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mercredi 5 février 2020

Barcelone : Eglise de Bethléem


Si l'église, parallèle à la Rambla, est souvent longée par les touristes en goguette, elle n'est pas si souvent visitée... Ce séjour à Barcelone m'offre l'occasion de redécouvrir son surprenant intérieur.


L'extérieur



La façade révèle son appartenance au baroque ; version barcelonaise des façades ornées comme on peut en voir dans toute l'Europe. Au-dessus des portes, une Nativité sculptée rappelle la dédicace complète de l'église à la Mère de Dieu de Bethléem.


De chaque côté, encadrés de colonnes torses, Ignace de Loyola et François de Borgia (Francisco de Borja)se dressent. Ces deux personnages sont rattachés à la Compagnie de Jésus ; les Jésuites firent construire cet édifice en 1680 et en furent expulsés en 1767. J'ignore ce qui déclencha ce mouvement, quelques années avant notre Révolution française.


Le flanc visible depuis la Rambla est original ; des pilastres de moellons rythment la façade, mais l'intérêt majeur vient des originales toitures vernissées qui coiffent les chapelles.

L'intérieur



L'intérieur était réputé la plus belle nef baroque de Barcelone. Mais c'était avant la guerre civile : en 1936, elle fut entièrement incendiée.  Il s'agit donc d'une reconstruction, ce qui explique le contraste étonnant avec l'extérieur. Rien de commun avec les églises du même ordre, comme la Jesuitenkirche de Vienne.



La chapelle qui abrite les fonts baptismaux s'orne d'une image moderne du Baptême, assez réussie. Quant aux statues rassemblées autour, elles me semblent plus anciennes. Je présume qu'on les a apportées d'une autre église.


Ce petit couloir qui fend les murs des chapelles est original avec ses frises colorées. C'est peut-être ce qui me paraît le plus hispanique de tout l'intérieur.


Impossible de trancher en l'absence de toute indication : s'agit-il de retables anciens transportés ici ou d'imitations modernes ? La Vierge est vêtue, avec une robe sans doute changeante selon les périodes. J'ai vérifié sur une photo que j'avais prise il y a quelques années et le vêtement différait.


Sur le second, les damnés tendent les bras vers la Vierge à l'Enfant flottant dans le ciel.



La sculpture est inégale mais certaines expressions me semblent assez réussies.


Le troisième est encore plus baroque que les précédents ; j'ai vraiment la sensation de l'or dégoulinant et d'une structure en mouvement.


Des angelots sur les colonnes ! Ai-je déjà vu cela ailleurs ?





 Le baldaquin massif pourrait être moderne ; la mosaïque au plafond ne me paraît pas davantage très ancienne.


Au centre, on a représenté une Vierge très masculine, à l'expression sévère, qui veille sur un enfant à ses pieds. C'est bien la Vierge de la Nativité que l'on voit ici, mais la rigueur des traits est tout de même bien rare.



La nef latérale gauche est beaucoup moins décorée que la droite et ne présente pas un intérêt exceptionnel, si ce n'est cette Vierge noire. Les statues noires de la Vierge sont un vestige de cultes antiques (celui d'Isis notamment) et se développèrent au Moyen-Age ; il en subsiste cinq cents environ. En France, celles de Chartres, de Rocamadour ou du Puy sont célèbres, mais l'Espagne en compte aussi, dont celle de Montserrat.
L'iconographie est très différente de la précédente Vierge ; les couronnes renvoient aux symboles de la royauté, et l'Enfant est représenté en petit roi, un adulte miniaturisé bien plus qu'un bambin.

2 commentaires:

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