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mardi 2 juillet 2019

Trois jours à Paris


Je ne suis pas venu à Paris depuis début avril, avant de partir à Moscou... Fin d'année très chargée, avec beaucoup de tâches administratives... Bref, je suis ravi de ce dernier séjour de la saison, programmé autour d'une représentation de La Forza del Destino à Bastille. J'ai réservé pour l'exposition Toutankhamon depuis plusieurs mois, j'ai ma place pour L'Hôtel du Libre Echange à la Comédie Française...
Tout devrait bien se passer.

Dans le train, alors que je cherchais une adresse pour déjeuner dans le XIe (que je n'aurais pas encore testée), je suis tombé sur un restaurant rue Amelot, unanimement loué. C'est décidé, j'y vais !

Déjeuner : Korus


Direction donc rue Amelot, où j'ai essayé une foule d'adresses (Ouzbek Boukhara, East Bird, Tabarin ces dernières années), mais pas encore ce Korus.


Bon signe, carte courte au déjeuner : l'assurance de produits du jour, cuisinés de frais. Autre point intéressant, les touches d'originalité apportées par de petites notes (cédrat, fève Tonka) d'un chef apparemment attentif aux aromates et aux herbes (basilic pourpre, livèche).



C'est un restaurant miniature monté dans ce qui fut sans doute un commerce bien différent. C'est fréquent à Paris. C'est intime et agréable, en tout cas.

Je consulte la carte des vins. Ô félicité ! Il y a du Grüner Veltliner, un de mes vins blancs favoris ... Et au verre en plus !
Je m'en régale, il est délicieux.


Le saumon gravelax est bien épais, avec des noisettes de beurre monté ; c'est vraiment le zeste de cédrat qui lui apporte tout son pouvoir, plus que la coriandre. Généralement je ne suis guère amateur de cette herbe mais la variété retenue ici ne me dérange pas.


Le plat de poisson et pommes de terre, un classique séculaire, est dynamisé par les rouelles de cébette et l'huile de livèche d'un beau vert émeraude. La livèche ou ache des montagnes est assez peu utilisée en France (c'est l'ingrédient cependant du sel de céleri) mais j'en ai souvent trouvé dans la cuisine roumaine. J'ai de la grappa parfumée à cette herbe à la maison !


Chic alors ! Du riz au lait, que je vante très régulièrement comme un de mes desserts favoris. La fève Tonka est une merveille pour l'aromatiser. Pour multiplier les textures, le chef associe de petits carrés de mangue tendre et du kacha (l’avoine russe)  torréfié qui croustille sous la dent. Un régal absolu. J'en aurais bien repris une lichette.


Avec l'excellent café, un morceau de broyé du Poitou.
J'hésite. Un goût très puissant, que je connais bien mais que je n'identifie pas. A la fois suave et très vert.
Du sumac, peut-être ?
Je m'enquiers auprès du très aimable serveur.
C'est raté. Cardamome ! Comment ai-je pu ne pas la reconnaître ?
Honte à moi !

Je note soigneusement cette précieuse adresse. Pour 20 € au déjeuner, un menu trois plats avec une cuisine astucieuse comme tout, bien troussée, d'un chef qui aime tenter les expériences.... C'est vraiment un excellent rapport qualité-prix.

Je reviendrai, c'est sûr !

Balade vers la Villette

Ma réservation pour l'exposition Toutankhamon, c'est à 16:00. Ca me laisse le temps de monter tranquillement à pied. L'itinéraire, c'est le canal Saint-Martin, objet d'une promenade l'an passé.


J'écrirai bien un article sur les balcons de Paris. Quelqu'un doit bien l'avoir fait avant moi...


La grisette est une grande figure du peuple parisien : ces jeunes filles étaient souvent des ouvrières, des vendeuses des rues, des employées de magasin. La littérature a donné l'image de filles faciles ; Balzac et Musset en dépeignent plusieurs. On connaît celles d'Offenbach (Metella) ou de Lehar (dans Lustige Witwe, la Veuve Joyeuse, les inénarrables Lolo, Dodo, Joujou, Froufrou, Cloclo, Margot).

La statue de Jean Descomps date du début XXe et me fait davantage penser à son équivalent britannique, l'Eliza Doolittle de My Fair Lady !



Avec la chaleur ambiante, et même au milieu de l'après-midi, le Canal Saint-Martin se transforme en une gigantesque buvette. Je pense toujours au succès des guinguettes, et je suis certain que cela fonctionnerait encore.



Pour les roses trémières, c'est la pleine période ! J'avais corrigé une rédaction avec des roses crémières, j'y pense toujours.

Pour ceux qui lisent le blog traduit, c'est un jeu de mots intraduisible. Le nom de la fleur et d'un produit qui contient de la crème est presque le même !


Certaines parties du quartier ont des airs de rues londoniennes. Cette maison de briques avec bow-windows par exemple.



Les amateurs de street art sont généreusement gâtés.


Etonnante façade sur l'avenue Jean Jaurès. Je touche au but !

Pour la visite de l'exposition Toutankhamon, c'est par ici...

Fête de la Musique à Paris


Le concert qui m'intéresse particulièrement se trouve à l'Institut Culturel Italien, rue de Varenne. C'est assez loin et j'emprunte le métro pour descendre jusque là...



C'est un concert avec deux grands artistes italiens. Le détail est ici.


C'est un quartier chic d'ambassades et de ministères qui occupent de somptueux hôtels particuliers. Certains participent à la Fête de la Musique.


Même l'Hôtel de Matignon, la résidence officielle du premier ministre, participe à l'événement. Le volume sonore y est très élevé... Je fuis.


Je reviens vers la place Léon Blum, près de laquelle je loge, en flânant et en grappillant quelques notes. Je remarque tout de même que, par rapport à ma dernière Fête de la Musique parisienne, la part de la musique classique a vraiment reculé, que la musique amplifiée s'impose partout (et à des volumes qui me semblent démentiels). En outre, peu de gens écoutent vraiment. Certains crient par-dessus la musique, et restent définitivement en-dessous. Beaucoup dansent dans les rues...


A défaut de charmer mes oreilles, je profite de cette première nuit d'été qui magnifie les merveilles architecturales de la capitale.





Paris-Plage et ses berges à succès. Nombreux lieux de concerts improvisés de ci et de là.


Rue de Rivoli, un balcon a été réquisitionné pour diffuser un million de décibels ! La rue est à demi-bloquée par des fans surexcités.


Un moment de paix face à la Tour Saint Jacques, que l'éclairage actuel met particulièrement en valeur.


Un coup d’œil vers la mairie de Paris. La foule a envahi la place et même la circulation ne couvre pas le volume sonore.


Dans le Marais, fiesta partout. Généralement la foule est si dense que j'entends la musique (de loin, bien sûr) sans pouvoir me rapprocher suffisamment pour distinguer les musiciens.




Place de la République, j'avais vu sur le programme l'annonce de tambours japonais. Visiblement ils ont décampé depuis longtemps. A la place, des chanteurs de gospel qui interprètent "O when the saints" avec beaucoup d'enthousiasme.


Une boutique éphémère



Je tombe par hasard, en cherchant une pâtisserie pour m'acheter un croissant, sur une boutique éphémère. Il y en a de plus en plus à Paris ; j'en vois à chaque séjour. Vêtements, biscuits, bijoux, tout est bon pour une adresse qui vivra quelques semaines ou quelques mois.


Celle-ci propose les réalisations de plusieurs créateurs d'Île-de-France, et je trouve qu'il y a beaucoup d'inventivité dans les objets proposés ici.


Ca tombe bien, j'ai toujours des cadeaux à faire ! Je vais pouvoir trouver ici des pièces originales.






J'ai déjà offert de ces coussins plantés. Je me rappelle que j'avais vu un article dans les pages design de Telerama, et j'avais dû ensuite attendre plusieurs semaines car l'atelier avait été dévalisé par le nombre des commandes !


Un travail extraordinaire ; ces cadres ressemblent à ceux des entomologistes, mais les insectes sont exécutés au crochet !


Je poursuis ma promenade.



Ce bâtiment industriel a été transformé, comme beaucoup à Paris.Il y a bien longtemps que ces sociétés ont soit fermé, soit déménagé leurs espaces en banlieue, et de plus en plus loin. Celui-ci est devenu un centre culturel, apparemment très actif.

Déjeuner : Coq en ville



J'avais lu un article sur cette rôtisserie de l'avenue Parmentier qui se taille un beau succès avec ses poulets fermiers de Normandie. La volaille cuit une heure à trois températures différentes et elle est servie avec un jus réduit pendant quatorze heures parfumé aux herbes. On peut accompagner avec des frites à la graisse de canard ou des légumes grillés, et plusieurs petites sauces sont également apportées, dont un chumichurri et un ketchup de betterave bien parfumé.


La volaille est réellement très goûteuse, parfumée et cuite à point. Ferme et moelleuse en même temps, et le jus un vrai délice. Le choix des légumes sent l'originalité, avec du panais et des carottes de plusieurs couleurs, entre autres.

Personnellement, j'ai trouvé que cela suffisait amplement et que les sauces amenuisaient un peu le goût du poulet. L'ensemble est vraiment très copieux. Pas besoin de dessert pour moi !

En plus, le prix est très correct. Quart de poulet à 11,90 €, et je pense que cela suffit largement par personne. J'avais opté pour le demi à 14,90 €, vraiment très abondant.


Je poursuis ma promenade et, m'approchant de République, je crois la manifestation hebdomadaire des gilets jaunes.





Je m'enfonce dans le Marais, pour le plaisir de voir notamment le jardin de l'Hôtel Salé, le musée Picasso.

Je me décide à prendre le bus. Ma destination se trouve dans le VIIe arrondissement. Je pourrais m'y rendre à pied, mais pour ne pas perdre trop de temps, j'opte pour la solution du fainéant.

 Une série de visites m'attendant à la Fondation Custodia : trois expos.





La première porte sur les Enfants dans la peinture du Siècle d'Or.



La seconde présente les Portraits de famille de Frans Hals (avec une grande première).



La troisième me permet de découvrir les œuvres de Marian Plug, une artiste néerlandaise dont je n'ai jamais entendu parler.

Un petit tour à la Maison de l'Amérique Latine, avec deux expositions à la clef.



Les forêts denses de David Solis composent la première.



C'est un artiste guatémaltèque, Marlov Barrios, qui est à l'honneur dans la seconde.


Je poursuis ma promenade par le boulevard Saint Germain.

 






Je ne résiste pas à la tentation de visiter l'église Saint Thomas d'Aquin et son magnifique chœur.



Un peu plus loin, j'entre dans Saint Germain des Près pour vérifier l'avancement des travaux. Une splendeur !




Une curiosité...Comme un fossile, une feuille de platane a laissé son empreinte sur le bitume.


Cette fois, je vais voir où en est Notre Dame depuis l'incendie. Ce qui m'étonne le plus est que vue  de l'ouest, on ne remarque pas vraiment de modification. Comme si les tours et la rosace signaient l'identité visuelle du monument plus que la flèche.


C'est en se rapprochant que l'absence devient manifeste. C'est tout de même miraculeux que les pompiers aient réussi à sauver ainsi la façade. Je ne parle pas des vitraux, du buffet d'orgues, etc...



Pour le moment, il faut se contenter de ce genre de vue...


Un petit passage par l'Hôtel Dieu, que j'ai visité jadis lors de Journées du Patrimoine.


Je traverse la Seine et constate que sur les berges, la foule n'a guère faibli depuis hier soir !


Poursuite Rive Droite. L'occasion de repasser devant la muraille de Philippe Auguste, ce vestige de l'enceinte du XIIe siècle. Le Moyen-Âge à Paris a largement été effacé par les siècles suivants, mais ses traces sont amoureusement entretenues.



Le soir, je me rends à l'Opéra Bastille pour le dernier spectacle de mon abonnement. La Forza del Destino, youpi ! Chouette représentation.


Le lendemain, je retrouve mon amie Michèle. Elle a réservé dans un restaurant mais, mauvaise surprise, celui-ci prétend avoir la réservation pour 13:00 alors que la sienne est prévue pour midi pile.Tant pis, nous abandonnons une personne extrêmement peu aimable, et qui a perdu toute chance de nous revoir l'un ou l'autre.

Deuxième tentative avec un restaurant "japonais" du quartier Sainte-Anne.

Déjeuner dominical : Satoshi



Programme commun pour l'un et l'autre : gyozas et tonkatsu (porc pané) sur un bol de ramens. Tout cela est très correct mais j'ai un doute. Je ne suis pas absolument certain qu'il s'agisse de cuisine japonaise... Les gyozas me semblent davantage proches de raviolis chinois. Je sais bien que c'est leur origine, mais tous ceux que j'ai mangés au Japon ont un goût assez spécifique... Pas celui-ci, en tout cas.





L'après-midi est passé à la Comédie Française, avec une représentation de l'Hôtel du Libre Echange tout à fait jubilatoire !


Je retourne à l'hôtel chercher mon bagage. Il fait une chaleur de four. Une halte chez Pierre Hermé est bienvenue. Je déguste cette glace mandarine, citron vert, basilic. C'est une gourmandise fabuleuse !
Je l'aurais bien intitulée Jardin du Paradis.


Rue Crémieux


Avant que mon train ne parte, je fais un détour par la rue Crémieux, vraiment proche de la Gare de Lyon. Il paraît que cette rue est devenue une des plus instagrammée de la capitale. Pavée, piétonne, colorée et fleurie, c'est cet ensemble de qualificatifs qui lui assure un succès impressionnant.


En ce dimanche soir, je ne trouve pas foule. Quelques touristes prennent des selfies devant des fenêtres, et je les évite soigneusement.



Quelques habitants conjuguent dolce vita et farniente. Au bout, un photographe bardé d'appareils prend quelques clichés pour un magazine. Je ne peux rivaliser avec mes photos banales !

29 commentaires:

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    Excellent post on the best blog. Ever!
    Annie

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  2. Que de souvenirs en regardant tes photos, St Thomas d Aquin où j'ai fait ma première communion et ma communion solennelle, Notre Dame où j ai fait ma confirmation. Et puis l'église Saint Germain, proche de mon college rue Saint Benoît. Bref tout mon quartier car j'ai grandi 32 bd Raspail!
    Bonnes vacances Fred.
    Bises

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    1. Merci beaucoup ! Bonnes vacances à toi aussi. Bisous.

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  3. Flânerie dans Paris éblouissante, gourmande, pleine de découvertes
    pour moi.
    Encore bravo et merci de nous offrir la possibilité de partager ces moments de bonheur !!!
    Marthe

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    1. Un grand merci pour ce commentaire aussi affectueux qu'enthousiaste!

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  4. Great article. The pleasure of walking in Paris. Your picture of Tour Saint Jacues by night is particularly amazing. Outstanding blog!
    Fernando

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  5. Tout le plaisir d'un week-end culture' dans la capitale, restitué avec légèreté et bonheur.
    Superbe article. Un regret toutefois, pas un mot sur l'hôtel !

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    1. Merci beaucoup, cher Anonyme ! Pas un mot sur l'hôtel car j'y ai dormi plusieurs fois, cela nr me semblait pas nécessaire d'alourdir l'article !

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  6. Je récupère les bonnes adresses... Restaurants et visites !

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    1. Merci beaucoup, cher Anonyme ! Les adresses sont là pour ça.

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    Maria

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      Merci Pierre.

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