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dimanche 14 octobre 2018

Paris : Visite du Mémorial de la Shoah





De retour dans la capitale pour mon premier week-end de la saison. Je change de crèmerie, cette fois. Moi qui dors presque toujours dans le XIe arrondissement, me voici dans le XIIe voisin. J'ai profité d'une nuit gratuite avec Hotels.com et je vais loger dans une rue juste en face de la gare de Lyon.
D'ailleurs, je vais de ce pas y poser mes bagages. Pour l'installation proprement dite, ce sera tout à l'heure, la chambre n'étant libérée qu'à 14:00.

L'hôtel, c'est l'enseigne en bleu.

Pour le moment, le premier objectif est de déjeuner avant que l'après-midi ne soit trop avancé. Je suis les recommandations reçues et pars vers la rue de Rambouillet, une de celles qui pars à gauche de la Gare de Lyon.

Déjeuner chez Rambo 

Sylvester Stallone n'est pas aux commandes de Rambo ; le nom désigne plutôt l’abréviation  de Rambouillet !

En tout cas, victime de son succès, l'adresse fait le plein à midi. On réussit à me caser au comptoir, tout va bien. Au Japon, j'en ai l'habitude. 


Carte ultra-courte, ce qui est souvent un signe de fraîcheur. J'opte pour la formule complète, avec l’œuf et poireau, les acras et le sablé au coing.


Dans la minuscule cuisine, tout est préparé sous nos yeux.


L'entrée est une variante du poireau vinaigrette, avec un œuf dur et le vert du légume en brunoise agrémenté de sauce gribiche. Frais, plutôt léger, c'est une entrée très plaisante.


Le plat offre une alliance inusitée et s'avère également très légère. Le riz rouge s'accorde vraiment très agréablement aux légumes (fenouil et aubergine), et la sauce courte offre un peu de gourmandise.


Le dessert est monté au cercle à la minute. Un sablé au miel, des cubes de coing poché, un peu de crème de marron, de la chantilly. Là aussi l'alliance est une bonne idée. Je regrette cependant que le goût du miel domine l'ensemble, et rende la saveur du marron presque indiscernable. 

De la cuisine propre et soignée à prix très raisonnable, avec un service impeccable. Dommage que l'adresse soit un peu excentrée.

Je regagne la rue Emile Gilbert en passant par l'avenue Daumesnil, son viaduc des Arts et sa plaisante promenade plantée (la cousine de la High Line de New York).

Installation à l'Hôtel Palym


Palym = PAris LYon Marseille !

Je m'installe à l'Hôtel Palym. Je récupère une chambre en gris et bleu, plutôt élégante et équipée d'une grande quantité de prises. Elle n'est pas immense mais on voit tout de suite la touche trois étoiles.

Je ne m'y éternise pas, mon but n'est pas de passer mon week-end à l'hôtel.



Je repars donc pour une petite promenade pédestre.

Balade parisienne, première



Je repasse par le Viaduc des Arts. Un étonnant magasin propose des luminaires en papier blanc qui forment un jardin enchanté. Magique !




Je récupère la rue de Lyon où, dans le prolongement de l'Opéra Bastille, se déroule un origami de façades.


Surprise en traversant la place de la Bastille ; après des mois de travaux, la colonne est enfin dégagée. La différence saute aux yeux, les lettres dorées étincellent à présent.

Vestige de l'enceinte de Philippe-Auguste

Je passe au sud de la rue Saint Antoine. Près du Lycée Charlemagne, demeure le fragment le mieux conservé de l'enceinte édifiée par Philippe-Auguste.


Curieux bas-relief, apparemment moulé, dans une façade.

Le Mémorial de la Shoah




C'est la troisième fois que je mets les pieds ici. Après mes visites du Camp des Milles près de chez moi, et celle du camp de Terezin l'hiver dernier, j'avais ressenti le besoin de rafraîchir mes connaissances.


De sobres bas-reliefs dans la cour évoquent ces heures sombres.


Je descends dans les salles du sous-sol où se tient l'exposition permanente. Plutôt bien faite, elle est centrée sur le sort du peuple juif en France, depuis le Moyen-Age jusqu'à nos jours (avec la présence d'un entretien avec Simone Veil qui raconte son expérience des camps de concentration). Beaucoup de reproductions organisées en panneaux thématiques, clairement légendés et complétés par des commentaires clairs. Des vitrines horizontales présentent des objets, parfois anecdotiques.


Une série de personnalités françaises juives ; on reconnaît, à gauche, la photo de Georges Mandel au bas des escaliers (un ancien ministre, qui a donné son nom à une avenue parisienne, là où vivait Maria Callas).


Un ensemble de documents historiques.


La Bible de Perpignan fut écrite en hébreu à la fin du XIIIe siècle.


Après le concile de Latran, les Juifs étaient obligés de porter la rouelle, un des signes distinctifs précurseurs de l'étoile jaune.


Médecins juifs de l'Université de Montpellier. XIVe siècle.


Nostradamus, le fameux auteur des Prophéties, mort à Salon de Provence. Sa famille dut se convertir au catholicisme.


L'abbé Grégoire, qui a la fin du XVIIIe siècle batailla pour faire accéder les Juifs à la citoyenneté.


Affiche pour un concert de charité au bénéfice des soldats juifs mutilés et des veuves.


Une lettre de l'infatigable Victor Hugo : un appel aux dons en faveur des victimes des pogroms.


Nouvelle série de célébrité juives. Sarah Bernhardt et Rachel pour le théâtre, Milhaud et Offenbach pour la musique, Soutine pour la peinture...


Antisémitisme à l’œuvre. Sur cette gravure allemande, des Juifs sont allaités par une truie, symbole de Satan. A droite, la Synagogue laisse tomber les tables de la Loi.

Edouard Drumont, La France Juive

La France Juive; ouvrage antisémite d'Edouard Drumont. Un des plus acharnés pendant l'affaire Dreyfus.


Images des pogroms. Massacres et pillages en Ukraine et en Russie. On en suit un aperçu dans la comédie musicale Fiddler on the Roof (Le Violon sur le Toit).


Diverses éditions de Mein Kampf, dans diverses langues.


La virulence de la presse antisémite fait froid dans le dos. Les populismes ont toujours utilisé les mêmes arguments.


Des enfants juifs furent recueillis dans des sortes de colonies un peu partout. Au château de la Guelte, la baronne de Rothschild faisait fabriquer à ses pensionnaires un journal de la colonie. Document rarissime. Je ne suis pas certain qu'il ait été exposé ici depuis le début.


En réaction, des brochures, livres, fascicules anti-nazis paraissent.




Si on en doutait, l'image signale un antisémitisme évident.


Autre parution caricaturale. Cette affiche servit pour une exposition antisémite au Palais Berlitz, fin 1941.



Etoiles jaunes. "Tous les Juifs âgés de plus de six ans devront porter l'étoile jaune sur le côté gauche de la poitrine."


Photos de déportation vers Auschwitz.


Images de jeunes tziganes, victimes des expériences de Mengele. J'ai lu l'hiver dernier l'étonnant récit d'Olivier Guez; La Disparition de Joseph Mengele, qui a obtenu le Prix Renaudot. On découvre dans cette enquête minutieuse la figure d'un réfugié en Amérique du Sud, fidèle jusqu'au bout, qui ne renie jamais ses convictions. Passionnante lecture à recommander.


Après leur déportation, les biens des Juifs sont à vendre.


Le pillage des victimes, méticuleusement organisé dès l'entrée au camp. Ces montagnes de lunettes m'ont toujours semblé aussi émouvantes que les images des cimetières.





Les objets pillés servent à tout. Ici, un parchemin a été découpé et recousu pour former un étui.



Images des Justes qui ont contribué à sauver des Juifs pendant la Shoah. Je me rappelle que ce terme était inconnu lorsqu'on parlait de la guerre dans mon enfance, dans les cours d'histoire ou dans les récits des témoins. C'est le film Schindler's List qui a popularisé ce terme.


L'affiche rouge fut une sombre affaire de propagande contre la résistance française, encore connue sous le nom d'affaire Manouchian. Le Parti Communiste dénonça avec acharnement ce procédé.


Lorsque les dirigeants nazis prirent conscience de leur chute, ils donnèrent promptement l'ordre de faire disparaître des preuves accablantes afin de sauver leur tête. Dans les camps de concentration, on déterra les cadavres pour les brûler.


Les machines agricoles furent prestement recyclées en déchiqueteuses.


Murs de photos de victimes.


Une vitrine est consacrée  à Beate et Serge Klarsfeld, qui remuèrent ciel et terre pour débusquer les criminels nazis réfugiés à l'étranger.


La crypte montre, sur un des murs, l'entrée d'un bâtiment d'un camp. Auschwitz, sans doute, toujours le plus célèbre.


A l'extérieur de longues listes de noms gravés, une tentative de garder la trace des victimes.


Est-ce une idée personnelle ou ce couloir avec les pavés gris et la grille au fond évoque l'entrée à Auschwitz, avec les fameux rails ?

22 commentaires:

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    Pierre

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      En tout cas je vous remercie pour votre fidélité et c'est toujours un plaisir de lire vos commentaires.

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  6. Ton article donne envie de retourner le visiter. Félicitations
    Françoise

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  9. Pas étonnant, mais j’ignorai que Victor Hugo ainsi que l’abbé Grégoire (c’est tout en leur honneur) s’étaient penchés sur le sort injuste des juifs.
    Difficile de comprendre cette haine et l’acharnement mis à la destruction de ce peuple qui en a découlé. Difficile aussi d’admettre toutes les humiliations, brimades et sévices qu’ils ont du subir.
    On connaît le nombre des victimes, mais malgré tout la photo des morts dans les camps est extrêmement émouvante et fait froid dans le dos.
    Un blog très utile pour se remémorer cette affreuse période en ce temps de réémergence d’idées extrémistes.
    Bisous. Mam

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    1. Merci infiniment ! L'abbé Grégoire est honoré dans des noms de rues, mais on a cependant un peu oublié cet homme courageux et convaincu. Victor Hugo, c'est finalement le champion de toutes les causes. Un homme de premier plan, respecté et souvent écouté, doublé d'un grand humaniste : un assemblage comme il en manque tant aujourd'hui.
      Gros bisous.

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  11. Je ne connaissais pas ce musée. Votre riche article me le fait ajouter à ma liste pour mon voyage, la semaine prochaine.
    Pascale

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    1. Je vous souhaite donc une enrichissante visite ! Merci Pascale.

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