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dimanche 25 octobre 2020

Le château de Bratislava (Bratislavský hrad)

 

Ma tentative de 2018, un jour de Toussaint, avait été vaine. Cette fois est la bonne et je visite le château de Bratislava !

La grande porte avec ses statues porteuses d'oriflammes de marbre m'indique que je suis arrivé.

C'est la silhouette qu'on voit presque partout dans Bratislava, le monument emblématique de la ville et peut-être de toute la Slovaquie. Et pourtant, que de malheurs !



Une histoire agitée

 

Lorsque Etienne Ier régnait sur la Hongrie, ce donjon constituait une défense avancée. Au XIIIe siècle il avait encore cet aspect, une tour au sommet de la montagne.

 

Au XIVe siècle on le développa par l'extension d'un palais gothique. Ce n'est plus seulement un poste militaire mais une résidence qui peut accueillir dignement son seigneur.

 
Au XVe siècle, la Renaissance fit son œuvre et développa l'enceinte. Le palais fut modifié pour s'adapter au goût du jour.
 

Les premières salles présentent quelques vestiges qui témoignent de l'histoire du château.


L'aspect médiéval du château est largement documenté. J'aime beaucoup ces soldats qui se penchent au-dessus des créneaux pour mieux voir !


Le développement se poursuit et assoit la prospérité du château.

Jusqu'en 1783, c'est le château principal du royaume . Bratislava est même alors la capitale de la Hongrie Royale et la couronne hongroise est protégée dans le château pendant deux siècles.

 

Marie-Thérèse d'Autriche a promis qu'elle aurait deux capitales, Vienne et Pressburg, le nouveau nom de la ville. Elle passe beaucoup de temps dans le château et le transforme à sa guise. Mais en 1783, les Hongrois déplacent le gouvernement à Buda (ville qui sera ultérieurement réunie à Pest).

On reconnaît la tour de Saint Michel et les clochers de la ville.

Au tout début du XIXe siècle, le château s'est reconverti en séminaire qui forme l'élite intellectuelle. Mais Napoléon le bombarde dans sa conquête express de l'Europe et un incendie le ravage peu après. Il n'est plus entretenu et ne cesse de se décrépir pendant une longue période.

 
Au début du XXe siècle, c'est une ruine et on menace de détruire les pans de murs encore debout. Paradoxalement, il est sauvé par la guerre : malgré un état problématique, on l'utilise alors comme baraquement militaire.



Après la guerre, Janko Alexy, Alfred Palffy et Mikuláš Bašo (un peintre, un universitaire et un architecte) s'émeuvent et réussissent à entraîner d'autres voix. Ils mettent en avant que le bâtiment pourra être exploité pour des réceptions officielles. Il hébergera aussi les collections du musée national. 

Apparemment, les années 1950 voient éclore, encore en sous-sol, un sentiment national ; il faudra longtemps pour que la Slovaquie devienne indépendante mais la résurrection du château devient un authentique symbole identitaire. En période d'occupation, on sait combien cela peut déplacer des montagnes.


Les travaux débutent en 1953, et il faudra très longtemps pour qu'ils prennent fin. Le bâtiment accueille en 2005 un sommet Bush-Poutine, preuve manifeste de sa résurrection, et fierté immense pour les Slovaques. Mais c'est seulement en 2010 que les dernières touches sont apportées.


Le donjon


La partie la plus ancienne est également celle qui survécut le mieux. Superbement restauré, il offre effectivement l'aspect de la forteresse médiévale.


A mi-hauteur, on profite déjà de la vue sur la plaine du Danube.


Parvenu au sommet, on jouit de la récompense du grimpeur : un ample panorama, bien plus large que depuis la tour de l'ancien hôtel de ville.



Les salles reconstituées

Au vu des photos d'époque, on comprend qu'il ne s'agit même plus de restauration mais de recréation. Les salles semblent effectivement très neuves mais l'or (très clair, je ne sais pas ce qui est utilisé pour donner cet aspect) employé avec parcimonie apporte le chic recherché.



Un curieux meuble qui évoque le mobilier de sacristie.

 

La chapelle est sans doute toujours en usage, puisqu'on y a installé des orgues récentes.. Seules les toiles renvoient à l'histoire.

Une Assomption de la Vierge du XVIIIe siècle, de curieuse facture.

Le traitement de certains personnages est étonnamment réaliste.

Jeux de nuances de blanc dans la cage d'escalier moderne.


Je ne vous infligerai pas de gros plan des souverains slovaques... L'artiste n'était sans doute pas le plus doué de son temps !

Je profite de ma visite pour voir deux expositions temporaires.

L'exposition Martin Benka permet de découvrir un important peintre slovaque.

La seconde, Traces and Stances, est consacrée aux arts de la scène en Slovaquie.



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