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vendredi 9 octobre 2020

Un jour à Tivoli

 Une journée d'excursion à Tivoli avec les visites de la Villa d'Hadrien (Villa Adriana), de la Villa d'Este, et de l'église Santa Maria Maggiore (Sainte Marie Majeure).

 

Le départ de Rome est compliqué ; je pars en métro de Termini jusqu'à Ponte Mammolo, où une gare routière récupère les passagers. 

Il s'agit ensuite de trouver le bon quai. Aucun guichet, personne pour me renseigner.

Et peu de voyageurs ! Je vérifie mon départ avec une dame qui attend également le bus. Elle m'informe que je ne suis pas au bon endroit. Tant mieux, me dis-je, et je me dirige vers celui qu'elle m'a indiqué. Le chauffeur me confirme que son bus va bien à Tivoli. Tout semble correct, et je consulte régulièrement GoogleMaps sur le trajet pour en être certain. 

Lorsque j'aperçois la Villa Adriana sur la carte à droite, alors que le bus file droit, je suis pris d'un affreux doute. Je descends illico ! Vraisemblablement mon bus passe assez loin de la villa. Je ne peux rien affirmer, mais peut-être le premier était-il le bon.

Pour le moment, il ne me reste qu'à marcher.


Ce n'est pas un trajet inintéressant. Je suis toujours venu à la Villa Adriana en bus touristique privé qui me déposait pile à l'entrée, et finalement je ne connais rien de ce quartier. C'est l'occasion de voir un peu d'Italie "authentique", qui préserve encore un peu ses petits commerces. Pas de touristes à l'horizon. Normal, je suis le seul à avoir emprunté cet itinéraire buissonnier !


Cela me rappelle un peu ma randonnée sur la Via Appia, avec ces grandes propriétés aux allées immenses. Certaines enceintes menacent ruine.



 
 

Je finis par atteindre ma première destination, la fameuse villa de l'empereur Hadrien. Première partie de ma visite avec notamment le fameux Canope.

Je poursuis avec le Pretorio, les Thermes, la Pescheria...


 

La troisième me permet de voir le prétendu Théâtre Maritime, un des points forts de la visite.


Je tente de prendre un bus directement à la sortie. Cette fois le prochain semble dans une heure ! Je décide de monter à pied, tout en cherchant un endroit pour déjeuner. Mais c'est que le Covid semble avoir fermé les auberges encore plus qu'à Rome, et tout est fermé. Un bar se propose de me servir une assiette de charcuterie, ça ne me tente pas plus que cela.

 

La chance me sourit ; je grimpe la colline vers la ville de Tivoli et, alors que j'aperçois un arrêt de bus, un me double providentiellement. Je fais de grands gestes, le conducteur m'a sans doute repéré et m'attend aimablement. Avec cette chaleur, je suis ravi de terminer l'itinéraire assis dans le bus climatisé.


Je m'arrête sur la Piazza Garibaldi. Voilà les échoppes touristiques, où j'avais acheté il y a vingt ans un pot à crayons et une boîte en travertin, la pierre locale. Tout est fermé ! Je n'en reviens pas.


La Rocca Pia doit son nom au pape Pie II, qui la fit édifier au XVe siècle. Elle rappelle, en un peu plus imposant, la forteresse d'Ostie. Même époque, même tour crénelée avec sa rangée de mâchicoulis.


Et, comme sa cousine, elle est fermée.


Je me demande si je suis déjà passé par là. Un quartier d'Italie typique, sans charme particulier, et sans doute très authentique.


Déjeuner

Je reviens Piazza Garibaldi, et je tombe bien ; un restaurant offre sa terrasse ombragée et propose un menu du jour (chose rare en Italie où la tradition demeure la carte plutôt que le menu a presso fisso, à prix fixe). Je commande immédiatement un Spritz, ce cocktail vénitien dont la version amère a disparu au profit du Spritz dolce à l'aperol. Ne parlons pas du Spritz nero au Cynar, l'apéritif à l'artichaut, certains n'en ont jamais entendu parler !

Je n'en boirais pas toutes les semaines mais c'est mon premier du séjour.


Je n'ai aucun choix sur le menu ; les gnocchi à la saucisse romaine et à l'huile de truffe sont très parfumés. 

Je me serais bien passé d'une énième cotoletta milanese, surtout que celle-ci est plutôt sèche, et j'aurais préféré aux sempiternelles frites un plat de légumes.


Pour le dessert, on se rend à l'intérieur, rayon pâtisserie. Quel choix, je n'en reviens pas ! Je tente le cannolo à la pistache et la tartelette cacao-pistache, les deux me régalent autant que l'excellent arabica. Vingt-deux euros pour tout cela.



 

Je suis à présent suffisamment reconstitué pour me lancer à l'assaut de la Villa d'Este !





C'est un vrai plaisir ; les restaurations minutieuses ont rendu à ces intérieurs leurs fascinants coloris de la Renaissance, et le nombre de visiteurs très modéré permet d'en profiter comme jamais. Je commence avec le niveau de l'entrée.

Suite avec les splendides salles du rez-de-chaussée.

Impossible de ne pas passer du temps dans les jardins, une des plus extraordinaires créations de l'histoire.

San Pietro alla Carità est fermée, je m'y attendais un peu. Dans mon souvenir, c'est une belle basilique ancienne comme je l'aime, très sobre, façon San Giorgio in Velabro.


C'est d'autant plus regrettable qu'il pleut à verse, et je vois peu d'abris. Heureusement, j'ai toujours un vêtement de pluie dans mon sac à dos !



Je crois avoir parcouru quelque distance et constate que finalement, je me suis contenté d'une boucle en revenant sur mes pas !


J'arpente un quartier historique qui ne manque pas de charme. Tout y est fermé, je ne croise aucun piéton !


Finalement j'atteins l'entrée de la villa, et son église voisine. Celle du couvent utilisé pour construire la villa...


Santa Maria Maggiore



Dans l'Antiquité se dressait ici, comme l'évoque le vestige sur la place, une villa romaine appartenant à l'historien Salluste. Le pape Simplice aurait construit une église au Ve siècle, mais on a peu d'éléments pour confirmer cette version. Il est davantage probable que la première version daterait du IXe et aurait été transformée au XIIe. Donnée d'abord aux Bénédictins, elle fut ensuite attribuée aux Franciscains, ce qui crée une confusion certaine car elle est également connue sous le nom de San Francesco !

La curieuse façade est le résultat de modifications médiévales, lorsqu'on passe de trois arches à une seule, un portail gothique du XIVe siècle surmontée d'un curieux ensemble plaqué ; une fausse entrée d'église seulement destinée à mettre en valeur le blason.


L'intérieur n'est pas moins surprenant. J'appelle cet édifice "l'église aux lustres", on comprend pourquoi !

Le pavement cosmastesque du XIIIe siècle rappelle que nous ne sommes pas loin de Rome, ville où les Cosmates faisaient des merveilles (comme à San Crisogono qui en conserve un absolument somptueux).


J'ai le souvenir, peut-être erroné, d'éléments que je ne retrouve pas ; et ce maître-autel ne me dit rien !

La décoration d'icônes (peut-être grecques, le maître autel est surmonté de l'inscription hellénique Theotokos) me surprend tout autant.


 

Une représentation de la Dormition. Un classique des icônes !


 

Il semblerait que la chapelle soit ornée de toiles peintes et non de fresques. Difficile de juger du sujet. Un Repos durant la Fuite en Egypte ?


 

Un assez curieux trompe-l’œil avec des colonnes salomoniques. Il mériterait un bon nettoyage pour être plus crédible.


 Les fonts baptismaux sont localisés à l'entrée comme il se doit, et orné d'un Baptême du Christ obligé. Sans être renversante, la peinture n'est pas mauvaise.



 

L'averse a cessé. Les rues s'emplissent immédiatement des habitants !




Quelques demeures anciennes sont préservées. Je ne me hasarderais pas à dater ce bâtiment à la décoration curieuse de coquilles au-dessus des fenêtres.


 L'église San Biagio est ouverte, mais son intérieur ne vaut pas une photo !

Après un cappuccino roboratif, je retrouve la Piazza Garibaldi. Une dame âgée me renseigne très obligeamment sur le bon arrêt de bus. Je ne tiens pas à recommencer mes déboires !

 Le retour, cette fois, se déroule sans histoire.

2 commentaires:

  1. Si j'avais su, je serai restée à me promener après ma visite de la villa d'Este. Merci pour cette très plaisante balade, même avec peu de soleil !
    Kristine

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    Réponses
    1. Effectivement, le soleil manquait ! Ainsi que la visite de la forteresse...
      Merci beaucoup, Kristine !

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