Barcelone : MNAC (art roman, peinture)

Petit-déjeuner dans une adresse historique, promenade dans le Raval, et visite d'un musée essentiel à mon programme du jour.

Petit-déjeuner à Granja Viader

Un incontournable de mes séjours barcelonais ! Me voici donc dans cette adresse historique, une fois encore !

Chocolate a la taza y churros, comme d'habitude. Un vrai régal pour gourmand.

Itinéraire dans le Raval

C'est également un classique.

 Les marronniers fleurissent et déversent leur profusion de bijoux colorés.

Une décoration de temple grec, non ?

Boutique de fournitures pour magasins. On croirait un musée.

Il s'agit d'une œuvre du musée, je verrai l'original dans la journée. Pas de panique, la photo est plus bas (L'Automobile).

Les arènes, autrefois haut lieu de la tauromachie, sont devenues un centre commercial rehaussé d'une terrasse.

 Arrivée enfin sur la Plaça d'Espanya, avec ses tours gigantesques de l'Exposition.

 Il ne reste plus qu'à grimper sur la colline de Montjuich pour atteindre le Musée.

Beaucoup ne viennent que pour la vue et ignorent les merveilles du musée. Mais il est vrai qu'elle reste spectaculaire !

On voit même la Sagrada Familia, toujours en travaux.

Le Musée National d'Art de Catalogne

 

L'année dernière, à peu près à la même date, j'étais revenu dans ce musée, mais n'avais pas eu le temps de terminer les collections. Un bon alibi pour y retourner...

Les collections d'art roman 

Comme je l'ai déjà écrit, il s'agit d'une section éblouissante, à laquelle je ne connais pas d'équivalent. Le Musée des Cloisters de New York serait ce qui me semble le plus proche, mais il s'agit néanmoins de quelque chose de différent.

J'ai déjà fait un article l'an dernier sur cette partie, et je ne mets des photos des mêmes pièces que lorsqu'elles me semblent vraiment meilleures.

La particularité de ces collections est de se consacrer à l'art roman dans une zone bien précise, la Catalogne, et surtout sa partie pyrénéenne, et d'exposer des fresques détachées en reconstituant autant que possible le lieu d'origine.

On découvre ici un art singulier, avec un graphisme aussi fort que les couleurs sont puissantes. Éblouissant.

Sant Pere de la Seu d'Urgell

L'abside de Sant Pere de la Seu d'Urgell avec sa grande théophanie (manifestation de la divinité). Le Christ en majesté est entouré du tétramorphe, les symboles des évangélistes.

Sant Pere de la Seu d'Urgell

Singulier graphisme avec cette bête à sept têtes.

Sant Joan de Boi

Sant Joan de Boi, une lapidation de Saint Étienne, bien cocasse avec ces pierres aux allures d’œufs.

Sant Joan de Boi

Sant Pere de Ager

  Sant Pere de Ager, deux apôtres, Thaddée et Jacques. Deux vrais portraits, bien individualisés.

 San Quirze in Pedret

 San Quirze in Pedret. Les peintures sont connues pour être l’œuvre d'un peintre lombard.

Sant Joan de Bellcaire

Un style de B.D. ! Apôtres de la Pentecôte,  Sant Joan de Bellcaire.

Sant Pere de Burgal

Sant Pere de Burgal. On voit apparaître l'image de la noblesse qui finance les travaux de l'église, avec ce portrait au registre inférieur.

  Sant Marti de Tost

Sant Marti de Tost, un baldaquin d'une incroyable pureté stylistique.

Santa Maria de Ginestarre

  Santa Maria de Ginestarre, une abside très richement ornée. Les effets de volume annoncent déjà les progressions artistiques du Moyen-Age.

Sant Pau d'Esterri de Cardos

  
Sant Pau d'Esterri de Cardos, un devant d'autel stuqué aux effets métalliques. La construction rappelle les anciens sarcophages romains, qui devaient encore être bien présents dans l'univers des artistes.

Sant Marti d'Ix

  
Sant Marti d'Ix, un devant d'autel avec, déjà, une singularité stylistique qui annonce la fulgurance de Tahull.

Santa Maria de Cardet

 Santa Maria de Cardet, un devant d'autel avec des personnages sur fond stuqué et un dessin inventif. Voir l'effet de perspective avec le bœuf et l'âne !

Sant Marti de Gia

  Sant Marti de Gia, devant d'autel : scènes de la vie de Saint Martin dont la fameuse Charité Martin, l'épisode où le soldat romain donne la moitié de son manteau (et seulement la moitié car l'autre appartenait à l'empire).

Alt Urgell

Monastère de l'Alt Urgell, une peinture dans un remarquable état de conservation et des anges dansants avec beaucoup de mouvement.

Sant Quirc de Durro

 Sant Quirc de Durro, un devant d'autel où on montre une série de misères, avec une certaine naïveté.

Sant Climent de Tahull

 La puissance de ce fameux Christ de Tahull, un des chefs-d’œuvre artistiques de l'histoire de l'art, n'a jamais faibli.

Sant Climent de Tahull

Sant Climent de Tahull

 Les détails demeurent extraordinaires, comme ces broderies en frise sur les vêtements.

Sant Miquel de Camarasa

 Un extraordinaire chapiteau sculpté du Paradis, où Adam et Eve ont honte de leur nudité. Sant Miquel de Camarasa.

Santa Maria d'All

Sobre Vierge à l'enfant, présenté en roi, de 1200. Santa Maria d'All.

Estaon

 Vierge de la Crucifixion, Eglise d'Estaon.

Santa Maria de Tahull

 Santa Maria de Tahull, détail des rois.

Santa Maria de Tahull

Santa Maria de Tahull, détail des rois mages, Gaspard et Balthazar.

Majesté Battlo

 Majesté Battlo. Ce type de crucifix, avec un Christ habillé et triomphant, diffusait l'idée de la victoire de la religion sur la mort.

Santa Maria de Tahull

Santa Maria de Tahull, devant d'autel.

Santa Maria de Tahull

 Santa Maria de Tahull, groupe sculpté de la descente de croix. Ce haut lieu montrait vraiment une qualité exceptionnelle de l'expression artistique, dans tous les domaines.

Sant Miquel d'Engolasters

Sant Miquel d'Engolasters. Changement de style dans cette église des Baléares.

Santa Maria d'Avia

On a associé ce devant d'autel de Santa Maria d'Avia avec la miniature anglaise, elle-même héritière de l'art oriental. Les bœuf et âne sont aussi extraordinaires que l'enfant Jésus plein de mouvement.

Santa Maria d'Avia

Sant'Andreu de Baltarga

 Sant'Andreu de Baltarga, un devant d'autel également influencé par l'art oriental.

Santa Maria de Mosoll

 Devant d'autel de Santa Maria de Mosoll. Retour à la construction en arcade de sarcophage, mais avec des variantes correspondant aux nouvelles influences.

Sant Vivenç de Cardona.

Les archanges de ce devant d'autel bénéficient d'une iconographie toute nouvelle.

San Pedro de Arlanza

San Pedro de Arlanza. La simplification semble évoquer la peinture du XXe siècle.

San Pedro de Arlanza

  San Pedro de Arlanza. Une autre création tout aussi imaginative.

San Pedro de Arlanza

 Griffon de la même provenance, San Pedro de Arlanza, témoignant d'une peinture très personnelle, d'une expressivité peu courante.

Une belle boîte émaillée, grande spécialité de Limoges.

Déjeuner au restaurant du MNAC

Ç’avait été une bonne expérience. Retour donc dans ce restaurant de musée.

Dans le menu del dia à 12,90 €, je me décide pour la soupe de melon aux éclats de jambon cru grillé...

 le porc à l'ananas, plat exotique...

 et le gâteau de Santiago, délicieuse gourmandise.

Le restaurant est situé en bordure de cette vaste salle, toujours stupéfiante par ses dimensions et sa voûte.

Il s'agit ici de la coupole principale, qui domine le bâtiment.

 La peinture moderne

Quelques intrus (Munch, Boudin...) viennent se glisser dans les collections mais, pour l'essentiel, le musée expose les peintres locaux, comme son nom l'indique. Familier des expos barcelonaises depuis longtemps, j'ai eu la chance d'en découvrir plusieurs plus extensivement : Casas, Mir, Gargallo ou Fortuny.

Il s'agit pour l'essentiel de peintres de la fin du XIXe et du début XXe, perméables aux influences de l'époque. Beaucoup de bonne peinture dans tout cela.

La fin de cette section est consacrée aux arts décoratifs, montrant comment l'art nouveau qui se diffusait alors en Europe est devenu ce modernisme qui a pris à Barcelona un sens particulier.

 Ernest Soler, Les Modèles de plâtre.

Originale composition pour un tableau d'académie.

 Arcadi Mas i Fondevila, L'Enfant de Pompéi.

L'influence antique, variante de l'orientalisme.

Série de portraits aux regard intenses.

 Lluis Graner, Portrait de Raimon Casellas.

Peinture robuste à grands aplats.

 Santiago Rusinol, Portrait de femme.

Quelle sévérité !

 Pablo Gargallo, Tête de Picasso.

La mèche est bien identifiable ! La Caixa avait organisé, il y a une dizaine d'années  une rétrospective consacrée à ce sculpteur aussi original que méconnu.

 Marti Gimeno, Portrait de Francesc Gimeno.
Vigoureuse terre cuite.

 Roma Ribera, Epilogue d'un bal masqué.

Brossé à grands traits, un tableau qui s'inscrit dans la peinture de genre.

 Ramon Casas, Autoportrait.

Très singulier et audacieux. Les détails des plis du pantalon, la pose originale, la gourde, pas si facilement identifiable, tenue dans les mains comme un trophée, ou comme un signe distinctif... Casas sort du cadre habituel tout en respectant le cahier des charges du genre.

 Francesc Pausas, Portrait de ma mère.

Fort contraste d'où émerge seulement la tête. Klimt a aussi utilisé ce procédé.

 Aleix Clapes, Portrait d'Oliveres.

Puissante toile avec un effet de flou réussi.

 Joaquim Sunyer, Maria Llimona.

Une peinture à la Manet.

 Edvard Munch, Thor Lütken.

Un tableau de commande et cependant une patte pleine de personnalité.

 Deux tableaux orientalistes de Fortuny.

 José Villegas, Le berger aux dindons.

Étonnant tableau réaliste.

 Tomas Moragas, Le Café arabe.

Efficace peinture synthétique.

Deux bijoux, très art nouveau, de Manolo Hugué.

 Joan Ferrer Miro, Exposition de peinture.

Sens du détail sur le vif.

 La gigantesque Bataille de Tetuan de Fortuny.

Quelques détails mais avant tout une vision synthétique.

 Herman Camarasa, Femme de Grenade.

Puissance de la polychromie et influence visible de l'art japonais.

 Lluis Mariera, Ombres reflétées.

Un tableau plein de lumière dans une salle qui relate l'influence des gravures japonaises.

 Eduardo Chicharro, Le Profil.

Magnifique ! Pourtant, avec cette vaste étendue moutarde, ce n'était pas gagné. Audace payante !

 Fortuny, Paysage de Grenade.

Choix d'une vue en profondeur, accentuée par les lignes du mur et du surplomb.

 Modest Urgell, Barque au lac de Banyoles.

Très joli petit format.

 Josep Masriera, Llavanares.

Un autre tableau charmant, avec une lumière bien traitée.

 Boudin, Parc Cordier à Trouville.

Il ne peignait pas que des scènes de plage...

L'exposition Joaquim Mir, il y a quelques années, fut une véritable révélation. Une peinture hautement personnelle, avec une explosion de couleurs qui m'enchanta.
C'est un plaisir d'en revoir quelques-uns ici. Le bijou.

Joaquim Mir, Le Rocher dans l'eau.

 Joaquim Mir, Or et azur.

  Joaquim Mir, La Gorge de la Trona.

 Nicolau Raurich, El Prat de Llobregat.
Intéressante toile crépusculaire.

 Lucien Frank, Paysage, bien dans la manière de ce peintre belge.

Je lève les yeux... une des petites coupoles.

 Santiago Rusinol, Jardin de Montmartre.

Tableau tout à fait impressionniste.

 Santiago Rusinol, En campagne.

Scène intime, mais la masse presque monochrome de la colline crée l'originalité.

 Ramon Casas, Le Tandem, où le peintre se représente avec humour en compagnie de son ami Pere Romeu. L'esquisse de la ligne de la ville donnera de multiples reprises.

  Ramon Casas, L'Automobile, nouvelle aventure pour les deux compères.

 Apel-les Mestres, un savoureux album de croquis.

 Ramon Casas, Figures pour le théâtre d'ombres. Un domaine où les peintres se sont très rarement illustrés.

 Frederic Vidal, Porte vitrée.

La profusion des motifs floraux explosa dans l'art nouveau et ses suites.

  Frederic Vidal, Paravent

Lambert Escaler, Miroir avec tête de femme.

Très suggestif avec cette masse de cheveux.

 Ricard Urgell, Opera.

Le spectacle, vieux thème pictural, revient à la mode avec le développement des salles.

 Miquel Utrillo, Femme faisant du ski.

J'ai eu du mal à voir de quoi parlait le dessinateur mais sa technique m'a fasciné.

 Dionis Renart, Vase à la femme.

Très belle réalisation, avec beaucoup de mouvement. Tout ici est courbe et rondeur.

 Une certaine lourdeur mais un beau travail de marqueterie.

 Une variation sur le précédent miroir avec figure féminine.

 Les visages sont en relief. Œuvre en céramique bien rare.

 Improbables créations modernistes, mais quel travail ! Les motifs végétaux sur les fauteuils sont en appliqué.

 Joaquim Mir, La Gorge bleue.

J'aime moins cette palette mais j'apprécie toujours les variantes de technique.

Après tout cela, passage dans l'exposition temporaire, William Morris et le mouvement des Arts Crafts. Très intéressante, fort bien faite, mais les photos y étaient strictement interdites. Dommage !