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mercredi 1 septembre 2021

Journée mouvementée à Santorin

 


Première journée à Santorin, débutée très tôt !

Arrivée à Santorin

 J'avais tellement peur de ne pas me réveiller et me retrouver au Pirée que j'ai mis le téléphone plus un réveil de voyage. Je suis prêt pour l'arrivée à Santorin, très impressionnante. Il semble que le bateau va foncer dans la falaise, très haute. L'étroitesse du port d'Athinios, dans la caldeira, renforce l'impression.


Comme je vais souvent employer ce mot, autant que j'explique tout de suite. Santorin était une île ronde jusqu'à l'éruption du volcan (en noir), qui se serait déroulée en -1613. La chambre magmatique a expulsé les matériaux pyroclastiques et, une fois vidée, s'est effondrée brutalement. Cela a créé une caldeira ; selon Le Robert, ce terme (qu'on peut aussi orthographier caldera ou caldéra) désigne une "grande dépression formée par l'effondrement de la partie supérieure du cône d'un volcan à la suite d'éruptions intenses et rapides".

Comme nous arrivons de nuit, l'effet n'en est que plus impressionnant.

Presque tout est fermé à quatre heures trente du matin sur le port. Un cafetier avisé ouvre son commerce, bien juteux avec le pain au chocolat à cinq euros.

Les voyageurs débarqués de frais se sont engouffrés dans les taxis et les navettes qu'ils ont réservés. Il reste une poignée de touristes réfugiés dans le café.

De mon côté, j'avais réservé un hôtel à Imerovigli mais j'ai reçu un mail pour m'avertir que l'hôtel devait fermer subitement. J'ai ratissé Internet pour trouver une chambre. Même en temps de Covid, Santorin reste une destination populaire et l'hébergement y est sacrément onéreux. Chaque fois que je cherche sur le plan, je tombe sur des hôtels à plus de mille euros la nuit. En outre, j'ai des critères précis : je cherche souvent près du point de chute de transport pour ne pas avoir à trop traîner la valise mais ici, ça ne tenait pas. Il n'y a aucun hôtel au port d'Athinios, et heureusement car on n'a absolument rien à y faire.

J'ai fini par trouvé, à une centaine d'euros par nuit, un logement à Karterados qui était près de l'arrêt de bus Athinios-Fira. Cela s'avèrera un excellent choix pour de multiples raisons. Mais la patronne, Maria, n'avait que deux nuits de libre. Je ne pouvais pas venir terminer la mienne dans un lit cependant elle m'a prévenu que je pouvais venir vers huit heures déposer ma valise.

Je patiente donc l'arrivée du premier bus, vérifiée sur le site (ce qui, pour une fois, se révèle exact), 6:00. Je papote avec un couple de jeunes Tchèques muni de leur sac à dos. Ils en ont assez d'attendre et préfèrent partir à pied. J'ai bien regardé l'itinéraire, ai vu des photos de la route et le leur déconseille. Ils choisissent cependant la montée pédestre et je les dépasserai en passant en bus, avec pitié car ils tirent la langue !

La route n'est pas faite pour les âmes sensibles, même si le chauffeur affirme avoir trente ans d'expérience. A chaque virage, il semble qu'on va se jeter dans le vide et le moindre véhicule arrivant en face augmente sensiblement la tension des passagers.

Je ne profite donc pas suffisamment de mon voyage. Je devrais, c'est le seul voyage en bus paisible que je ferai de tout mon séjour à Santorin.

Etape à Karterados

Le sympathique expert de la route me laisse comme promis à l'arrêt de Karterados et je pars à pied  vers l'hôtel pendant que le soleil se lève doucement. J'attends les huit heures au pied du moulin, réussissant même à m'endormir sur les marches.

Celui-ci semble particulièrement factice. Ou, s'il a quelque ancienneté, sa rénovation a été extrêmement agressive.



En fait, l'Emmanouela Studios que j'ai réservé n'est pas vraiment un hôtel ; pas de réception mais des chambres réparties dans deux bâtiments, et Maria semble tout gérer dans la rue. Elle m'explique que je peux laisser ma valise dans le placard à balais et que je vais devoir changer de chambre entre les deux nuits. Je paie ma taxe de séjour, montre mon certificat de vaccination, et je peux repartir tranquille.


Karterados, je le précisais plus haut, est vraiment un bon choix. 

L'important est de se trouver proche de Fira, le chef-lieu de l'île et surtout le nœud du réseau de bus. Pour autant, je n'aurais pas aimé loger à Fira, que je n'ai pas du tout apprécié, alors que Karterados a gardé un visage de village local avec une vraie vie, enfants qui jouent et mamies qui viennent papoter à l'épicerie du coin. Ce n'est pas le village perdu du Péloponnèse mais, de ce que j'en ai vu, c'est ce que Santorin a de mieux à offrir.


Voilà donc Fira, depuis l'endroit où on voit le plus de végétation. C'est que Santorin est une île desséchée, partout en butte au problème d'eau. Les cultures héroïques qui y sont perpétuées semblent un combat permanent contre l'impossible.

Je marche jusqu'à Fira en suivant la route, ce n'est pas bien loin et ça me réveille complètement.

La gare routière de Fira

La gare routière de Santorin est l'occasion d'un grand moment. C'est bourré de monde qui cherche dans tous les sens, rien n'est correctement indiqué.

La principale source de renseignements vient des tableaux affichés, très fiables. J'insère ici toutes mes photos, au cas où on voyageur chercherait l'information et tomberait sur cet article.





 

Cette dernière série, avec la liste des arrêts, est absolument indispensable. Pour le reste, les bus n'indiquent pas leur destination et n'ont pas d'emplacement réservé. Donc tout le monde cherche.

La personne derrière le guichet donne une information fiable, le prix du trajet. Pour toutes les autres, il vaut mieux vérifier.

Le bus KTEL est une seconde main d'une entreprise allemande, et toutes les inscriptions ont été conservées !

La course coûte 1,80 €. Le prix est fixe par ligne, où qu'on monte et où qu'on descende. Le receveur ne me rend pas la monnaie sur mes deux euros et me tape sur l'épaule !

Ce n'est pas que je sois à vingt centimes près, mais j'ai horreur de ce genre d'escroquerie.


Par chance, j'attendais à côté du bon bus et j'ai pu m'asseoir à côté du hublot. Mais il se remplit si vite que les derniers passagers doivent rester debout dans l'allée. Je suis heureusement surpris qu'Akrotiri attire autant de monde...


 

Quelques images filtrées par la vitre du bus.


 

Si Santorin attire autant de monde, c'est bien pour la beauté de ses côtes et par pour celle de l'intérieur. Je connaissais le problème hydrique de l'île mais je ne pensais pas trouver des paysages aussi désertiques. Comme à Patmos, les maisons me font penser à une médina.


Akrotiri et Red Beach

J'arrive à Akrotiri et hélas, je suis le seul à me diriger vers le site antique. Tout le monde file à la plage...



Pourtant, quel fabuleux site ! J'en attendais beaucoup, c'est même lui qui m'a décidé à venir à Santorin, et je ne suis pas déçu. Voilà le premier article...


Suivi du second.

Je tente de me réveiller complètement à coup de jus d'orange frais. Cinq euros le verre, mais il est vraiment bon et très frais. Je suis toujours méfiant après mon indigestion de Rhodes mais j'ai pour le moment confiance dans le jus de fruit.

Il reste encore une large plage horaire avant le prochain bus. Je vais voir à quoi ressemble l'attraction qui a aimanté tous les passagers, la Red Beach. "Plage de rêve dans un des plus beaux sites qu'on puisse imaginer".

Le terme de Red Beach est erroné. La plage n'est pas rouge, mais les falaises le sont.



 

Une église d'un blanc aveuglant profite de cet arrière-plan avantageux.



 
La Red Beach n'est pas vraiment une plage de rêve. C'est une très mince langue dans une baie, absolument bourrée de monde. On entend d'ici des smartphones connectés à des haut-parleurs et des familles hurlantes. Sur le chemin, on ne cesse d'être bousculé...
 
 
La baie est également remplie de catamarans, tous lieux de fêtes arrosées et bruyantes.


Je bats prudemment en retraite.




Je préfère encore le petit café près du site, beaucoup plus tranquille.

Je tente le smoothie poire-pêche, ça passe plutôt bien.

J'aurais bien voulu du riz ou des légumes bouillis mais il n'y a que des sandwiches thon-mayonnaise, et cette préparation baptisée pizza. Sans doute ce que j'ai vu de plus éloigné de la préparation napolitaine dans le monde !

Mais ce n'est pas mauvais. Courgettes, fromage, trois fines tranches de salami dans une pâte à foncer.

Le bus arrive soudain sans prévenir avec dix minutes d'avance. Je ne m'affole guère mais la patronne me fait de grands signes. Je cours vers le véhicule et je manque le rater !

Oui, le bus part en avance. Il vaut mieux le savoir à Santorin !

Retour à Fira par Megalochori

On n'est pas volé avec la vue sur la caldeira ; l'itinéraire passe par Megalochori, qui offre un des plus beaux points de vue de l'île.







On aperçoit même Volcano, la partie active au centre.


Je retrouve Fira, pleine d'une foule touristique. Les agences de location de quad sont prises d'assaut, et effectivement les voies de l'île sont envahies de ces véhicules-là. Derrière moi, une jeune italienne s'adresse à sa communauté Instagram en détaillant sa garde-robe, les prix et les adresses comprises !

Je fuis l'influenceuse. Je comptais me promener un peu dans Fira mais j'ai ma dose de foule. Je retourne à la gare routière pour prendre le bus pour Kamari.

Cette fois, j'ai moins de chance et je dois voyager debout. A côté de moi, une Espagnole téléphone et s'assure que personne ne perde rien de la conversation, même pas les deux jeunes Français qui font profiter les passagers du rap de leur téléphone.

Vers Thera

Kamari est un point bien connu de l'île pour l'aéroport tout proche, très actif d'après le nombre d'avions que je vois décoller et atterrir. Sa plage est sans doute également populaire et, comme ce matin, c'est la destination de tous les passagers sauf trois.

Depuis le sommet, Kamari et sa longue piste d'aéroport.
 

Moi et deux Slovaques, Jan et Martina.

Nous cherchons sur notre téléphone comment nous rendre à Thera. Sur le plan, ça semblait tout proche, pourtant.

En fait, il aurait fallu un plan en trois dimensions. Thera est proche de Kamari, mais à vol d'oiseau. C'est au sommet de la montagne et il faut une heure et demie de marche pour y aller. Comme le site ferme à 15:30, cela semble râpé.

Nous nous préparons à unir nos forces pour prendre un taxi mais surgit providentiellement un minibus qui amène des passagers au sommet ! 10 €, certes, mais c'est juste ce qu'il nous fallait.

Le chauffeur est de la même trempe que celui de ce matin. Il connaît la route par cœur et ses virages en épingle ne lui font ni chaud ni froid.

Nous descendons du minibus et profitons de la vue. Le promontoire permet en effet de voir des deux côtés,  Kamari de l'un et Perissa de l'autre.



La visite de Thera est complexe mais très intéressante et le site qui surplombe la mer vraiment magnifique.

Descente sur Perissa

Il ne me reste plus qu'à redescendre jusqu'à Perissa, via un étroit chemin de contrebandiers.

Le chemin est étroit, le paysage toujours aussi aride mais la balade n'en reste pas moins fort agréable.

En outre, on profite de la vue plongeante sur Perissa et son église Saint Georges. Les coupoles bleues de Santorin sont connues à Oia et bien moins célèbres ailleurs, mais celle-ci bénéficie en plus d'un clocher au sommet bleuté.




Parvenu en bas, je me retourne et aperçois une église blanche nichée dans la falaise. Je ne sais pas du tout comment on y accède, je n'ai pas vu de chemin qui y conduisait.

Perissa est connue pour sa plage de sable noir. Elle est envahie de couchettes de parasols !

Je me reconstitue avec un sorbet à la framboise et file prendre la queue à l'arrêt de bus, devant l'église. 

En traversant la rue, je manque d'être accroché par des conducteurs de quad imprudents. Quant au bus, il m'offre à nouveau un trajet bondé que je dois effectuer debout. Je ne me plains pas, toute la file n'a pas pu entrer dans le véhicule.

Retour à Karterados

Je réussis à descendre à l'arrêt de Karterados et pars à "l'hôtel". Je dépasse un chausseur pour enfants et son trompe-l’œil de façade qui intègre habilement les fenêtres !


La clef est dans la chambre dont Maria m'a fourni le numéro ce matin. Ce n'est pas du tout celle que j'avais vu en photo mais une pièce spacieuse avec trois lits et kitchenette.


Depuis le balcon, la vue s'étend jusqu'à la mer.

Je travaille un peu pour rattraper les articles en retard mais m'écroule rapidement de sommeil. Grosse journée tout de même.

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