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samedi 27 juillet 2019

Tokyo : Zozo-ji



Je n'avais pas encore visité ce temple célèbre de la capitale nippone, alors que je n'étais passé pas loin à mon premier voyage, en visitant la Tokyo Tower !



C'est la Sangedatsumon, la porte principale, qui accueille le visiteur. Elle date de 1605 et comporte trois niveaux, autant d'étapes dans le bouddhisme pour accéder au nirvana. Je croyais qu'il y en avait davantage, mais je me perds dans les spécificités du bouddhisme japonais et de ses différentes écoles...



Un grand événement (un festival, apparemment) se prépare, d'où les tables dressées et les nombreuses tentes qui vendent nourriture et boissons, dont une large majorité d'alcools. C'est du propre ! Voilà qui va remplir les capsules ce soir. Les hôtels dotés de capsules abritent souvent les conducteurs japonais qui préfèrent cette solution que dormir à l'hôtel.


Le temple fut édifié en 1393 par le puissant clan Tokugawa. Ceux qui ont suivi mes précédents voyages commencent à bien connaître Tokugawa Ieyasu ; pour les petits nouveaux, ou pour ceux qui n'ont pas révisé, je rappelle que ce monsieur prit la suite de Toyotomi Hideyoshi, le féroce souverain du XVIe siècle, par une traîtrise. Il devait veiller sur son fils, le jeune Hideyori, mais ce guerrier avisé remporta moultes batailles et l'empereur fut contraint de le nommer shogun en 1603. C'est lui qui fit d'Edo, petit village au bord de la rivière, la grande cité qui devait devenir ultérieurement Tokyo. Je ne cesse de tomber sur lui dans les sites historiques !

Le Daiden



Le temple était dévolu à une des nombreuses écoles du bouddhisme, le Jodo shu, la Terre pure. Je rappelle que ce courant spirituel fut fondé par le moine Honen, un rénovateur du bouddhisme au XIIe siècle, qui accueillit entre autres tous les exclus de la religion traditionnelle, pauvres et prostituées notamment. Les femmes en période de menstruations étaient également bienvenues. Sa popularité inquiéta l'empereur qui l'exila mais, au gré des évolutions politiques, il put revenir à Kyoto où il est vénéré dans un très beau temple. Sa doctrine se développa au point de devenir une des toutes premières dans l'archipel.

Le Daiden est le principal bâtiment de l'ensemble. Un grand temple japonais, c'est une enceinte avec plusieurs pavillons, ce qui le rapproche de nos monastères.



Pour une fois, on peut photographier à l'intérieur ! J'en profite.


Bien au centre, trône une statue d'Amida. C"est logique car Honen s'était concentré sur cette forme de bouddha, dit justement de la Terre Pure. Pour simplifier outrageusement, Amida (connu aussi sous le nom d'Amitabha) est représenté avec des mudras (gestes) qui permettent de l'identifier, la transmission de la sagesse ou la méditation, comme c'est le cas ici.


Je veille à ne pas perturber la cérémonie...




Le moine Honen est évidemment représenté. Malgré le nom du temple, je ne crois pas que c'était un drôle de zozo !


Zozo-ji Kaikan



Au fond, le long bâtiment sert de salle pour l'assemblée des moines (le Kaikan). On ne peut jamais y entrer, j'ignore à quoi ressemble l'intérieur.


Ca, c'est apparemment pour le festival.


Selfie du jour ! je n'oublie pas les demandes ! Je vais essayer d'y penser régulièrement.


Ji-unkaku



Ce petit temple me plaît beaucoup avec ses arbres soigneusement taillés.


A l'intérieur, sur l'autel principal, Shoso Shonin nous surveille. J'ai un peu cherché et j'ai trouvé que ce serait le fondateur du monastère. Un supérieur chargé de superviser la construction ? Je m'y perds.


Ce temple a su rester une oasis de fraîcheur dans un quartier marqué par le gigantisme des tours.



La tour de la cloche


Immanquable dans les monastères bouddhistes ! Cette cloche-ci, nommée Daibonsho, fut coulée en 1673. Elle pèse quinze tonnes et serait une des trois cloches les plus parfaites de l'ère Edo. Je ne sais pas exactement quels sont les critères des juges.


Mes premiers jizo du voyage ! Partout on rencontre ces statuettes en grand nombre (parfois en très grand nombre, comme dans la merveilleuse forêt de Koyasan), ces boddhisattvas qui protègent voyageurs mais surtout les enfants morts-nés ou en très bas âge. Le bonnet rouge protège invariablement leur tête mais le moulin à vent est une nouveauté !

L'Ankokuden




Cette fois, c'est une statue noire d'Amida qui est honorée ici. Tokugawa Ieyasu la vénérait particulièrement, car elle était supposée garantir la victoire aux combats et éloigner les démons.




Derrière les deux grands temples, un imposant portail en bronze ouvre sur le mausolée des shoguns Tokugawa.




La délicieuse petite maison de thé, un univers clos pour se protéger des bruits du monde, appartenait à la princesse Kazunomiya. Inconnue pour moi !

L'enkodaishido



Un exquis petit temple au centre d'un jardin clos, miniature aussi.




C'est là que sont conservés les restes du moine Honen, et qu'on y vénère donc sa statue. C'est étrange qu'il n'y ait pas foule, vu son importance dans le culte japonais.



Je garde ma préférence pour les grands temples de Kyoto, mais j'ai vraiment apprécié ma visite. Finalement bien plus reposante que celle du Senso-ji !
A recommander aux visiteurs.

10 commentaires:

  1. L'intérieur du temple, quelle splendeur !
    Bises.
    Mjo

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    1. Et certains sont beaucoup plus beaux encore mais les photos sont malheureusement souvent interdites !

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  2. Wonderful temple, with an inspiring guided tour!

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  3. Ma - gni - fi- que !
    Luca

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  4. Magnificent temple, and an exciting and inspiring guided tour. I love the tea house!
    Annie

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    1. Oh my God! I thought you already wrote a review! I named Annie someone else!
      Thanks a lot for this message!

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  5. Merci de nous faire voyager en période de confinement. Je suis chaque article de ce riche voyage au Japon.
    Merci.
    Laurane

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    1. Merci beaucoup Laurane ! Je suis ravi si cet article permet de s'évader un peu.

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