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samedi 12 mai 2018

Versailles : le Château


Comme pour le Château de Vincennes, c'est une visite qui rafraîchit des souvenirs déjà anciens. La journée commence mal, je reste bloqué presque une heure dans un ascenseur. Du coup, je décide de déjeuner avant de partir.



Déjeuner thaï 



Soupe à la citronnelle, pad thaï, flan au lait de coco. Après la cuisine indochinoise, voici la thaïlandaise, plus épicée. 17 € avec le café.



Je prends ensuite le RER C et nouvelle déconvenue. Un incendie s'est déclaré à proximité de rails et le trafic est interrompu. Une heure d'attente avant de voir une rame arriver.

Visite du Château de Versailles 

Cour d'honneur 

Parvenu au Château, devant la cour d'honneur, je découvre que le choix du jeudi de l'Ascension pour la visite n'est pas forcément une bonne idée. Beaucoup ont eu la même idée que moi. J'espérais que la longue file qui serpente serait celle pour obtenir les billets mais non, tous en sont munis. Je prends ma place dans la queue et j'ai le temps de lire un livre entier avant de pouvoir entrer.

Le problème, ce n'est pas le contrôle des billets mais celui des sacs, qui freine considérablement la progression.

La foule serpente tout le long de la cour d'honneur, après la tente de contrôle des sacs.



Aujourd'hui, ce serait plutôt un palais, c'est à dire une vaste maison de prestige dans la ville. Mais, à l'époque, il s'agissait bien d'un château, c'est à dire d'une construction fastueuse au centre de la forêt.




Enfin, me voici dans la Cour d'Honneur. L'or étincelle, ce qui n'était pas le cas à ma dernière visite, il y a une douzaine d'années.


Le parcours n'a cessé de se modifier depuis ma première visite. Aujourd'hui, il s'articule autour de quatre sections : les Appartements des Dames, la Galerie de l'histoire du Château, les Grands Appartements où la foule, extrêmement dense, rend la visite éprouvante, et la Galerie des batailles où il n'y a presque plus personne. La chapelle n'est plus visible que depuis l'entrée et certains appartements ne se visitent plus du tout.


La partie la plus ancienne, le corps central, montre une alternance blanc / rouge / gris caractéristique de l'époque ; c'est aussi celle de la place des Vosges.

Le vestibule 


Le vestibule est tout minéral, donc assez froid malgré les variations de ligne et de couleur. Ce "vestibule de marbre" fut aménagé pour faire communiquer la cour d'honneur et les jardins. Les statues de l'Air et de l'Hiver le décorent.



Grande sobriété pour la galerie. Un bon bol de blancheur avant une suite beaucoup plus multicolore et chargée, même si les Appartements des Dames sont bien plus sobres que les Grands, de l'étage.

Les Appartements des Dames



C'est que dans cette partie, c'est le blanc qui domine sur les murs et les tissus, plus féminins, sont souvent décorés de motifs floraux. Le mobilier, même enrichi de dorures et de marbre, est moins ostentatoire que les commodes Boulle de l'étage.


A l'origine se trouvait là le luxueux Appartement des Bains, que Louis XIV avait fait aménager, et qui comprenait notamment une faramineuse baignoire octogonale, exposée aujourd'hui à l'Orangerie.


Louis XV le transforma en appartements pour ses deux filles, Adélaïde et Victoire. Les antichambres permettaient d'attendre avant d'être reçu.


Dans le grand cabinet de Madame Victoire, les clavecins d'origine (de Rückers et de Blanchet) sont très célèbres et ont été plusieurs fois enregistrés. Mozart dédia deux sonates à Victoire, excellente musicienne.




La chambre de Madame Victoire garde ses boiseries d'origine. Les peintures de Nattier décorent les murs.


C'est l'époque où se développe le paravent, bien plus utile pour séparer ou dissimuler que pour prévenir de la bise.


Les volets intérieurs sont également d'origine.


Petit cabinet intérieur de Madame Victoire, vivifié par l'audacieux tissu pourpre.


La bibliothèque n'est pas d'apparat. Les livres appartenaient bien à ces femmes savantes, férues de science et de géographie.


Le cabinet intérieur de Madame Adélaïde fut autrefois la chambre à coucher de la Pompadour.


Les tentures évoquent le "meuble d'été" de Madame Adélaïde. C'est plus frais et plus vivable que le lourd tapis de la Savonnerie (j'ai toujours trouvé que c'était le mot pour rire, cette manufacture qui ne fabrique pas de savon).


Au-dessus des portes, des peintures de Natoire : les allégories des arts.


Le grand cabinet signale le goût de la famille pour la musique, avec cet orgue spectaculaire et une harpe, instrument alors en pleine évolution. On disait de Madame Adélaïde qu'elle jouait "supérieurement du violon".


La salle des hoquetons était celle de la police intérieure du château, les Gardes de la Prévôté.


Les fresques en trompe-l’œil qui la décorent me rappellent surtout les palais italiens. La statue est antique.


Une galerie bordée de colonnes, ornée de bas-reliefs, conduit à la chapelle.


Le vestibule de la chapelle, dallé de marbre, remplace une ancienne grotte de Thétys, devenue démodée. Cette pièce à colonnes montre un cocasse Louis XIV franchissant le Rhin (on le couronne pendant qu'il met carrément le pied sur le dieu-fleuve, qui est sidéré de cette audace, ou plus vraisemblablement de la puissance royale), des Coustou.

La chapelle



C'est Jules Hardouin-Mansart qui en proposa le plan à Louis XIV, mais il mourut avant l'achèvement des travaux. Elle évoque, par sa hauteur et ses verrières, les églises gothiques. En fait, on est plus dans l'esprit des chapelles palatines. Piliers rectangulaires en bas, colonnes cannelées en haut.
L'éclairage crée une véritable mise en scène. L'obscurité met paradoxalement en valeur le sol à motifs, et le faisceau de lumière fait rutiler l'or de l'autel et des orgues. On est bien dans l'esprit du Roi Soleil.


L'autel de van Clève est surchargé, c'est une évidence. Mais comme le reste de la chapelle est dépouillé... A l'instar du reste de la chapelle, il expose un parallélisme entre Ancien et Nouveau Testaments : anges, Christ Mort, mais nom de Yahvé qui rutile dans la "gloire".

L'orgue de Clicquot est décoré d'un Roi David. Couperin, maître de chapelle, en fut titulaire.


Le monogramme, le double L de Louis, se retrouve sur les portes.


Décoration fastueuse, et cependant discrète. Toute une équipe de sculpteurs fut embauchée ; on y retrouve les stars de l'époque, Coustou, Le Moyne, Le Pautre…


L'esprit baroque se manifeste aussi dans la fresque, avec son habituel effet d'élévation sur fond céleste. Charles de la Fosse, La Résurrection. Ce n'est pas ce qu'il a fait de pire.


Galerie de grands hommes avant de passer à l'exposition sur l'histoire du château. Ce sol à carreaux blanc et noir est sobre, presque sévère.

L'histoire du château



On croit souvent que Louis XIV a fait construire Versailles. En fait, c'était autrefois une forêt giboyeuse très prisée, et Louis XIII, pour éviter de dormir à l'auberge, avait fait construire un pavillon de chasse.



Dès 1631, ce pavillon fut élargi et agrandi, pour devenir le "petit château de cartes" évoqué par Saint-Simon. Après avoir acheté la Seigneurie de Versailles, Louis XIII voulait s'y retirer, mais il mourut avant d'avoir réalisé son projet.

C'est Louis XIV donc qui commença à s'y rendre fréquemment après son mariage, transformant un modeste ermitage en vraie résidence royale, faisant ajouter les appartements du Roi et de la Reine. Les bâtiments des communs furent ajoutés et Le Nôtre commença son grand-œuvre en redessinant les jardins.
Ainsi rénové, le château pouvait devenir le séjour de fêtes bien connu, lieu de divertissements extraordinaires. Les Plaisirs de l'île enchantée firent connaître Versailles dans toute l'Europe.


Il ne s'agit pas de Versailles sur ce fameux tableau d'Henri de Gissey mais d'une retentissante fête, le Carrousel, donné en 1662 pour célébrer la naissance du Dauphin devant le Palais des Tuileries. La place a conservé le nom.



Une ligne droite structure l'ensemble, réparti en apparente symétrie (pas tout à fait si on regarde les détails, comme les bassins de droite). C'est cependant de la belle ouvrage, qui expose, avec cette vue en plongée, des travaux spectaculaires.

L'ancien "château de cartes" est conservé, au centre, et enveloppé sur trois côtés par des ailes plus élevées, en pierre. Le "vieux castel" devait être reconstruit, et ce à plusieurs reprises, mais l'argent manqua à chaque fois pour mener le projet à bien. Les différentes structures demeurent donc visibles.


Les maquettes, bien faites, permettent de suivre les états successifs.


Les jeux d'eau ne sont pas une nouveauté. La villa d'Este montrait déjà, dans l'Antiquité, le savoir-faire des fontainiers. Mais cela a toujours frappé les imaginations, bien avant les mécanismes électriques.



Pas de château sans son jardin ! Une des célébrités de Versailles.


Le Nôtre, le grand maître des jardins, par Carlo Maratta. C'était un courtisan diplomate, qui cultiva sa faconde au point de recevoir le surnom de "bonhomme  Le Nôtre". Il savait se tenir à l'écart des intrigues de cour, ce qui lui permit de multiplier les chantiers durant sa vie (Chantilly, Vaux-le-Vicomte).



Une toile montre les machines de Marly, succès de l’ingénierie de l'époque, qui permettait de faire fonctionner les jeux d'eau qui faisaient l'admiration de l'Europe entière. Une sacrée réalisation pour le XVIIe siècle.


La cage d'escalier permet d'accéder à l'étage. Plutôt sobre, elle aussi.



Par Testelin, exposé au Salon de 1673, un des nombreux portraits du roi. C'est l'ami du savoir, comme le montrent les attributs avantageusement disposés au premier plan. Une vraie peinture de propagande.

Les salles Louis XIV


Avant les Appartements du Roi, une galerie expose meubles et tableaux. Ces salles montrent le roi, sa famille, la cour, les grands événements... N'en jetez plus ! Je ne crois pas avoir visité cette partie du château lors de mes visites précédentes.

La première salle, sur l'enfance du roi, évoque le règne d'Henri III et Henri IV. Un portrait de Mazarin, Anne d'Autriche avec le Dauphin…


Les premières campagnes militaires ; portraits conventionnels du Grand Condé (en haut), de Turenne.




Comme le public y est moindre, je peux m'approcher des fenêtres et jeter un œil sur les jardins depuis les fenêtres. Un jardin à la française fait toujours de l'effet vu de haut !


Chacun de ces peintres de portraits devait exécuter deux portraits de ces prédécesseurs pour pouvoir entrer à l'Académie. Sans nécessairement être reçu. Forcément, ça fait beaucoup de tableaux.


Des Largillière et Rigaud parmi d'autres plus... oubliés (Belle, Gascard, Elle le Jeune !).


Quelques meubles caractéristiques. Mon goût personnel est à l'opposé de cette avalanche d'or. Mais je m'incline devant la maîtrise des techniques des artisans ébénistes.





Louis XIV apprécia tant ce portrait en tenue de sacre par Rigaud qu'il lui en commanda plusieurs exemplaires. Le tout premier est exposé au musée du Prado.

L'Appartement du Roi



Sans surprise, c'est bien ici qu'on retrouve la foule de la cour (pas la Cour du Roi, non ! mais celle des touristes du jour). Cette cohue rend la visite assez éprouvante ; on est tracté par un flux auquel il est difficile d'échapper, sans possibilité de retour en arrière, et prendre la photo qu'on aimerait relève carrément du défi. Tant pis, je m'accommode, je n'ai pas le choix.


On commence par le salon de la Chapelle, dont les stucs aux angles représentent les parties du monde. Coustou a, à nouveau, été mis à contribution pour les bas-reliefs.


Vue différente de la chapelle. Elle servit aux grandes cérémonies religieuses de la cour : messes de l’ordre du Saint Esprit, Te Deum pour les succès militaires, mariages, baptêmes... Louis XVI y épousa Marie-Antoinette.


Les peintures de la voûte sont dues à Coypel et de la Fosse. La Trinité; le Père Eternel apportant la promesse du rachat. On n'est pas vraiment dans le programme habituel, mais c'est une chapelle royale !




Le salon d'Hercule, décoré par Robert de Cotte, est un avant-goût des fastes de la galerie des glaces. Le Repas chez Simon de Veronese fut offert à Louis XIV par la République de Venise.


Bronzes ciselés d'Antoine Vassé, de très belle facture (les grains de raisin !).


Le plafond est réputé une des plus grandes peintures du monde, chef-d’œuvre de Lemoyne. Cette Apothéose d'Hercule montre le héros vainqueur, sur un char montant vers l'Olympe. Allusion métaphorique au mérite du roi, cela va sans dire.


Les pilastres jumelés en marbre annoncent particulièrement ceux de la Galerie des Glaces.


Le salon de l'abondance abritait autrefois les tableaux préférés du roi et sa collection de médailles, aujourd'hui au Louvre.


Les "soirs d'appartement", on dressait ici le buffet, avec tous les produits extraordinaires du moment : chocolat et sorbets notamment ! Des portraits par Rigaud et van Loo sont toujours en place.


Le plafond de Houasse montre, parmi une série de divinités, les trésors de la collection.


Le salon de Vénus était autrefois l'entrée principale du grand appartement. Les vraies colonnes en marbre de Rancé trouvent leur écho dans les trompe-l’œil (ci-dessous) . Jean Warin a sculpté Louis XIV comme un héros romain, pour faire bonne mesure.




Vue apaisante sur la verdure des jardins.


Fameux symbole du Roi Soleil qu'on retrouve partout dans le château…


Le salon de Diane est à nouveau habillé de marbre. Le Sacrifice d'Iphigénie de La Fosse, décidément pas mon peintre préféré, surmonte la cheminée.


Le fameux buste de Louis XIV par Le Bernin, pièce d'une maîtrise éblouissante, sans doute un des plus beaux portraits du roi jeune (il avait vingt-sept ans alors).


Encore une référence historique pour faire rejaillir un peu de prestige sur le roi : Alexandre chassant le lion, de La Fosse. Un peu plus réussi, grâce au mouvement. La palette est plus lumineuse, aussi.


Au centre, une peinture de Blanchard : Diane préside à la chasse et à la navigation. Fichtre ! S'il y a un rapport avec Louis XIV, il faut aller le chercher loin !


Foule toujours (c'est impressionnant, tous ces appareils levés, mais je suis dans le même cas) dans le salon de Mars. C'est à nouveau le plafond qui impressionne, avec tout ce faux bronze doré. Les chefs de guerre antiques (César, Cyrus, Constantin...) sont une allusion ouverte aux qualités militaires du roi, qui rétablit la discipline dans l'armée.


Je trouve pas mal de qualités à ces peintures en faux bronze, bien construites, avec une architecture qui structure le tondo (peinture circulaire). Vus en gros plan, les personnages qui s'agitent au sommet des tours sont assez cocasses !


Les soirs d'appartement, le salon de Mars était cependant réservé à la musique et deux tribunes servaient aux musiciens. Aujourd’hui, des tables exposent là des bronzes de la Renaissance.


Le salon de Mercure devint la chambre du lit à cause du lit de parade présenté là ; celui d'origine était entièrement brodé d'or. Il ne s'agissait que d'une chambre d'apparat, Louis XIV préférait dormir dans les petits appartements (comme je le comprends !) Ce qu'on voit aujourd'hui, c'est un lit à la duchesse commandé par Louis Philippe. Bah, on reste dans l'histoire...

La pendule à automates de Morand fut offerte par l'artisan à Louis XIV à 1706.



Les tableaux sont étonnants, surtout ce harpiste. Le roi David ? Je n'ai pas pu m'approcher du cartel avec la liste des tableaux.

Beaucoup de pièces d'argenterie dans la chambre n'existent plus, car fondues pour financer la guerre de la Ligue d'Augsbourg.


Le salon d'Apollon, l'ancienne chambre d'apparat,  devint salle du trône. C'est bien dommage qu'on n'ait plus aujourd'hui qu'une estrade vide. J'ai le souvenir d'un fauteuil, pas très prestigieux, mais tout de même plus éloquent…

Les torchères préparent doucement, comme une introduction, à l'opulence de la Galerie des Glaces.


Le salon de la Guerre fut longtemps le grand cabinet du Roi où il tenait conseil. Lors de la réalisation de la Galerie des Glaces, on voulut faire ici une sorte de vestibule, avec déjà une série de miroirs, des marbres précieux, du bronze doré.

Le grand Louis XIV victorieux, couronné par la gloire, est une grande réussite de Coysevox. On faillit, en 1725, le remplacer par le bas-relief de Coustou aujourd'hui dans le vestibule de la chapelle. Mais la qualité artistique de celui-ci prévalut sur l'autre (qui trouva une place sur décision de Louis-Philippe).



Dans une profusion de végétaux dorés, on repère toujours le monogramme...

La Galerie des Glaces



Je ne sais ce qui impressionne le plus : la Galerie des Glaces, qui fait toujours son petit effet, ou la foule compacte qui avance au même pas inexorable de sénateur.


Longue galerie de presque quatre-vingts mètres, destinée à en mettre plein la vue à l'Europe entière, et à démontrer la supériorité de la manufacture française. Jusque là, Venise était la reine de la glace (et c'est avant l'empire des gelati !) avec ses fours à Murano, et Saint-Gobain réussissait à faire aussi bien.

De plus, la fabrication des miroirs était une affaire très onéreuse, qu'on limitait à de petites pièces. Un mur presque entièrement couvert de miroirs, c'était du jamais vu.



Grande série de torchères pour mettre de la lumière partout, et surtout multiplier les reflets.


Grande voûte de Lebrun, un travail de Titan. Allégorie, trompe-l’œil, vrais et faux stucs, l'artiste s'est régalé à mystifier le spectateur.


Répétition mais dans la variation : les figures féminines qui tiennent les cornes d'abondance ont toutes des poses différentes.



"Une sorte de royale beauté unique dans le monde" disait la marquise de Sévigné.

C'était là que la foule des courtisans tentait d'approcher le roi, qui utilisait chaque jour la galerie pour gagner la chapelle. Mais là aussi que se tenaient les réceptions de grand prestige pour des envoyés étrangers qu'il fallait éblouir prestement : ceux du shah de Perse, du sultan, du doge, du roi du Siam…


Quant au cabinet du conseil,  Louis XIV y présidait les différentes réunions. La vie de la cour se tenait là : conseil des ministres, audiences, chapitres de l'ordre du Saint Esprit, prestation de serment des Grands Officiers…


La chambre du roi s'avérait une des pièces les plus fastueuses du château, qui changeait de tentures selon les saisons : velours cramoisi brodé d'or en hiver et damas brodé d'or et d'argent en été.
Le lit fermé conservait la chaleur.

C'est là que mourut Louis XIV. C'est aussi là que Benjamin Franklin, venu signer le traité d'amitié avec la France, fut reçu par Louis XVI. Et c'est au balcon de cette chambre que ce dernier fit sa dernière apparition avec la famille royale, devant la foule rassemblée.



Toutes les horloges fonctionnent, et précisément celle-ci fait entendre un tintement cristallin et lumineux juste quand je passe devant.


La salle des œils-de-boeuf était une antichambre, autrefois le salon des Bassans car elle présentait une série de tableaux des Bassano, ces peintres de la région de Venise (de Bassano del Grappa précisément, la ville de l'eau-de-vie) réputés pour leur manière sombre.


Autour des fenêtres ovales, court une frise d'enfants dansants, très mignons, un peu plus âgés que les putti traditionnels. Un peu de gaîté et de mouvement après des salles au prestige un peu pesant.


Les lustres de cristal sont innombrables dans le château. Quel travail ça devait être d'allumer et moucher toutes les chandelles ! Et quelle consommation de cire ! Je n'ai jamais rien lu sur le sujet, mais je serais curieux d'en savoir davantage.


Tous les soirs, à dix heures, se tenait le grand couvert : le roi soupait, au son des Symphonies pour les Soupers du Roi de Delalande. Une musique découverte dans mon adolescence (vieux vinyl de Paul Kuentz !).


Une série de salles expose une suite encore plus conséquente de grands hommes militaires. Je dois sincèrement avouer que j'en connais fort peu.


Non, ce n'est pas le fondateur de l'industrie du hamburger ! Macdonald, Maréchal de France ? Encore un personnage à approfondir !


Grand plafond à caissons pour cet escalier, lui-même bien large, sans doute rempli sans cesse par la foule du quotidien de la cour.

La Galerie des Batailles



On change d'époque ; Louis Philippe supprima plusieurs appartements princiers pour établir cette longue galerie de presque 120 mètres de long, et souhaita en faire un "grandiose résumé de notre histoire militaire". En clair, que des victoires, de Tolbiac (496) jusqu'à Wagram (1809), en trente-cinq tableaux. Les peintres n'ont pas toujours été inspirés, et n'étaient que rarement de grands artistes. Certains se sont clairement inspirés d'oeuvres existantes.

Je suis frappé par une construction assez répétitive  avec une diagonale du haut gauche au bas droit ; le héros de la bataille, presque toujours à cheval, à droite  Le premier plan gauche occupé par un vil combat d'anonymes, parfois caricaturaux, et un arrière-plan très lointain, avec souvent un effet de brume ou de fumée (incendies, canonnades, que sais-je encore !)

A croire qu'un seul modèle fut fourni et décliné ensuite selon les batailles respectives.


La bataille de Poitiers, un sacré méli-mélo. Cela échappe (ainsi que la toile sur Charles Martel) au modèle dont je viens de parler.


La dernière, Wagram, avec un Napoléon bien détaché, en surplomb.


Bouvines, 1214, deux groupes clairement répartis.


Austerlitz ; le clair-obscur n'est pas si mal.


Hohenlinden, avec le général Moreau en 1800. Ca ne me dit rien du tout !


Zürich avec Masséna, celui de la place à Nice.


Charles Martel à Naples. Très pompeux.


Yorktown, avec Rochambeau et Washington. J'en avais entendu parler lors de ma visite de la Van Cortlandt House, à New York. Le peintre Auguste Couder s'est servi de modèles célèbres !


Lawfled, Maréchal de Saxe, 1747. Inconnue à mon bataillon.


On retrouve les mêmes divisions que dans la Grande Galerie du Louvre.


Fontenoy, le Maréchal de Saxe à nouveau. Serait-ce de là que viendrait le nom de tant de bars en France ?


Rocroi, avec un duc d'Enghien apparemment peu équipé pour la guerre.


Valenciennes, qui occupe le mur du fond. Ouf !


Et la suite ? 

Je n'ai plus qu'à redescendre pour continuer vers les Trianons. Par les jardins, c'est plus court.


Ah oui mais ce n'est pas possible. Aujourd'hui, il y a spectacle. Il me faut un billet avec supplément. J'essaie d'expliquer que je ne veux que traverser. Évidemment, ce n'est pas possible, je m'y attendais. Et puis-je traverser à toute pompe, visiter les Trianons, refaire les jardins en revenant ? Eh bien non. Une fois qu'on est sorti, le billet n'est plus valable. Saperlipopette ! Je n'ai plus qu'à faire le grand tour. C'est parti !

8 commentaires:

  1. Magnificent ! Amazing luxury ! Thanks for this captivating post.
    Really great, with great pics also.
    Annie

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  2. This is wonderful! I’m currently planning my backpacking trip to Europe, definitely going to add Versailles to my itinerary for Paris!
    Thank you very much for sharing.
    Vicky

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  3. Super pour preparer la visite Ca donne de bonne idees de se quon va voir Mercie

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  4. The most complete post about Chateau de Versailes on the web. Good job!
    Augusta

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