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samedi 9 février 2019

Un week-end à Lyon




Déjeuner à Valence

Avant d'atteindre Lyon, l'arrêt à Valence est bien pratique pour ménager une pause dans le voyage. J'ai réservé cette fois dans un restaurant baptisé La Cuisine, bien noté. Il rencontre un franc succès à l'heure du déjeuner.



Je me décide pour le menu du jour à 18 €, où aucun choix n'est proposé mais où tout me convient.


La salade est garnie de bâtonnets de comté roulés dans des tranches de jambon cru, juste passés au four. Assez nourrissant mais très agréable. Une entrée qui évoque la cuisine de montagne.


Le plat est un filet de lieu sur une fondue de poireaux au safran et beurre blanc. Equilibré, plutôt léger même si on n'ignore pas que c'est très relatif avec la sauce au beurre.


Le Crozes-Hermitage Papillon est une découverte. Un vin très typé de la région.


En dessert, le restaurant propose une tarte garnie de mousse au chocolat Valrhona. Il s'agit malgré tout d'un produit local, puisque la fameuse marque de chocolats d'exception a son siège à Tain l'Hermitage, tout près d'ici.

Une cuisine bien faite à prix doux, on ne peut vraiment rien reprocher à cette maison.



Je sors sur la place des Clercs. Je n'ai pas le temps de visiter correctement la Cathédrale Saint-Apollinaire, le plus ancien bâtiment de la ville, mais je peux en faire un tour rapide.


La première construction remonte au XIe siècle, en plein épanouissement de l'art roman, déjà contré par les avancées du gothique. La dernière réfaction date du XVIIe, mais le style d'origine a été conservé.


Le clocher carré évoque les campaniles italiens ; on y trouve même une version de la bande lombarde, ce motif ancien qui évoque les jambages d'un m.


Sans aucune garantie, je pense que ces colonnes peuvent être du réemploi de monuments romains disparus. Ce ne serait pas la première fois !


La Maison des Têtes a été soigneusement préservée. Elle fut édifiée au début du XVIe siècle par un professeur d'université, de retour d'Italie.

 Lyon : Hôtel du Helder



Un classique dans les séjours lyonnais que cet hôtel des années 1930, dans le quartier de la Guillotière. Les prix sont quasiment doublés ce week-end car un salon de gastronomie pour professionnels se tient à Lyon. Je n'ai pas vraiment choisi en fonction de cet événement, c'est la saison d'opéra qui dicte mes dates.



Les vitrines rappellent le passé historique de la maison.


Les chambres sont peu à peu refaites, avec une décoration plus contemporaine.

Promenade



Je traverse le Rhône pour une petite promenade. En janvier, l'obscurité arrive vite.


Je ne sais comment la France se recouvre régulièrement de grandes roues en période de Noël. C'est devenu une habitude, un signe de prestige des grandes villes. Le marché de Noël, c'est encore plus fréquent, mais lui cesse promptement une fois les fêtes passées.



La maison Voisin, c'est la marque de chocolat, thé et café pour les Lyonnais. J'ai bien envie de tester leur pâte à tartiner.


La place des Jacobins (où se trouvait une église de l'ordre) s'orne d'une fameuse fontaine de 1885, avec les statues de Degeorges montrant des gloires artistiques, dont Flandrin et Coustou.


Pause dans un café aux couleurs d'une Amérique rêvée.



Reprise de la promenade pour me diriger vers les Terreaux.


Le magnifique hôtel de ville date du XVIIe siècle. Ses travaux débutèrent le jour de l'anniversaire de Louis XIV, qui avait autorisé la construction par lettre de cachet.


Avec sa fête des lumières, sans parler de la figure tutélaire des frères Lumière, Lyon accorde beaucoup d'importance à ce concept et je suis toujours frappé ici par les propositions originales pour valoriser les bâtiments différemment.


Autre proposition intéressante avec cet éclairage du parking des Cordeliers.


Le Palais du Commerce, le premier marché régional de France à sa création, fut inauguré par Napoléon III et Eugénie de Montijo. On spéculait beaucoup à Lyon, ville idéalement placée sur le Rhône, et à proximité des Alpes dont la houille blanche était l'objet de marchés actifs.


Le chevet de l'église Saint Nizier est également valorisé par une illumination assez simple.

A l'Opéra



L'Opéra de Chevanard et Pollet datait des années 1830 et ressemblait à beaucoup de ces salles du XIXe siècle qui s'efforçaient de ressembler à un même modèle. Le cabinet de Jean Nouvel fut chargé de sa rénovation vers 1990 et choisit une habile solution mixte, conservant la façade avec ses statues des Muses et le foyer, mais transformant totalement tout le reste. La façade est donc maintenant surmontée de ce demi-cylindre moderne.


Dès le premier niveau on a une idée de l'élévation de l'ensemble. Un contraste désiré avec le foyer historique.


C'est la seule partie qui rappelle véritablement ce qu'était l'ancien Opéra, où j'ai pu assister à quelques représentations avant les travaux.
Pour ce soir, c'est Z Mrtveho Domu, De la Maison des Morts. Pour le détail de la représentation, c'est par ici.


Retour pédestre après cette belle représentation. L'avantage des promenades nocturnes, c'est la féerie lumineuse.


Samedi



Je longe la piscine (Centre nautique Tony Bertrand) sise sur les berges du Rhône. La température est glaciale et je suis emmitouflé dans ma parka. Des nageurs téméraires s'entraînent pourtant dans le bassin.


Sur le Pont de l'Université, un coq veille…


J'emprunte les rues du quartier d'Ainay, la Charité, Victor Hugo, pour gagner la Place Bellecour.


Dans ces villes qui conservent leurs façades du XIXe, on n'est jamais déçu quand on lève les yeux.


Le Passage de l'Argue fut la première galerie couverte réalisée en province. L'argue était un outil pour filer l'or, d'ailleurs la rue de la Monnaie se trouve juste à côté. Construit dans les années 1820, ce fut un haut lieu de la révolte des Canuts qui s'y replièrent et en firent une place forte. Ce fut aussi une des premières à bénéficier de l'éclairage au gaz.


Aujourd'hui, il abrite plutôt des boutiques huppées.



J'aborde la façade de l'église Saint Nizier. Elle est ouverte, je ne résiste pas à la visiter.


Un arrêt dans une brasserie vintage qui joue la carte des années 1950.


Une pâtisserie s'est spécialisée dans le merveilleux, une meringue entourée de crème fouettée. Cette spécialité plutôt flamande semble faire fureur ici. Le must, aujourd'hui, c'est l'atelier visible de l'extérieur.

Continuation vers les Terreaux. Le Musée des Beaux-Arts va m'occuper une bonne partie de la journée. Je commence avec la passionnante exposition sur l'empereur Claude, avant de m'occuper des collections de sculpture puis de peinture du Moyen-Age et de la Renaissance.

Déjeuner : Croc 'n roll


Vers 15:00, il commence à faire faim. J'abandonne le vague projet de tenir jusqu'à ce soir, après un petit déjeuner copieux. Heureusement le Croc'n roll n'est pas loin et sert à toute heure.


La spécialité de la maison, c'est le croque-monsieur, décliné en une longue série de variantes. Pour moi, ce sera d'abord celui au blanc de poulet et au bleu, gratiné à l'emmenthal.



Et je teste la version sucrée, noix et bananes. Pas mal du tout. Je tiendrai jusqu'à ce soir.


Le bas de la colline de la Croix-Rousse est caractérisé par ces hautes bâtisses aux angles saisissants.


Humour lyonnais ?

Je peux poursuivre ma visite du musée qui offre aimablement de retourner le même jour avec son billet. Place à la peinture des XVIIe et XVIIIe siècles ! Il me reste un article à écrire sur la dernière partie de ma visite mais je n'ai pas le temps pour le moment.

Dans le Vieux Lyon

Les musées, ça me passionne mais cette déambulation lente est éreintante. Un peu de marche plus active sera salutaire. J'opte pour une traversée de la Saône afin de gagner le Vieux Lyon, au pied de la colline de Fourvière.


Les illuminations flattent à nouveau les façades créatives découpées comme des sculptures.


Un changement de destination inhabituel. La Loge du Change du XVIIe est devenue un lieu de culte, c'est maintenant un temple réformé.

Ce soir une fanfare anime la place avec beaucoup d'enthousiasme (et moins de justesse, hélas !).


Je crois que le Vieux Lyon est la plus vaste zone Renaissance qui subsiste après Venise. Cette succession de palais bien restaurés vaut à elle seule une visite à Lyon !




Les traboules, ces passages à l'intérieur des bâtiments, sont une des célébrités de la ville.


Celle de la Tour Rose est particulièrement fameuse à cause de cette couleur. Henri IV vint épouser Marie de Médicis à Lyon et c'est ici que résida le couple royal.


Cette tour évidée m'a toujours rappelé la Scala del Bovolo, un escalier célèbre à Venise.


La façade de la Maison des Avocats s'évide de galeries à arcades, à l'italienne.

Primatiale Saint Jean



Quelques travaux sont en cours sur la Primatiale Saint Jean. Commencée en roman, elle fut finalement réalisée en gothique pendant les trois siècles de sa construction, pour être finalement achevée au XVe siècle. La façade associe éléments gothiques traditionnels et touches d'originalité, comme ce pignon triangulaire.


Les portails sont particulièrement ouvragés, et surmontés de gables, comme on peut en voir dans d'autres cathédrales gothiques (c'est surtout celle de Rouen qui me revient en tête).


Le roman n'a pas été complètement effacé…



Dîner : A la Piscine



Ce restaurant relativement récent s'est installé dans l'ancienne entrée de la piscine que je longeais ce matin. Je n'y ai encore jamais mangé, c'est l'occasion de la découverte !



Vue sur le Rhône, la presqu'île, Fourvière. Sans doute un des plus beaux spots de la ville.


Le menu du jour figure sur l'ardoise. Carte courte, ce qui est généralement bon signe. 35 € pour une formule complète dans un  restaurant créatif, c'est raisonnable.


La mise en bouche surprise, c'est un bouillon marin avec chair de crabe, haddock et œufs de truite. Très léger, goûteux, avec des saveurs iodées qui ouvrent l'appétit. Parfait.

J'adore les soupes, les potages, les bouillons, et je trouve que c'est trop souvent négligé dans les apéritifs (au sens propre). C'est pour moi l'idéal pour débuter sans charger immédiatement l'estomac !


Le premier plat, c'est donc pour moi cette poêlée de champignons avec l'œuf parfait, un oignon rouge et une huile de sauge qui parfume tout cela. Le lard de colonnata apporte une touche croustillante.


Le filet de daurade est servi avec carottes multicolores et scorsonères. Le serveur, souriant et efficace, m'apprend que le sabayon (citron et gingembre) est déglacé au Schweppes ! Je n'ai jamais testé cela en cuisine. En tout cas, un plat léger et équilibré, savoureux.


Toujours une dose d'originalité avec ce millefeuille formé de fines feuilles de chocolat noir enserrant une mousse au lait de coco, et une crème anglaise au curry. Je crois que c'est la première fois que je déguste du curry en dessert, et c'est une saveur intéressante. Je me demande ce que cela donnerait avec des poires cuites…


Comme d'habitude, je consacre mon dimanche matin aux courses aux Halles Bocuse. J'ai déjà fait plusieurs articles sur le sujet, je n'en ajoute pas un supplémentaire.

4 commentaires:

  1. Outstanding report in the world of art, history and haute cuisin ! Your pictures are unbelievably amazing. I am sure you could win prizes with your #1 blog.
    Thank you fredailleurs for this new highest-level post !
    Annie

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    1. You still write so kind comments, dear Annie, and you are so loyal ! I am very proud to have such a reader.
      Thanks a lot, once more.

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  2. Un metit article par rapport à ceux de visite approfondie comme vous savez si bien le faire avec les peintures.
    Cela permet de garder l'esprit de journal de voyage et c'est bien agréable à parcourir. Bravo pour votre infatigable labeur !
    Pierre

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    1. C'est exactement cela. Il faut des articles pour tous les lecteurs ! On écrit pour être lu...
      Merci, Pierre, pour votre infatigable labeur de commentateur. Cela me procure un grand plaisir !

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