Moscou : La maison de Gogol

Visite de la maison habitée par Nikolai Gogol, l'auteur génial du Revizor, du Nez ou des Soirées de Saint Petersbourg.



J'aime beaucoup la littérature de Gogol, son esprit caustique parfois mêlé de fantastique, son regard critique et ironique. J'avais gardé cette maison de Gogol pour ce voyage, après m'être rendu dans celles de Tolstoï, Gorki, Pouchkine et Biely. il est temps de la visiter.

C'est dans sa dernière décennie que Gogol vécut dans cette maison, un palais du centre de la ville; il avait été construit au XVIIe siècle pour les Saltykov, une famille de boyards. Il changea de propriétaire régulièrement avant d'appartenir au général Talizine, un héros de la bataille de Borodino.

La statue de l'écrivain se dresse au centre du jardin.

Les deux bâtiments qui se font face furent retravaillés pour être symétriques. C'est celui-ci qui était la résidence.

Je paie mes deux cents roubles et entre dans la place.



On retrouve ici les éléments propres aux maisons d'écrivain : intérieur d'époque, objets personnels, portraits, manuscrits et éditions anciennes.

Ce manteau me semble bien neuf pour être celui de l'écrivain. Mais il peut faire référence au livre Le Manteau !

Ce salon pourrait se trouver partout ; à Vienne, je penserais au style Biedermeier.

Tout de même, un détail le différencie !

Comme dans la maison de Tolstoï, le lit est séparé du salon par un paravent.

On le reconnaît plus facilement sur les portraits peints que sur les statues, me semble-t-il.

Les Arabesques sont un énorme volume qui contient une série de textes majeurs : La Perspective Nevski, Le Journal d'un fou, Le Nez, La Calèche et Le Manteau. Si vous ne les connaissez pas, ce sont des chefs-d'œuvre !

Brouillons raturés et annotés comme il se doit.

La première édition du Revizor, une pièce géniale sur une petite ville qui attend l'inspecteur du gouvernement et qui se trompe de bonhomme.

La place ne s'est finalement que peu transformée.

Bien sûr, l'horloge à balancier fonctionne et rythme la visite de son battement régulier.

Ces porcelaines rappellent fortement les Meissen allemandes. Il s'agit de personnages caricaturaux représentant différents types caractéristiques de la société russe.

Le chauffage était entralisé, apparemment.

Le masque mortuaire montre un visage qui avait peu changé ; ce n'est pas toujours facile d'identifier les personnages, connus d'après des peintures réalisées durant leur jeunesse, mais ici c'est étonnant de voir combien le masque ressemble aux portraits.

Une salle évoque les différentes œuvres à travers une installation un peu étrange, mais pas si éloignée du climat des nouvelles.

A l'étage, la bibliothèque et le fonds de recherche. 250 000 livres sont consultables.

Le plus étonnant est qu'elle contient aussi des claviers électroniques, sur lesquels on peut jouer avec un casque. Une jeune fille s'exerçait sur le dernier quand je suis entré dans la salle.

Quelques objets de fouille sont présentés au sous-sol.

Cela pourrait être des carreaux de Delft...

C'est une visite intéressante, mais réservée à ceux qui possèdent un minimum de russe. Il n'y a absolument rien en caractères romains, l'audioguide n'est qu'en russe... Je pense que la connaissance des nouvelles de l'auteur doit suffire pour se débrouiller !