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jeudi 14 février 2019

New York : Hamilton Grange


J'aime beaucoup visiter ces maisons historiques à New York. A mon tableau de chasse figurent la Morris Jumel, la Van Cortlandt (ma préférée), la Gracie Mansion. J'avais déjà tenté de visiter cette Hamilton Grange. Cette fois sera la bonne !




Cette maison de bois date de 1802 ; c'était une vraie maison de campagne, avec des galeries couvertes pour profiter de la nature.


La maison a connu une histoire mouvementée. A l'image de l'homme qui l'a fait construire !


Alexander Hamilton


Un vrai héros de roman, cet Alexander Hamilton qui donne son nom à la maison et au quartier (Hamilton Heights).

Né aux Caraïbes, sur l'île de Nevis, d'une famille immigrée d'Ecosse, il fut abandonné par son père et sa mère mourut de fièvre quand il était enfant. On le confia à un cousin éloigné qui se suicida. Il dut travailler très tôt et, comme il avait appris à lire et à compter en temps record, il fut employé comme clerc dans une compagnie qui exportait la canne à sucre de l'île. Il assista au traitement réservé aux esclaves noirs et en fut scandalisé.

Il tenait toute la comptabilité de l'entreprise  sucrière à l'âge de quinze ans et on envoya ce brillant gestionnaire poursuivre ses activités au bureau de New York.


A vingt et un ans, c'était un révolutionnaire convaincu. Il organisa une unité d'artillerie qui défendit New York et partit se battre dans le New Jersey et en Pennsylvanie aux côtés de George Washington qui nota son audace et son intelligence. Il le nomma son aide de camp personnel.


Dans ses nouvelles fonctions, Hamilton devait remplir des fonctions d'écrivain, diplomate, conseiller, et, en outre, Washington le nomma colonel d'infanterie suite à une défection.

A la tête de son régiment, il conduisit une attaque décisive à la bataille de Yorktown.


Après la guerre, il devint avocat et défendit l'idée qu'il fallait réformer le code civil pour l'adapter aux temps modernes. Dans ses procès, il introduisit l'idée de "circonstances atténuantes".


Parallèlement, il dirigeait la New York Manumission Society, qui luttait contre l'esclavage, protégeait et assurait l'éducation de la population noire.

Il défendait l'idée d'un solide gouvernement central. Il promut avec de nombreux écrits cette nouvelle constitution (avec Jay et Madison), et poussa activement ses concitoyens à voter pour la ratifier. Il n'hésita pas à s'opposer à Jefferson, inquiet de la puissance d'un tel gouvernement, et ses talents d'avocat lui furent d'un grand secours. Par ailleurs, cet économiste formé sur le tas assura à New York les bases d'une solide économie.


Persuadé que la presse était nécessaire à la diffusion des idées,  il fonda le premier journal new-yorkais, l'Evening Post.


Le foulard commémoratif imprimé à sa mort rappelle les mérites de cet homme vraiment exceptionnel. Dans le médaillon central, l'île avec les palmiers évoque son lieu natal, et la pleureuse serait une Noire-Américaine qui rendrait hommage à son combat contre l'esclavage.

La maison


Manhattan, en été, c'était un cloaque dévasté par la fièvre jaune, irrespirable. Les riches familles faisaient construire des maisons au Nord pour y chercher l'air pur.

J'entends le même refrain à chaque visite de ces maisons autrefois de campagne, et je suis toujours surpris qu'une distance toute relative (dix kilomètres environ) aient pu provoquer un tel changement de climat. Peut-être était-ce le fait d'un lieu arboré…



Sur le mur de la salle à manger, figurent les portraits de Hamilton et de sa femme, Elizabeth Schuyller. Devenue veuve, elle poursuivit l'œuvre de son mari et dirigea un orphelinat jusqu'à sa mort, à quatre-vingts ans.


Elle fut aussi l'éditrice de ses nombreux écrits.

Maison nomade



C'est peu banal mais cette maison a voyagé trois fois. La dernière est récente, et pour la désencastrer on dut la faire passer par-dessus les bâtiments voisins !



En fait, la maison avait déjà voyagé. A la fin du XIXe siècle, on l'avait déplacée en utilisant des carioles tirées par des chevaux.




Dans sa seconde vie, Hamilton Grange avait été reposée à côté de l'église Saint Lukes. Elle fut transformée alors en chapelle adjacente.



La carte montre les trois emplacements. Le dernier, sur la colline du New York City College, fut choisi pour sa vue dégagée et le parc qui l'entourait, retrouvant un peu de la campagne d'origine.


Le plan, peu courant, est destiné à donner accès au maximum de pièces de chaque côté, en évitant les couloirs. Très original à la création de la maison.

Par ailleurs, c'est une résidence de bois, à la différence de la Van Cortlandt.


Devant la fenêtre se tient une épinette, un clavecin de taille réduite.


Vu les vicissitudes de la maison, le mobilier n'est pas d'origine mais il a  été reconstitué d'après des dessins et surtout la somme de lettres qui le décrivaient.

Alexander Hamilton


Aux Etats-Unis, ce sont les volunteers, les bénévoles qui assurent les visites. Je bénéficie de tout le savoir d'une pétulante retraitée, une vraie passionnée.



Pause-déjeuner en sortant : j'ai repéré un micro-restaurant chinois à côté du College ; sesam chicken and broccoli pour 7,25 $. Ca fait mon affaire !

10 commentaires:

  1. Hey there! I know this is kind of off topic but I was wondering
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    I'm using the same blog platform as yours and I'm having trouble finding one?
    Thanks a lot!

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    Réponses
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  2. Hamilton is a great father of America.I remember when his house was transferred on wheels!
    Great post thanks.
    Annie

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  3. Remarquable découverte. Je ne connaissais pas ce grand homme et n'avais jamais entendu le nom de cette belle maison historique On croit toujours que New York n'est composée que de gratte-ciel, et vos passionnants articles apportent un tout autre regard.
    Félicitations
    Pierre

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    Réponses
    1. J'espère que cet article donnera des idées de visite...
      Merci beaucoup, Pierre !

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  4. Jamais entenfu parler de ce personnage Cette histoire de maison qu'on transporte est incroyable.
    C'est un super article ! Je me suis régalé.
    Lucas

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  5. Passionnant article, une visite très intéressante !

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