpentine pour les chapelles plus proches du chœur.
Chaque chapelle est ajourée pour apercevoir un trompe-l'œil, toujours destiné à accroître l'impression d'élévation.
Le maître-autel et la voûte de l'abside célèbrent le Couronnement de la Vierge. Andrea del Pozzo s'est fendu d'une composition virtuose pour l'occasion. Il ne faut pas oublier qu'on fête alors la victoire de la foi catholique, mais à travers elle, celle des Habsburg sur les Protestants et les Ottomans.
Le programme des représentations réserve quelques surprises. L'ange Gabriel survole légèrement la maison de Lorette, bien identifiable en bas à gauche.
La première travée, lorsqu'on entre, illustre la chute des démons vaincus par des anges en pleine action.
Un Christ sauveur brandit fièrement un drapeau ; ce sont les couleurs du drapeau autrichien actuel ! Bon d'accord, celui-ci est rayé au lieu d'être croisé...
Une scène peu banale : Cunégonde, la femme de l'empereur Henri II (le Boiteux), aurait été calomniée par de vils comploteurs (sans doute parce que le couple avait de sérieux problèmes de fertilité). Cette pieuse dame aurait alors décidé de se soumettre à l'épreuve du feu. Elle aurait ainsi marché pieds nus sur douze socs de charrue chauffés à blanc pour prouver son innocence. Son mari l'aurait prié d'arrêter, mais non, elle tenait à aller jusqu'au bout. Son magnifique tombeau sculpté se trouve dans la non moins splendide cathédrale de Bamberg, en Allemagne.
En tout cas, c'est une scène rare, destinée évidemment à montrer la puissance de la foi.
Voilà une scène qui me rappelle des souvenirs : le martyre des Jésuites au Japon ! J'ai visité Kagoshima, la ville où François-Xavier débarqua, comme Nagasaki, lieu de leurs malheurs.
Une Sainte Barbe (=Barbara) avec son symbole derrière, la tour à trois fenêtres où l'aurait enfermée son méchant papa pour la punir de son refus du mariage.
Opulents reliquaires disséminés çà et là.
On croirait un cygne ! Je pense qu'il s'agit pourtant d'un pélican, symbole chrétien ; on croyait autrefois que cet oiseau s'ouvrait la poitrine pour nourrir ses petits !
Une dernière peinture : la construction de l'abbaye de Klosterneuburg, une merveille proche de Vienne, qui produit aujourd'hui encore de superbes vins.
Finalement, cette église m'a vraiment intéressé, beaucoup plus que dans mes souvenirs.
Un angelot courageux à l'assaut du monstre des mers !
Mosaïque colorée dans Kärtnertorstrasse, une des principales grandes rues commerçantes de la vieille ville.
Wiener Staatsoper (Opéra d'état de Vienne)
Voici l'heure de partir à l'opéra, déjà !
Quelques photos, puisqu'on m'en a demandé.
Quand on est pile sous le porche, la façade se reflète dans le banal immeuble d'en face.
A l'entracte, je grimpe sur la terrasse pour cette vue depuis les sommets. Nocturne, en prime !
Pour le détail de la représentation (Les Troyens), il faut attendre l'article suivant !
Marvellous churches ! A wonderful guided tour again. Still a great pleasure. I learn everyday with you !
RépondreSupprimerAnnie
Thank you very much, Annie !
SupprimerJ'ai appris énormément en suivant votre visite. Cunégonde, je n'en avais jamais entendu parler. Ca semble être un personnage historique.
RépondreSupprimerLes églises visitées sont toutes magnifiques, même la plus chargée !
Merci pour vos toujours passionnants textes.
Pierre
Merci Pierre, pour vos commentaires toujours chaleureux qui témoignent d'une lecture méticuleuse. Félicitations !
SupprimerGreat churches ! Magnificent display of gold and marbles… You give us a great guided tour.
RépondreSupprimerJay
Thank you, Jay, it is a very nice comment.
SupprimerToujours passionnant de visiter en ton érudite compagnie. J'ai lâché la lecture du blog juste un moment et il y a plein de nouveaux articles ! Quel forçat de travail !
RépondreSupprimerBises
Michèle
Que de beaux compliments ! Merci, Michèle!
SupprimerA great pleasure to visit Vienna with your top quality posts
RépondreSupprimerRuth
Wow, a great comment Thanks a lot, Ruth.
SupprimerA Vienne les églises sont nombreuses. Chacune cherche à montrer le plus bel autel, les plus nombreuses richesses… mais difficile de discerner la plus belle. La décoration est toujours un peu écrasante, cependant de magnifiques vitraux d’époque allègent l’ensemble.
RépondreSupprimerQue d’érudition pour ne pas se perdre dans toutes ces églises. C'est vraiment un article très documenté.
Bravo, Bisous. Mam
Magnificent guided tour of wonderful churches!
RépondreSupprimerGrand
Thank you for your kind message, Grand !
SupprimerPost of many wonders !
RépondreSupprimerSimply amazing.
Jia
Thanks Jia for this awesome message!
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