Après le premier volet, voici le second pour cette visite du MoMA.
Henri Matisse, Les Marocains, 1915-6 |
Étonnant à tout point de vue !
Henri Matisse, Les Gourdes, 1915-6 |
De la même période, un tableau cubiste qui joue avec l'espace.
Magie de la couleur
Liubov Popova, Peinture architectonique, 1917 |
La Russie connaît un véritable bouleversement artistique, en même temps que le régime tsariste s'effondre. Liubov Popova n'est pas la plus connue mais elle réalise d'excellentes toiles, comme en témoigne aussi la Nouvelle Galerie Tretyakov à Moscou.
Marc Chagall, Le Village et moi, 1911 |
Chagall suit son chemin, inventant un univers personnel. Depuis Paris, il imagine son village avec une affection traduite par une palette lumineuse.
Fernand Léger, Exit les Ballets Russes, 1914 |
C'est bien mystérieux. S'agit-il d'une sortie des danseurs dans les coulisses ? En tout cas, Léger a un style immédiatement identifiable.
Hilma af Klint, The Large Figure Painting, 1907 |
Lors d'une séance, l'artiste suédoise entendit une voix lui ordonner de peindre un avion astral. Bizarre histoire ! Ça a donné cette toile étonnante.
Georgia O'Keefe, Coat and Red, 1919 |
Pas de fleur démesurée, cette fois, mais la couleur exaltée chez Georgia O'Keefe.
Stanton Macdonald-Wright, Synchromy, 1917 |
Un peintre que je ne connais pas ! J'avais cru un Kupka, ce qui est le cas de la toile suivante.
František Kupka, Mme Kupka parmi des verticales, 1911 |
Umberto Boccioni, Dynamisme d'un joueur de football, 1913 |
Boccioni s'intéressa aux sportifs dont il pouvait décomposer le mouvement. Les progrès de la photographie instantanée et le cinéma influencèrent largement le futurisme italien, et les athlètes pleins de mouvement furent des sujets de choix.
Natalia Goncharova, Rayonnisme, Forêt bleu-vert, 1913 |
Caractéristique du rayonnisme, style créé par Larionov et Goncharova, qui cherchait à montrer les rayons d'énergie partant des objets.
Malevich peut être considéré comme un fondateur de l'abstraction avec le suprématisme , lui qui a imaginé le fameux Carré noir sur fond blanc.
Allemagne et Autriche
Gustav Klimt, Espoir II, 1909 |
Un magnifique Klimt dans la veine du Baiser.
Käthe Kollwitz, Autoportrait, 1904 |
Käthe Kollwitz traça à Berlin son propre chemin artistique, dans un univers masculin. Elle construit son portrait comme une sculpture, le faisant émerger de l'ombre, avec une lumière dramatique.
On peut visiter à Berlin, à Charlottenburg, un beau musée qui lui est dédié.
Oskar Kokoschka, Autoportrait, 1913 |
Autoportrait expressif du maître autrichien. Je lui trouve un air de clown triste !!
Paula Modersohn-Becker, Autoportrait, 1907 |
L'artiste allemande demeure assez méconnue, malgré la passionnante rétrospective que lui avait consacrée le Musée d'art moderne, il y a quelques années.
Ernst Ludwig Kirchner, Rue à Dresde, 1908 |
Kirchner représente la Königstraße, une rue à la mode de la ville allemande. Elle est pleine de monde, mais chacun y semble seul.
Les couleurs violentes de ce travail déjà expressionniste intensifient le dynamisme.
Ernst Ludwig Kirchner, Rue à Berlin, 1913 |
August Macke, Dame dans un parc, 1914 |
J'aime beaucoup Macke, sa vibrante palette lumineuse. Un peintre rarement exposé, hélas.
Vasily Kandinsky, Image avec un archer, 1909 |
En bas à droite, l'archer du titre chevauche son destrier. Derrière des personnages en tenue traditionnelle, se dressent les bulbes de la cité.
Bref, traitement moderne pour un hommage à la Russie historique.
Karl Schmidt-Rotluff, Les Pharisiens, 1912 |
Beaucoup de couleur vibrante, à nouveau, dans cette œuvre caractéristique du groupe Die Brücke. Karl Schmidt-Rotluff le fonda avec Kirchner et beaucoup d'artistes les rejoignirent, tels que Pechstein ou Nolde.
Kies van Dongen, La soprano Modjesko,1908 |
Van Dongen fit très brièvement partie du ce même groupe. Il aida ensuite à la connexion entre Die Brücke et les Fauves de Paris, qui exploraient également la couleur.
Picasso et Braque
Pablo Picasso, Deux Femmes, 1906 |
La couleur de terre-cuite se retrouve dans une série de toiles de Picasso de cette période. A ce moment-là, il s'intéresse aux antiques sculptures ibériques.
La femme de gauche ressemble beaucoup à une des demoiselles d'Avignon.
Le Douanier Rousseau, Le Rêve, 1910 |
La femme allongée comme une Vénus s'imagine avoir été transportée dans une forêt.
Rousseau n'avait non plus jamais voyagé, mais le Jardin des Plantes, avec ses animaux et ses végétaux exotiques, lui fournissait tout un répertoire.
Pablo Picasso, Ma Jolie, 1911-2 |
Marcelle Hubert n'est certes pas la plus connue des femmes de Picasso, mais c'est elle qu'il évoque dans ce tableau des débuts du cubisme analytique. Le titre fait référence à un tube de l'époque.
Georges Braque, L'Homme à la guitare, 1911-2 |
Pablo Picasso, La Fille à la mandoline, 1910 |
Les Demoiselles d'Avignon
Pablo Picasso, Les Demoiselles d'Avignon, 1907 |
C'est peu dire qu'il s'agit d'un tableau fondateur du XXe siècle, un de ceux qui a envoyé la recherche artistique sur de nouvelles voies.
Tout d'abord, les Demoiselles en question sont des prostituées qui n'ont aucun rapport avec Avignon, mais qui tapinaient dans la Carrer d'Avinyo, une rue du quartier gothique de Barcelone.
Pablo Picasso, Les Demoiselles d'Avignon, 1907 |
Élément fondamental, Picasso insère dans sa composition deux visages fortement inspirés des masques africains, comme il en avait admiré au Musée de l'homme.
Ce n'est pas la première fois qu'une culture extra-européenne influençait l'art occidental, le japonisme avait tout récemment imprimé une marque puissante. Mais cette fois, c'était le code de représentation de l'humain qui était modifié.
Ce coup de génie exerça une influence profonde et durable sur les artistes, à commencer par Modigliani.
Pablo Picasso, Les Demoiselles d'Avignon, 1907 |
Pablo Picasso, Les Demoiselles d'Avignon, 1907 |
Le geste suggestif de retrousser le jupon correspond à l'activité des Demoiselles.
Pablo Picasso, Les Demoiselles d'Avignon, 1907 |
La nature morte à fait couler beaucoup d'encre. On y voit traditionnellement une représentation sexuelle, la composition évocatrice avec la grappe de raisin et deux fruits avait déjà été proposée par Caravage dans son Autoportrait en Bacchus malade.
Pablo Picasso, Les Demoiselles d'Avignon, 1907 |
J'ai toujours été fasciné par cette étonnante ligne bleue, qui surligne la jambe, l'affine, comme un repentir qu'on voudrait révéler.
Pablo Picasso, Femme à la coiffure, 1906 |
Ce portrait s'avère plus classique, plus sage, et s'inscrit dans une grande tradition picturale.
Le corps, avec ce voile qui drape les jambes, semble reprendre les Vénus de l'Antiquité. Ce qui n'est pas impossible, Picasso avait une solide culture artistique.
Marie Laurencin, Tête de femme, ca.1916 |
La rare Marie Laurencin dans un beau dessin assez atypique. Le seul musée qui lui est dédié se trouve à Tokyo, je comptais bien le visiter en 2020...
Pablo Picasso, Coupe de fruits, 1908-9 |
Pablo Picasso, Baigneuse, 1908-9 |
Encore une réinterprétation d'un thème classique par Picasso qui propose une autre version de la représentation du corps. Très callipyge, même si on est loin du mouvement de la Vénus qui regarde ses fesses !
Pablo Picasso, Garçon conduisant un cheval, 1905-6 |
Chef d'œuvre de cette période. L'élégance de la posture du cheval s'associe au corps frêle de l'enfant, les deux montrant une évidente complicité. Les regards sont pourtant bien assurés.
Peinture tout en délicatesse, comme Picasso est aussi capable de nous en offrir.
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